Les associations bretonnes en colère

 

(Photo : CHANTAL CHATELAIN) Le Relecq-Kerhuon (29) Anse de Kerhuon Facilement reconnaissable, la famille des cygnes tuberculés s'est enrichie de cygneaux au printemps.
(Photo : CHANTAL CHATELAIN) Le Relecq-Kerhuon (29) Anse de Kerhuon
Facilement reconnaissable, la famille des cygnes tuberculés s’est enrichie de cygneaux au printemps.

Les principales associations environnementales sont en colère. Raison invoquée : les attaques de plus en plus virulentes dont elles font l’objet de la part des élus. Et des subventions qui fondent comme neige au soleil.

Hier, nous évoquions dans nos colonnes la décision du conseil départemental du Morbihan de ne plus allouer la subvention de 55.000 € que cette collectivité versait habituellement à Bretagne Vivante pour financer des projets bien précis. À la tribune, François Goulard avait justifié cette décision en déclarant : « Nous ne pouvons subventionner des personnes qui nous assignent en justice devant le tribunal administratif, comme pour le plan déchets ». Clairement, ce manque à gagner va obliger Bretagne Vivante à se séparer de neuf collaborateurs sur les 63 qu’emploie l’association. Ce petit refrain, les responsables de Bretagne Vivante, Eau et Rivières de Bretagne et France Nature Environnement l’entendent de plus en plus. « L’autre jour, au conseil régional, nous avons fait l’objet d’attaques très virulentes de la part de Gilles Pennelle (FN) et de Stéphane de Sallier Dupin (droite et centre). On nous a traités de khmers verts. On nous a sommés de déposer les armes judiciaires. Ces gens-là ont-ils oublié ce que nous avons fait pour la région et l’environnement, grâce aux contrats pluriannuels d’objectif qui sont subventionnés ? », souligne Dominique Avelange, président d’Eau et Rivières.

 

« 9 fois sur 10, les problèmes sont réglés à l’amiable »


« Effectivement, il arrive que nous portions plainte contre des collectivités. Et c’est notre rôle, ajoute Charles Braine, directeur de Bretagne Vivante. Car nous sommes à la fois des ambassadeurs de l’environnement et des sentinelles. Ça n’est pas parce que nous travaillons avec une collectivité que nous devons fermer les yeux sur tout. On n’achète pas notre silence à coups de subventions ». D’ailleurs, tiennent à rappeler les responsables des associations concernées, « neuf fois sur dix, les problèmes sont réglés en bonne intelligence. Sans avoir recours à la justice. Si nous le faisons, c’est qu’il n’y a plus d’autres solutions. Et on gagne dans 90 % des cas. Ces actions sont donc tout à fait légitimes et justifiées ».

« Postures électorales »


« Nous faisons les frais de postures électorales, poursuit Gilles Huet, délégué général d’Eau et Rivières. Les Bretons doivent rester attentifs. Pour que de nouveaux dérapages de ce type ne se reproduisent pas. Ils savent que nous pouvons revendiquer des résultats ». Tous mettent en avant le combat pour l’environnement. « Il fait partie intégrante de l’identité régionale. Le fragiliser aboutirait à fragiliser tout un pan de l’économie touristique ». Denez L’Hostis, président de France Nature Environnement (FNE), la fédération française des associations de protection de la nature, met en perspective le travail effectué par les 15.000 structures qui gravitent autour de FNE. « Chaque année, on sensibilise 2,5 millions de personnes aux enjeux de l’environnement. C’est énorme. Ces dernières décennies, nos associations ont participé à des démarches d’intérêt général. Comme la préservation du littoral, la reconquête de la qualité de l’eau, la création de réserves naturelles. Face à ces attaques, nous ne baisserons pas les bras ».


© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/bretagne/environnement-les-assos-en-colere-22-12-2016-11340959.php#G5sfiQywc6w1I3Ee.99

 

 

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