Voici l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde

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Andrea del Verrochio

Dimanche 15 Janvier

Evangile de Jésus Christ selon saint Jean

Comme jean Baptiste voyant Jésus venir vers lui, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde ; c’est de lui que j’ai dit : Derrière moi il y a un homme qui a sa place avant moi, car avant moi avant moi il était. Je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté au peuple d’Israël. » Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui. Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : « L’homme sur qui tu verras l’Esprit des cendre et demeurer, c’est celui-là qui baptise dans l’Esprit Saint. Oui, j’ai vu, et je rends ce témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »

Voici l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde »

La lecture de ce texte d’Evangile est assez difficile, déroutante, car c’est une page savante bourrée d’allusions à l’Ancien Testament. C’était certainement plus facile à comprendre pour les auditeurs de Matthieu qui étaient familiers des Ecritures. Au début de son Evangile, Matthieu veut leur dire qui est Jésus. Essayons de comprendre. Quelles sont les allusions à l’Ancien Testament ?

Le Jourdain. Pour les juifs, le Jourdain avait une signification immense. Tous se souvenaient de la fameuse traversée du Jourdain que leurs ancêtres sortis d’Egypte avaient faite, sous la conduite de Josué, pour entrer dans la terre promise. En sortant de l’eau du Jourdain, Jésus ne serait-il pas le fondateur du peuple nouveau qu’il conduit vers la terre promise ?

L’Esprit Saint sous la forme d’une colombe. La Bible disait qu’à la création du monde, l’Esprit Saint planait sur les eaux. Jésus ne serait-il pas celui qui inaugure cette nouvelle création, un nouveau commencement du monde ? La Bible disait qu’à la fin du déluge, une colombe revint vers l’arche de Noé, porteuse d’un rameau d’olivier.

Jésus ne serait-il pas celui qui apporte la paix dans les cœurs et dans le monde ?

Le ciel se déchira, s’entrouvrit. Comme l’ont souhaité les prophètes : « Ah ! Si seulement tu déchirais les nuages, si tu descendais du ciel ! » La venue de Jésus ne serait-elle pas l’accomplissement de cette attente ?

La voix qui vint du ciel. Cette voix qui vient du ciel annonce qui ? Matthieu mêle un verset du psaume et un extrait du poème du serviteur d’Isaïe. Jésus ne serait-il pas le Fils de Dieu qui accomplirait sa mission à la manière du Serviteur souffrant du prophète Isaïe ?

Voilà ce que l’on apprend à la lecture du texte.

Mais laissons-nous maintenant porter par le geste de Jésus. Où est-il allé, ce matin-là, Jésus ?

Il descend le long du Jourdain. Il rejoint l’endroit où Jean baptisait. Il se mêle aux malades, aux pécheurs, aux pauvres, tous considérés comme punis par Dieu. S’il se plonge dans l’eau boueuse du Jourdain, c’est pour nous en sortir.

Jésus vient partager notre condition humaine.

Une expérience déterminante va bouleverser le cours de sa vie. Au moment où les cieux

s’ouvrent, Jésus voit les cieux se déchirer et s’ouvrir au fond de son être. Ce qu’il expérimente alors, c’est une proximité merveilleuse de Dieu. Il se voit pris dans le mystère de Dieu. Un mystère de relations, de communion. « Tu es mon Fils bien-aimé. » Ces paroles apportent à Jésus la révélation pleine et entière de son être profond, de sa relation unique avec Dieu.

En même temps Jésus perçoit clairement sa mission. Il se voit choisi par Dieu pour faire part aux hommes de cette révélation qu’il vient de recevoir et qui les concerne eux aussi.

A travers Jésus, Dieu son Père s’adresse à tous les hommes. Désormais, une force intérieure va pousser Jésus à communiquer aux hommes ce qu’il vient de vivre. Oui, tout homme, en lui, est appelé à s’entendre dire par le Père : « Tu es mon Fils bien-aimé. » Tous sans exception. A commencer par ces publicains et ces pécheurs qui se pressent autour de lui et dont il s’est solidaire en descendant dans le Jourdain avec eux.

Un des grands combats à mener aujourd’hui c’est de rappeler la valeur sacrée de la personne humaine. Dans un monde qui est de plus en plus matérialiste et déshumanisant et dont certains vont jusqu’à nier l’existence humaine de Jésus, le christianisme porte en lui cette valeur fondamentale que toute personne est sacrée et qu’elle doit être respectée dans sa dignité.
Nous sommes créés à l’image d’un Dieu qui est communion d’amour : Père ; Fils et Saint Esprit.

Aussi, vivons cette communion d’amitié, manifestons notre joie d’être fils et filles de Dieu, frère ou sœur de Jésus, animés par leur Esprit, leur souffle commun. En somme nous formons une même famille !

Père Jean Lucas

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Menologion de Basil – Bibliothèque vaticane
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