Tenir bon et prier sans se décourager

Afficher l'image d'origine
http://www.chretiensaujourdhui.com/vivre-au-quotidien-articles/spiritualite/comment-prier/

29ème Dimanche ordinaire C

TENIR BON ET PRIER SANS SE DECOURAGER 

Evangile selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Dans cette ville il y avait une veuve qui venait lui demander : Rends-moi justice contre mon adversaire. » Longtemps il refusa, puis il se dit : « Même si je ne crains pas Dieu, et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer. »

Le Seigneur ajouta : « Ecoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?

Bien sûr, il ne faut pas confondre notre Dieu avec ce juge inique qui ne croit ni à Dieu ni à diable. Encore moins aux dieux païens qui aiment à se faire prier par leurs adorateurs, en quête de faveurs et de passe-droits. La pointe de la parabole, c’est qu’il ne faut pas se décourager quand Dieu est absent et qu’il semble tarder à accomplir ses promesses.

Disons tout de suite ce que je redirai, tant cela est important :

Prier, ce n’est pas mettre la main sur Dieu . c’est se mettre dans la main de Dieu.

Prier, c’est ne pas vouloir mettre « Dieu avec nous » , c’est consentir à être « nous avec Dieu. »

Prier, ce n’est pas changer Dieu, . c’est nous laisser changer par lui.

Prier, ce n’est pas que Dieu exauce tous nos désirs, . c’est exaucer les désirs de Dieu.

Sans doute, Luc écrivait-t-il à une communauté menacée par le découragement ? La dernière phrase nous le laisse entendre : « Le Fils de l’homme, quand il viendra trouvera-il la foi sur la terre» ?

Parmi ceux et celles qui suivent Jésus, beaucoup sont prêts à lâcher prise. Jésus est sur le chemin de Jérusalem. Il marche vers sa passion. Les disciples ne savent pas très bien ce qui va se passer à Jérusalem, mais ils pressentent un dénouement tragique et mystérieux. Peu de temps auparavant, ils ont imploré Jésus : « Augmente en nous la foi. »

Et voilà que Jésus raconte ce qui semble, à première vue, une petite histoire, l’histoire de cette veuve qui poursuit le juge de ses réclamations jusqu’à ce qu’elle obtienne ce qu’elle attend. Et pourtant elle avait toutes les raisons de se décourager : sa cause semble bien perdue d’avance puisqu’elle a eu le malheur de tomber sur un juge qui se moque éperdument de la justice.

Mais elle s’obstine, car sa cause est juste. Elle refuse de jouer le rôle de veuve silencieuse et éplorée, qui souffre de ce qu’elle a perdu, sans protester. Elle nous provoque pour que nous investissions notre temps et notre énergie dans ce que nous croyons être vrai. Dans un monde où nous sommes habitués à vouloir des résultats immédiats, elle nous enseigne que la justice et la paix prennent du temps pour s’établir et encore plus pour durer.

La pointe de la parabole du juge et de la veuve est annoncée par Jésus lui-même. Il faut tenir bon et prier sans se décourager. Un mauvais juge, pour ne plus être importuné par une veuve qui lui casse les oreilles, finit par lui rendre justice. Imaginez ce que fera Dieu, lui qui est la justice même ! A coup sûr, il rendra justice à ses élus.

Cette phrase a dû apporter beaucoup de baume au cœur des premiers lecteurs de l’Evangile de Luc. Ils vivent des moments difficiles. L’enthousiasme du début est retombé. Sporadiquement éclatent des persécutions. Le Royaume de Dieu annoncé par Jésus ne vient pas. Pas de manière visible en tout cas. Le peuple est tenté de dire, comme les hébreux autrefois dans le désert : « Le Seigneur est au milieu de nous, oui ou non ? » Oui, dit Jésus, le Seigneur Dieu est là. Il vous écoute. Soyez certains d’être exaucés. Cette attitude apaise les cœurs.

Mais, continue Jésus, êtes-vous prêts à accueillir la justice de Dieu, celle qui met au centre tous ceux et toutes celles qui sont dans les marges de notre société, la justice qui relève les humbles, comble de biens les affamés. Comme Moïse, sur la montagne, ne baissons pas les bras, ne lâchons pas prise, prions sans cesse : « Père, que ton règne arrive, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel,» car :

Prier, ce n’est pas mettre la main sur Dieu, c’est se mettre dans la main de Dieu . Prier ce n’est pas vouloir mettre « Dieu avec nous », mais c’est consentir à être : « Nous avec Dieu. »

Prier, ce n’est pas changer Dieu, c’est se laisser changer par lui. . Prier, ce n’est pas que Dieu exauce tous nos désirs, c’est exaucer les désirs de Dieu.

Pour tenir, nous sommes invités, à la suite de Saint Paul à fréquenter quotidiennement la Parole de Dieu. Cette Parole inépuisable qui nous invite aujourd’hui, plus que jamais, à nous armer de patience et de fraternité.

« Interviens à temps et à contre temps, dénonce le mal, encourage avec une grande patience et avec le souci de ce qui construit la communauté. »

La Parole de Dieu savourée dans la prière ; voilà ce qui nous permettra de rester dans une attente sereine et aimante.

Père Jean Lucas

Afficher l'image d'origine

Share