La cour d’appel de Rennes vient de relaxer un pêcheur vannetais, qui avait été verbalisé au large de Larmor-Baden, pour avoir utilisé trop de lignes.
« Ce jugement va faire jurisprudence et risque de faire grand bruit dans le monde des pêcheurs du Golfe. Car il était attendu par tous ceux -et ils sont nombreux- qui aiment poser des lignes dans les courants pour taquiner le bar ou la dorade grise. »
Défenseur d’un pêcheur condamné en première instance, en février 2014, par le tribunal de Vannes pour avoir confondu pêche à la ligne et à la palangre, Me Vincent Gicquel vient d’obtenir satisfaction auprès de la cour d’appel de Rennes : son client a été relaxé et va pouvoir récupérer les quatre lignes de pêche qui lui avaient été confisquées.
Le 17 juin 2012, ce Vannetais avait été contrôlé et verbalisé au large de Larmor-Baden : il lui était reproché d’avoir mis à l’eau six lignes portant chacune deux hameçons. Les agents des affaires maritimes avaient alors considéré qu’il s’agissait d’une pêche à la palangre pour laquelle seules deux lignes sont autorisées par embarcation.
Technique du “bao”
« La commission européenne définit la palangre comme une ligne, avec une série d’hameçons, tendue entre deux bouées. Or, la technique dite du « bao » utilisée dans le Golfe est celle d’une ligne verticale avec un seul flotteur. Elle est d’ailleurs très écoresponsable puisqu’avec seulement deux hameçons par ligne cela permet de les relever plus souvent et de rejeter les poissons trop petits ou non réglementaires, contrairement à la palangre plus difficile à relever avec ses nombreux hameçons », souligne Me Vincent Gicquel.
Devant la cour d’appel, l’avocat vannetais s’est également appuyé sur le fait que « par exemple, les agents des affaires maritimes de La Rochelle n’ont pas la même interprétation de la pêche à la palangre que ceux du Golfe du Morbihan ».
Dans son arrêt la cour d’appel de Rennes a d’ailleurs reconnu que « le pêcheur vannetais a respecté le nombre maximum autorisé d’hameçons, à savoir douze au total. »
Les pêcheurs se grattent la tête en se demandant combien de baos ils ont le droit d’utiliser. Six maximum, comme le veut l’usage dans le golfe et en rivière d’Etel, ou deux, comme semblent le laisser entendre les Affaires maritimes… malgré une décision de la cour d’appel de Rennes.
