Si ton cœur se tourne vers Dieu

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Rembrandt – La parabole du fou riche

Homélie du  dimanche 31 juillet

                          SI TON COEUR SE TOURNE VERS DIEU

Vieille comme l’histoire du monde, ces querelles d’héritage ! Nous sommes bien devant des questions d’argent, de jalousie.

Notre texte commence par une conversation dans un conflit familial d’intérêts. Un homme vient demander au rabbi Jésus son arbitrage : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » Jésus, habituellement si disposé à répondre aux sollicitations, rétorque ici de façon tranchée : « Qui m’a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? » Autrement dit : « Ce jugement n’est pas de ma compétence », et, sans autre explication, non sans lien avec la démarche qui vient d’être faite, Jésus se tourne vers la foule : « Gardez-vous bien de toute âpreté au gain, car la vie d’un homme, fut-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses. »

C’est un enseignement que Jésus a fréquemment donné : « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous le vêtirez, car la vie est plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement. » Sa préoccupation est de nous faire découvrir l’essentiel : « Cherchez d’abord le Royaume et sa justice.

Le vrai problème, dit Jésus, c’est qu’il y a des hommes qui sont fous ! Ils font des choix désastreux dans leur vie, se rendent malheureux et font le malheur des autres. Et Jésus croque à brio le portrait de l’un d’entre eux. Il dénonce l’égoïsme dans lequel la richesse a plongé un homme

Que dirait-il aujourd’hui devant l’accumulation scandaleuse de profit dans les mains de quelques-uns ? L’homme riche de la parabole ne parle plus avec personne d’autre que lui-même. Notons l’étonnante quantité des possessifs et des références de cet homme riche à sa propre personne : « ma récolte, mes greniers, mon blé…je me dirai à moi-même »

Cet homme dresse la richesse comme les murs d’une prison. Il s’enferme en lui-même. Il a oublié les autres hommes et le reste du monde. Il a oublié que la terre et ses richesses sont confiées par Dieu à tous les habitants de la terre Et que, chacun d’entre eux, en fonction de ses capacités et de ses responsabilités, en est le gestionnaire et non le propriétaire.

Qu’est-ce que la vie ? Qu’est-ce que vivre en vérité ? L’Evangile répond : « Etre riche en vue de Dieu », ce qui est l’opposé de « Amassez pour soi-même ». Autrement dit : la valeur d’une vie se mesure à l’amour qui l’habite.

On dit parfois : « Un tel a réussi dans sa vie » Mais de quelle réussite parle-t-on ? S’enrichir en vue de Dieu… faire grandir l’amitié, ouvrir notre porte à l’étranger, aimer notre ennemi, nourrir une vie intérieure, s’ouvrir à Dieu, le prier comme on parle à un ami… Voilà la véritable richesse : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. »

Si ton cœur est tourné vers la recherche à tout prix de l’argent, les préoccupations de sécurité matérielle, la recherche égoïste de tes aises aux dépens des droits, du travail et du bonheur des autres, alors toutes ces choses te donneront un esprit mesquin, querelleur et t’assècheront. Mais si ton cœur est tourné vers Dieu et vers tes frères et tes sœurs, alors tu trouveras la vie en abondance, la paix et le vrai bonheur, car tu es déjà enraciné dans l’amour ! A chacun et chacune de nous de réfléchir au sens de notre vie : Est-elle orientée vers Dieu et  notre prochain, ou vers elle-même dans un esprit égoïste ?

« Tendez vers les réalités d’en-haut et non pas vers celles de la terre,» nous a demandé l’Apôtre Paul. Il ne s’agit pas de mépriser les réalités terrestres ! Dieu nous les a confiées. Ce que Paul appelle les réalités d’en-haut, c’est la bienveillance, la douceur, la patience, le pardon, la bonté, la solidarité. C’est la richesse du cœur.

Le Seigneur nous rassasie d’amour. Alors, faisons le plein de richesse de cœur et de vie ! Et que la concorde, l’union, la paix soient notre recherche quotidienne.

Père Lucas

Le jeune homme riche

 

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