Veilleurs dans la nuit

Veilleur dans la nuit 2

Dimanche 7 août

               Evangile de jésus Christ selon saint Luc

En ce temps- là, jésus disait à ses disciples : « Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux ces serviteurs-là que le maître trouvera, à son arrivée en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir. S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserai pas que le Fils de l’homme viendra. »

VEILLEUR DANS LA NUIT

« Tenez votre lampe allumée, restez en éveil » car le jour de votre baptême, le Christ a fait de vous des veilleurs dans la nuit.

Comment aujourd’hui dire non à la fatalité du mal, à l’injustice, à la souffrance, à la violence des hommes ? Comment se battre contre l’obscurité en sachant que ce combat, Dieu lui-même a voulu le partager ?

Aujourd’hui, le Christ nous invite à entretenir l’huile de notre lampe ; il nous dit : « N’éteignez pas le feu de l’Esprit, la flamme de votre amour, votre vigilance intérieure, la lumière de votre foi. »

Chers amis, n’oublions pas notre baptême qui a fait de nous des veilleurs dans la nuit. Rendons-nous disponibles aux murmures de l’Esprit Saint qui sans cesse nous redit : Où l’amour n’est-il pas aimé ? Où la vie est-elle piétinée ? Où l’homme est-il méprisé ? Où l’espérance est-elle menacée ?

Chers amis, n’oublions pas notre baptême qui fait de nous des veilleurs dans la nuit. Et nous marcherons avec le peuple de l’espérance dont la foi scrute, jour après jour, les signes des temps.

Le trésor que nous confie le Christ, c’est cette petite lampe allumée qui nous permet d’avancer, tâtonnants et maladroits dans les nuits de ce monde.

Oui, heureux ceux et celles qui savent garder leur lampe allumée. Ce sont ceux-là qui opèrent ce miracle permanent de faire de l’impossible d’aujourd’hui le possible de demain.

Ce trésor que nous portons dans des vases d’argile : c’est la foi.

Cette foi qui mit en route Abraham et Sara.

Tout a commencé pour eux avec le premier appel de Dieu : « Pars de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père, et va vers le pays que je te ferai voir. »

Là où nous lisons « pars », il faut en réalité lire « va pour toi ». Croire, c’est savoir que Dieu ne cherche que notre bonheur. Va au plus profond de toi-même. « Abraham partit sans savoir où il allait ; » Croire, c’est justement accepter de faire confiance sans tout comprendre, sans tout savoir, accepter que la route  ne soit pas celle que nous avions prévue ou souhaitée.

Et il fallait la foi d’Abraham et de Sara pour que la promesse se réalise et que naisse la descendance « aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel et les grains de sable au bord de la mer. »

Des siècles plus tard, une autre femme, Marie, entendit aussi l’annonce d’un enfant de la promesse et elle accepta de croire que « Rien n’est impossible à Dieu. »

« Heureux les serviteurs que le Maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. »

Tout l’ancien Testament vibrait de cette vigilance attentive. Les psaumes ne cessent de chanter : « J’attends le Seigneur, j’espère en sa parole, mon âme attend le Seigneur plus qu’un veilleur n’attend l’aurore. » (Psaume 130)

« Tu es le Dieu qui me sauve, je t’attends tous les jours. » (Psaume 25)

« Mes yeux se sont usés à force d’attendre mon Dieu. » (Psaume 69)

Ce que nous attendons, dit l’Apôtre Pierre, c’est un ciel nouveau et une terre nouvelle où la justice habitera, où Dieu sera tout en nous.

Tout effort même modeste, de notre part, vers un peu plus d’amour et de paix contribue- très petitement, peut-être, mais efficacement à la venue de ce jour, du Jour de Dieu.

En attendant, Dieu vient de mille manières. Dans sa Parole proposée chaque jour, dans les sacrements, les signes de sa présence, dans chaque visage rencontré, dans le plus petit geste d’amitié, d’amour, dans les évènements imprévisibles, dans les joies et dans les peines. « Je suis avec vous tous les jours » nous dit Jésus.

Restons, chers amis, restons ouverts à tout ce qui survient pour, à partir de là, vivre davantage selon l’amour.

Toute heure a sa clarté.

Père Lucas

Veilleur dans la nuit

 

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