Veillée pascale

SAMEDI 15 AVRIL

Veillée pascale 20:00 à l’Eglise Notre-Dame de la Nativité

EVANGILE DE LA VEILLEE PASCALE

Après le sabbat, à l’heure où commençait à poindre le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre. Et voilà qu’il y eu un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair et son vêtement était blanc comme neige.

Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, se mirent et trembler et devinrent comme morts. L’ange prit la parole et dit aux femmes : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. Puis, vite allez dire à ses disciples : « Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là, vous le verrez.  Voilà ce que j’avais à vous dire. »

Vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

Nous venons de vivre une longue traversée de la création à la résurrection, comme un chemin de lumière tracé dans les ténèbres de notre humanité. Voici qu’enfin la nuit s’illumine. Voici que l’obscurité cède la place à la lumière ! Voici que le propre Fils de Dieu vient nous relever de nos nuits.

Cette célébration n’a pas commencé comme les autres. Nous étions dehors et dans la nuit tombante. Une nuit qui représente toutes les nuits du monde… Elles sont nombreuses les ténèbres envahissantes, toujours menaçantes qui s’étalent à la une des journaux : Guerres, terrorisme, violences, conflits économiques qui frappent celui qui est le plus faible, soif d’argent, de pouvoir, corruption, divisions et en nous, notre propre nuit intérieure. Nous savons combien la trame de nos vies – inévitablement – est tissée d’obscurité.

La grande, la bonne nouvelle de cette nuit pascale, la voici : Dieu n’est pas le spectateur inerte de nos propres souffrances. Par la folie de la Croix, voici que son propre Fils nous rejoint dans toutes nos nuits. Il vient partager le tragique de nos existences pour y apporter la lumière et la confiance. Désormais un chemin est ouvert même à travers la mort. Sur la croix, toute la haine du monde a été tenue en échec par l’amour. Pour la première fois, depuis l’origine des mondes, des hommes ont osé espérer l’inespéré ; Dieu est vainqueur de la mort ! L’homme vivant, debout, ressuscité, à la suite de Jésus, le premier ressuscité.

Le récit de la résurrection est d’une beauté bouleversante dans sa brièveté et sa sobriété.

Elles ne manquaient pas de courage ces femmes se hâtant vers le tombeau. Les voilà premières levées pour un service qui aurait nécessité aussi quelques hommes : il y avait cette pierre à rouler.

Etonnant ! Car autour de ce corps qu’elles vont embaumer, tout parait commencer : le jour- c’est le grand matin, la semaine, c’est le premier jour, le soleil, il se lève à peine.

C’est au premier regard qu’elles voient la pierre roulée ; elles sont encore sur le seuil… Et là tout bascule.

Dans un premier temps c’est le mutisme et la peur. La peur de ce commencement absolu qui les a surprises au lieu même où tout semblait s’achever. Il faut du temps pour s’habiller le cœur, pour s’apprivoiser à la merveille des merveilles : la mort est vaincue ! Le Christ est vivant.

Dieu le Père a ressuscité son Fils Jésus.

Seul l’excès d’amour pouvait répondre à l’excès du mal.

Cette espérance folle s’est emparée de plus de 5000 adultes qui reçoivent en cette nuit pascale le baptême. Ils ont découvert l’amour du Christ pour eux et ont décidé de suivre le chemin qu’il a suivi lui-même.

Ce soir nous chantons « Alléluia, le Christ est vivant. » Mais nos chants ne couvrent pas le sanglot de tous les réfugiés, le cri des torturés, le silence des affamés, la souffrance de ceux et celles qui pleurent les victimes du terrorisme. Mais ils doivent nous mettre en marche, en action pour que vienne une terre nouvelle, où – comme le chante le psalmiste – « Amour et vérité se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent. »

Puissions-nous, en cette fête de la Résurrection du Christ, après avoir renouvelé les promesses de notre baptême, nous considérer comme les artisans de la Bonne Nouvelle à porter à ceux et à celles qui ne le connaissant pas ne le vivent pas.

Oui, Christ est ressuscité, Alléluia !

Père Jean Lucas

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