Toussaint

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Fra Angelico, Les précurseurs du Christ avec les saints et les martyrs, 1423-1424.

Mardi 1er Novembre 2016

Evangile des béatitudes

«  La sainteté ne signifie pas faire des choses extraordinaires mais faire celles qui sont ordinaires avec amour et avec foi. »

En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : « Bienheureux les pauvres de cœur, car le Royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.

« Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux.

« Heureux êtes-vous si l’ on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! »

Est-il meilleur commentateur des Béatitudes que notre pape François !… J’ai relevé sur le site Zénith du 4 juin 2015 son tweet sur les béatitudes qu’il considère comme le meilleur matériau de construction de la société.

« Il faut construire la société à la lumière des Béatitudes, marcher vers le Royaume en compagnie des derniers. » publie-t-il.

Dans une de ses premières homélies après son élection, il avait expliqué que pour entrer dans le Royaume de Dieu, il fallait passer « par cette porte qui s’appelle Jésus…Comment entrer par cette porte ? Prends les Béatitudes et fais ce qu’elles disent ; sois humble, sois pauvre, sois doux, sois juste,» disait-il.

Pour le pape les béatitudes sont donc «  la route du bonheur », « le programme de vie chrétienne », le seul moyen pour devenir chrétien, car elles sont à contre-courant de ce qui se fait dans le monde.

Les Béatitudes : « Peu de paroles, des paroles simples, mais pratiques pour tout le monde, parce que le christianisme est une religion pratique : elle n’est pas faite pour être pensée, mais pour qu’on la pratique, pour qu’on la fasse. »

« Bienheureux les pauvres en esprit. Les richesses n’assurent rien. En plus, quand le cœur est riche, il est tellement satisfait de lui-même qu’il n’y pas place pour la Parole de Dieu. »

« Bienheureux ceux qui sont dans les larmes, parce qu’ils seront consolés. Mais le monde dit : la joie, le bonheur, les divertissements, voilà ce qu’il y a de beau dans la vie. Et il ignore, il regarde ailleurs, lorsqu’il y a des problèmes de maladies, des problèmes douloureux dans la famille. Le monde ne veut pas pleurer, il préfère ignorer les situations douloureuses, les recouvrir. Seule la personne qui voit les choses telles qu’elles sont et qui pleure dans son cœur, est heureuse et sera consolée. »

« Bienheureux les doux en ce monde qui, depuis le commencement, est un monde de guerres, un monde où l’on se dispute partout, où la haine est partout. Et Jésus dit : Pas de guerre, pas de haine, paix, douceur. Mais si je suis « doux dans la vie », on va penser que je suis idiot… Qu’on le pense ! Mais toi, sois doux, parce qu’avec cette douceur, tu auras la terre en héritage », nous dit le pape François.

« Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, bienheureux ceux qui luttent pour la justice, pour qu’il y ait la justice dans le monde » : « C’est si facile d’entrer dans la corruption, cette politique quotidienne du «  je te donne pour que tu me donnes. » Tout est une question d’affaires. Que d’injustices ! Combien de personnes souffrent à cause de ces injustices. »

« Bienheureux les miséricordieux, parce qu’ils obtiendront miséricorde. Les miséricordieux sont ceux qui pardonnent, qui comprennent les erreurs des autres. Jésus ne dit pas « Bienheureux ceux qui se vengent » mais « Bienheureux ceux qui pardonnent, les miséricordieux » Parce que tous les chrétiens sont une armée de pardonnés.

« Bienheureux les cœurs pur, ceux qui ont un cœur simple, pur, sans saleté, un cœur qui sait aimer avec cette pureté qui est si belle. »

« Bienheureux les artisans de paix. » Mais, c’est si courant d’être artisans de guerres, ou au moins artisans de malentendus ! Quand j’entends quelque chose de celui-ci, et que je vais vers celui-là et je le lui dis et je fais même une seconde édition un peu élargie et je la répète…. Le monde des commérages. Ces personnes qui font des commérages ne font pas la paix, ce sont des ennemies de la paix. Elles ne sont pas bienheureuses. »

«  Bienheureux ceux qui sont persécutés pour la justice. Combien de personnes sont persécutées, ont été persécutées simplement pour avoir lutté pour la justice. »

Bienheureux sommes-nous qui essayons de pratiquer ces béatitudes dans notre vie quotidienne : le Seigneur est avec nous et avec son Esprit. Nous ne sommes pas parfaits mais nous sommes de ceux et celles qui se laissent aimer par Dieu et qui, jour après jour, l’aiment comme ils peuvent en se faisant proches des autres. Nous sommes aimés de Dieu. Vivons dans l’amour de nos frères et de nos sœurs. Soyons de ceux et celles qui ne démontrent pas Dieu, mais qui le montrent.

Et, en cette fête de la Toussaint, pensons à tous ces saints et saintes dont l’Eglise a reconnu les vertus. Nous les connaissons et nous les prions. Ils n’ont fait que vivre les béatitudes que le Christ nous a données. Mais pensons aussi à nos parents qui, par une vie simple, ont pratiqué la paix, l’entraide, la justice, la miséricorde, qui ont travaillé dur pour nous élever. Pensons à tous ces entrepreneurs qui ont créé des emplois, en prenant des risques, à ces médecins sans frontières, ces infirmières qui ont pataugé dans la boue des camps de réfugiés et que le Seigneur a accueilli dans « sa maison de paix et de bonheur » Ce ne sont là que quelques exemples pour nous dire que la sainteté passe par une vie simple animée de l’Esprit du Christ, une vie au service de la paix, de la justice, de la bonté, du pardon.

Bonne fête de Toussaint !

Texte en partie du pape François

Père Jean Lucas

La Toussaint, Jules Bastien-Lepage (1878).
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