Il déplace des foules lors des concours d’attelage et se vend à prix d’or au Japon. Mais selon les éleveurs, la race est menacée. Pour la sauver, ils ont une solution.

« Ce n’est pas un sujet tabou ! » Léon Fouchet, président du syndicat du cheval breton d’Ille-et-Vilaine, l’assure : « si personne n’en mange, il ne restera plus que des chevaux en bois ». Il faut dire qu’après avoir porté des militaires au front, tracté des carrosses et oeuvré dans les champs… Le cheval breton se retrouve aujourd’hui sans utilité fixe.

Docile, la race est parfois utilisée en ville, pour entretenir des environnements fragiles et sait se montrer plus efficace que les outils mécaniques pour certaines cultures. Mais cette douce vision du cheval breton n’est que la partie immergée de l’iceberg. En réalité, 80 % de la production annuelle a une toute autre destinée : l’assiette. « C’est normal. Le cheval est un produit agricole carné », martèle Léon Fouchet.

Pourtant, en France, manger du cheval n’est pas chose courante. Au fil des années les boucheries chevalines ont disparu et la grande distribution s’est tournée vers un autre marché. « Plutôt que d’acheter de la viande française de qualité, ils préfèrent jouer sur les prix et importent des chevaux de Pologne, d’Amérique du sud et du Canada », déplore Patrice Ecot, directrice territoriale de l’institut français du cheval. Résultat, le cheval breton s’est détourné des consommateurs français.

Un luxe au Japon

Depuis l’an dernier, le Japon s’est intéressé à la viande des chevaux de trait. « Là-bas, c’est un produit de luxe », lâche Léon Fouchet. Mais pour les éleveurs, la priorité est de pénétrer le marché français. « Il faut prendre conscience de la réalité. Depuis dix ans, le nombre de chevaux bretons est en baisse. La boucherie est la seule manière de sauver la race », assure André Plessis, président du syndicat du cheval breton.

source :

http://www.ouest-france.fr/bretagne/faut-il-manger-du-cheval-breton-pour-le-sauver-4826825?utm_source=neolane_of_newsletter-generale