Chenilles processionnaires : un fléau

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La chenille processionnaire du pin est la larve d’un papillon de nuit.

Le papillon qui est la forme “adulte” de la chenille, éclot durant l’été entre juin et septembre selon le climat.

La femelle papillon recherche un pin et dans une moindre mesure un cèdre pour y pondre ses oeufs.

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Cette chenille très urticante pour l’homme processionne avec trois mois d’avance. La faute à un automne très doux. Des solutions écologiques existent pour limiter ce fléau.
Depuis quelques années, le Concarnois Didier Guinard parcourt le Sud-Finistère pour détruire les nids de chenilles processionnaires du pin (Thaumetopoea pityocampa). Un fléau tenace qui persiste malgré les campagnes de destruction.

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Souci, au mois de novembre alors qu’il travaillait chez un particulier au Cap-Coz (Fouesnant), ce spécialiste de l’échenillage est tombé sur des chenilles en procession. « J’étais sidéré. Les pins maritimes étaient recouverts de nids. Il y a en avait une cinquantaine, explique-t-il. Et au bas des arbres, des chenilles en procession. Ce qui n’est pas normal du tout pour un mois de novembre. J’en ai même trouvé sur les bancs publics. »

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Un véritable fléau

Et pour cause. Si l’on réfère au cycle biologique normal de l’insecte, celui-ci passe l’hiver à l’état de larve, dans un cocon blanc pour se protéger du froid, ne sortant que la nuit pour se nourrir des aiguilles de pin. « Normalement, elles entrent en procession de la fin du mois de février jusqu’au début du mois de mai, précise Didier Guinard. Elles descendent le long du tronc liées les unes aux autres par un fil de soie pour chercher un point chaud sous terre. Et se transformer en chrysalide puis en papillon de nuit, pour se reproduire à nouveau. »

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« Ne pas les approcher »

Sauf que… Depuis trois ans, les hivers sont doux, et les chenilles processionnaires s’en régalent. « Elles sont décyclées avec la douceur de l’hiver, ajoute-t-il. Elles se développent beaucoup plus vite et beaucoup plus tôt. Et du coup, la période où on les retrouve en procession s’étire. Cette année, de novembre à mai. »

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Un vérible fléau qui, en dehors d’affaiblir les pins, peut générer des problèmes de santé publique. « Elles sont très urticantes pour l’homme, indique Didier Guinard. Il ne faut surtout pas les approcher, ni les écraser. Stressées, elles libèrent leurs poils urticants, de véritables harpons venimeux, qui s’insèrent sous l’épiderme. Et plus on gratte, plus le venin se libère… Ces chenilles processionnaires sont aussi mortelles pour tous les animaux qui reniflent le sol (chat, chien, chevaux…) »

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Face à ce danger, Didier Guinard joue le rôle de lanceur d’alerte : « Il faut être prudent. On les attend au printemps alors qu’elles sont déjà là, au Cap-Coz, à Concarneau, à Trégunc », dit-il. Aucune obligation réglementaire au niveau de la préfecture n’impose à ce jour aux propriétaires la destruction des nids. Les communes ont en revanche toutes compétences pour lancer des campagnes, souvent avec leurs propres services techniques.

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Didier Guinard, lui, collabore avec le conseil général au niveau des collèges. « Il existe des solutions écologiques pour les détruire : l’échenillage en coupant la branche où se trouve le cocon et en l’incinérant ; le piège à chenille fixé sur l’arbre, la pulvérisation du pin avec un produit écologique ou en piégeant le papillon l’été. Et surtout en limitant les pesticides pour éviter de tuer la mésange charbonnière, son prédateur principal… »

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La conduite à tenir en cas de contact

Messange charbonnière

Son principal prédateur : la mésange charbonnière

Ouest France 5 décembre 2015

Le Télégramme 15 avril 2016

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