La miséricorde, un ré-enfantement

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Dimanche 11 septembre 2016

Evangile de Jésus Christ selon Saint Luc

En ce temps-là les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert pour aller chercher celle qui était perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux, et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire : « Réjouissez-vous avec moi, car l’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue ! » Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion.

Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ? Quand elle l’a retrouvée, elle rassemble ses amies et ses voisines pour leur dire : « Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue ! » Ainsi, je vous le dis : il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

La miséricorde, un ré-enfantement

Les deux paraboles de l’Evangile de ce jour, avec celle du Père aux deux fils sont comme le cœur de l’Evangile de Luc.

En cette année de la miséricorde, elles nous révèlent que notre Dieu est un Dieu aux bras ouverts, un Dieu qui part et court pour retrouver la brebis perdue, qui cherche jusqu’à ce qu’il l’ait trouvé la pièce égarée ;

Oui, miséricorde, c’est le mot qui nous ouvre à la contemplation du visage de Dieu. Le mot miséricorde essaie de traduire un mot hébreu qui évoque l’amour de la mère. C’est l’amour de la mère qui met son enfant au monde. Notre Dieu aime l’humanité avec les entrailles d’une mère qui met son enfant au monde
Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ?

Il est celui que nous appelons : Père, Créateur, Seigneur et Maître. IL est celui qui veille par son Esprit sur notre humanité. Dans l’injustice il a un nom : révolte ; dans la douleur il a un nom : compassion ; dans la solitude il a un nom : amitié. Si les hommes l’acceptent, il chemine avec eux et se fait leur compagnon pour parcourir la vie et traverser la mort. Il est celui qui nous inspire le bien que nous faisons. Il nous donne des frères et des sœurs à aimer. Il nous donne d’accueillir ceux et celles qui sont dans le besoin. IL nous invite sans cesse à revivre en alliance les uns avec les autres et non en concurrence, les uns contre les autres. Il nous donne un cœur capable d’aimer comme lui aime !

Certes, chacun le sait, l’homme est capable de vouloir le mal, de faire le mal, capable de violence destructrice et de haine.

Mais parce qu’il est l’image de Dieu, il est tout d’abord capable de s’émerveiller, d’aimer, de créer, de faire vivre, de rendre grâce, de faire grâce.

Et c’est sa grandeur que de pouvoir choisir librement.

Vous avez entendu les deux petites paraboles de Saint Luc. Dieu, y est comparé à un berger qui est prêt à tout risquer pour retrouver la brebis perdue. Cette parabole ne peut que parler très fort à notre cœur. Car cette brebis qui soudain prend plus d’importance que les 99 autres et que le Bon Berger va rechercher au loin, c’est moi, bien entendu. C’est chacun et chacune d’entre nous.

Oui c’est moi ou toi que Dieu se met à aimer plus que les autres au moment où nous perdons pied, où nous nous sentons perdus, abandonnés.

Pour Dieu notre Père, aucun homme, fut-il mort, n’est définitivement perdu. La miséricorde, c’est l’amour qui redouble devant la misère, le pessimisme.

Pourquoi tant de découragement, ce virus de la tristesse chez beaucoup de nos contemporains.

Le pape François répond : « Quand nous choisissons le confort en confondant bonheur et consumérisme, alors nous perdons la liberté. Et aux J.M.J il n’hésite pas à dire aux jeunes : « Jésus est le Seigneur du risque. Pour le suivre, il faut une dose de courage, il faut se décider à changer le canapé contre une paire de chaussures qui t’aideront à marcher sur les routes qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons. »

Pour le pape, ces J.M.J sont un commencement. Il a envoyé les jeunes pour qu’ils apportent leur pierre au monde : 

« Aujourd’hui, nous les adultes, a-t-il dit, nous avons besoin de vous pour enseigner à cohabiter dans la diversité, dans le dialogue, en partageant la multi-culturalité non pas comme une menace mais comme une chance : ayez le courage de nous enseigner qu’il est plus facile de construire des ponts que d’élever des murs… 

Par manque de jeunes, sauf l’été, dans notre communauté dominicale, considérons-nous encore jeunes, nous le sommes toujours dans la foi et soyons les témoins du Christ et les artisans de son message d’amour autour de nous.

Père Jean Lucas

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