L’Alternance, groupe d’opposition municipale, a missionné un expert en génie civil et travaux publics pour sonder le tunnel de Kérino à Vannes. Il met en avant des anomalies sur la construction et le contrat.
Livré en juin dernier, le tunnel de Kérino à Vannes prend déjà l’eau. Des fissures sont apparues sur les murs, des gouttes tombent continuellement du plafond dans la partie réservée aux véhicules mais aussi dans celle dédiée aux piétons et aux vélos. Ce qui inquiète les usagers.
Pour les élus, rien d’anormal. L’ouvrage travaille et se met en place. De la résine devrait être bientôt injectée dans les fissures.
Une nouvelle expertise sème un peu plus le trouble sur l’étanchéité de l’ouvrage construit par le groupe Vinci et ses sous-traitants.
Elle a été commandée par le groupe d’opposition L’Alternance à un ingénieur en génie civil et en travaux publics qui souhaite rester discret mais dont nous avons pu vérifier les états de service.
Pas de béton hydrofugé
Pour lui, le contrat liant la Ville à Vinci comporte plusieurs anomalies impactant la construction : absence de mention de béton hydrofugé, pas de revêtement d’étanchéité sur l’ouvrage cadre…
Selon l’expert, « le tunnel n’est pas affecté de microfissures (jusqu’à 0,2 mm de large selon la définition des normes de la construction) comme le prétendent élus et administratifs de la Ville de Vannes mais bel et bien de fissures (entre 0,2 et 2 mm), lézardes et crevasses (au-delà de 2 mm). Certaines atteignent jusqu’à 3 cm. »
Vinci refuse de s’expliquer
L’ingénieur s’attaque aussi à l’argument avancé par les élus : « L’ouvrage travaille et prend sa place ».« Faux, rétorque-t-il. Car le tunnel est assis sur le rocher. L’ouvrage ne peut pas bouger. Contractuellement, il doit être calculé « pour ne pas travailler ». Dès le 1/10e de mm de mouvement, il y aurait un vrai problème de fond. »
Et d’observer qu’à son sens « le béton armé est non étanché. » Il souligne par ailleurs l’étrange« suintement huileux qui s’est beaucoup aggravé en un mois dans une partie du tunnel et pour lequel aucune explication n’est avancée. »
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Contacté, le groupe Vinci n’a pas souhaité répondre à nos questions nous renvoyant systématiquement vers les services de la mairie.
Dans un communiqué, le maire de Vannes David Robo, tient à livrer sa vérité sur le tunnel de Kérino à Vannes confronté à de nombreuses fissures et inflitrations d’eau.
Dans un communiqué, le maire de Vannes David Robo, tient à livrer sa vérité sur le tunnel de Kérino confronté à de nombreuses fissures et infiltrations d’eau.
Selon la Ville : « l’apparition de fissures dans les premiers mois d’un ouvrage béton est normale. Le passage inférieur est constitué d’un seul tenant de 250 m, il est donc habituel qu’un tel volume travaille. Avant de démarrer le chantier, Vinci avait programmé une intervention de colmatage de ces microfissures, par injection de résine, en prévision de suintements prévisibles. »
Vannes. Tunnel de Kérino : des injections de résine en vue
Dans un communiqué, le maire de Vannes David Robo, tient à livrer sa vérité sur le tunnel de Kérino à Vannes confronté à de nombreuses fissures et inflitrations d’eau.
Dans un communiqué, le maire de Vannes David Robo, tient à livrer sa vérité sur le tunnel de Kérino confronté à de nombreuses fissures et infiltrations d’eau.
Selon la Ville : « l’apparition de fissures dans les premiers mois d’un ouvrage béton est normale. Le passage inférieur est constitué d’un seul tenant de 250 m, il est donc habituel qu’un tel volume travaille. Avant de démarrer le chantier, Vinci avait programmé une intervention de colmatage de ces microfissures, par injection de résine, en prévision de suintements prévisibles. »
Toujours selon la Ville, les normes européennes tiennent compte de cette spécificité du béton,« qui sera traitée par Vinci dans la voie douce, du lundi 24 au vendredi 28 octobre, et dans la voie circulée du 2 au 10 novembre, travaux qui nécessiteront une fermeture de l’ouvrage à la circulation la nuit ».
Le maire met en doute l’expertise avancée par L’Alternance qui, selon lui, confond « les joints de construction avec de prétendues crevasses de 3 cm, qui n’existent pas ».
La ville de Vannes estime « qu’il est tout à fait possible de créer un béton étanche sans passer par du béton hydrofuge ».
Concernant les suintements huileux, ils proviendraient « de matériaux rocheux du site qui comporte une part importante de fer. L’oxydation de ce fer par l’eau de mer engendre des suintements de coloration rouille. » Selon David Robo, les caméras de vidéoprotection fonctionneraient depuis cet été.
