Vannes : les jeux sont ouverts pour les législatives

Emmanuel Macron en pôle position sur la circonscription au soir du premier tour de la présidentielle, une situation inédite qui pourrait bien avoir un impact sur le scénario des législatives au mois de juin. François Goulard va-t-il maintenir sa candidature ? Qui pour le remplacer s’il venait à renoncer et qui surtout sera le candidat d’En Marche ! ?

C’est le grand chambardement dans la première circonscription. Emmanuel Macron arrive en tête du premier tour avec 31,30 %. Un score très proche de celui qu’avait réalisé Nicolas Sarkozy au premier tour de 2012 (32,50 %). François Fillon est distancé de cinq points, à 25,98 %. Une situation inédite qui, même si la grille de lecture ne peut se calquer à 100 %, rebat les cartes dans la perspective des législatives. La défaite de François Fillon au niveau national étant actée, la question est de savoir si François Goulard va maintenir sa candidature aux législatives. De sources bien informées (mais sans confirmation du candidat), ce dernier pourrait renoncer à se présenter, ne souhaitant pas être député dans l’opposition. Si tel était le cas, deux options possibles sont évoquées pour le remplacer… La Filloniste Christine Penhouët, d’abord, maire-djointe à Vannes, vice-présidente du conseil départemental et binôme de François Goulard lors des dernières cantonales sur Vannes centre. Problème : elle n’a pour l’instant pas été approchée et, surtout, quatre des six candidats de la droite et du centre aux prochaines législatives sur le Morbihan, sont déjà des femmes… En ajouter une cinquième sur la première circonscription accentuerait le déséquilibre… Seconde option, le centriste Filloniste Gilles Dufeigneux, dont le fait d’armes est d’avoir remporté le canton de Vannes Est aux cantonales. « Pour l’instant, il y a un candidat, François Goulard. J’attends de savoir ce qu’il veut faire. Si les paramètres changent, je suggère que l’on repose la question de l’union entre LR et l’UDI sur le Morbihan et d’une candidature unique après un tour de piste pour savoir qui a le meilleur profil pour porter nos couleurs sur la première circonscription ».

Deux scénarios de triangulaire ?


À gauche, Jean-Luc Mélenchon se hisse à la troisième place avec 15,14 % des exprimés (8,60 % en 2012) et 12,47 % des inscrits. Un score qui, s’il se confirmait au premier tour des législatives, pourrait donner au candidat de la France Insoumise la possibilité d’imposer une triangulaire au second tour.

« Il y a une vraie demande de renouvellement politique et on est les mieux placé pour y répondre », dit Céline Meneses, candidate de la France Insoumise, qui devra aussi tenir compte de la candidature d’Anita Kervadec, candidate du Front de Gauche. Quant à Marine Le Pen, elle ne progresse que très légèrement, passant de 12,14 % il y a cinq ans à 12,92 % hier. Un contexte dont Bertrand Iragne ne tient pas compte : « J’espère arriver à 15 % au premier tour des législatives et provoquer une triangulaire ». En 2012, le candidat FN avait obtenu 7,5 % des suffrages.

Un candidat « En Marche ! » ?


Qui portera les couleurs d’Emmanuel Macron aux législatives en juin prochain, dans la première circonscription du Morbihan ? Ils seraient au moins une dizaine à avoir proposé leur profil pour obtenir l’investiture d’En marche ! « Une short-list a été établie par la commission nationale d’investiture », indique Hortense Le Pape qui, prête à se déclarer, attend de connaître les résultats. Le représentant du Morbihan d’En marche !, Jean-Michel Jacques, maire de Brandérion, indique que « c’est la commission d’investiture qui tranchera et que les noms seront connus après le second tour des présidentielles ». Hervé Pellois est, lui, le candidat divers gauche, tout en indiquant qu’il vote Macron à la présidentielle. « Je suis toujours pour un rassemblement de la gauche et des progressistes dans le secteur. On avait dit que le PS aurait un candidat mais il me laisse suivre mon chemin. Je vote Macron mais je n’ai pas suivi la procédure pour obtenir l’investiture d’En marche ! pour ma candidature aux législatives. On verra bien ce qui se passera. Je ne dis pas que ça ne bougera pas et je suis très satisfait des résultats de dimanche ». Odile Monnet, candidate de l’UDI, « garde son étiquette », même si au sein du groupe mené par Pierre Le Bodo, auquel elle appartient, des élus se sont rapprochés d’En Marche !. « Je suis une candidate constante. J’appartiens au parti radical, composante de l’UDI : ce sont mes valeurs. Maintenant, je ne sais pas quelle est la teneur des discussions qui ont lieu à Paris. Il est évident que si Emmanuel Macron veut dépasser les clivages, il doit discuter avec tout le monde et il ne va pas nous faire tous quitter nos partis pour ne plus en faire qu’un seul ». (*) Deux autres candidats sont en lice pour les législatives : Laurence Dumas (Oui la Bretagne) et Bertrand Déléon (AES Eo !)
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