Etrange ce vent qui rassemble !

Dimanche 4 juin

Fête de l’Esprit Saint

EVANGILE SELON SAINT JEAN 20, 19-23

C’était après la mort de Jésus ; le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient

les disciples étaient verrouillées par crainte des juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La Paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.

Jésus leur dit à nouveau : « La Paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus.

Ce jour-là, à Jérusalem, les pèlerins étaient nombreux. Ils étaient venus célébrer la grande fête de la Pentecôte pour ne pas oublier le don de la Loi : Ces dix paroles de liberté transmises par Dieu à Moïse sur la montagne du Sinaï. Et soudain, se produit un évènement imprévisible. Du bruit, tout d’abord, comme celui d’un violent coup de vent, et puis des femmes et des hommes sortis on ne sait d’où, qui se répandent dans la foule et se mettent à parler. Et l’extraordinaire, c‘est que ce mouvement de foule ne provoque ni panique, ni débandade. Tous se rassemblent et chacun entend parler dans sa propre langue

Aussi différents qu’ils étaient, romains, juifs arabes, grecs, tous comprennent parfaitement ce que proclament les Apôtre de Jésus.

Etrange ce vent qui rassemble !

Ordinairement, le vent disperse, balaye. C’est ainsi que trop souvent travaille le vent de l’histoire. Vent du fanatisme, du nationalisme étroit, vent de chacun pour soi. Or, ce matin de Pentecôte, la diversité des langues, des cultures ne divisent pas, mais au contraire rassemble les hommes venus des horizons les plus divers. C’est le souffle même de Dieu qui est répandu dans le cœur des hommes, un souffle qui chasse tous les vents de division et de haine. C’est le souffle d’amour, de communion, qui rassemble, qui élève, qui soulève.

Chers amis, sommes-nous prêts ce matin à recevoir ce souffle ? Voici quatre mots tout simples que l’Esprit Saint souffle à nos oreilles.

Un premier mot : Appel. Parce que Dieu appelle chacun par notre nom. Achacun il dit : « Pour moi tu es unique, indispensable. Toi, tu doutes souvent de toi. Moi Dieu, je ne doute jamais de toi ; c’est pourquoi je t’appelle et je te rappellerai sans cesse par ton nom. Viens, suis-moi. »

Entendre un appel, c’est déjà partir pour une aventure, et c’est le deuxième mot. La plus belle des aventures c’est de vivre une grande amitié avec Jésus. Et cette amitié avec Jésus ouvrira ton cœur aux dimensions du monde. Rencontrer l’autre, toujours différent de moi. Révéler la beauté et la bonté qu’il porte en lui.

Mais pourquoi partir à l’aventure, s’il n’y a pas d’avenir ? C’est le 3 ème mot. Aujourd’hui, dans l’Evangile, les Apôtres ont verrouillé les portes. Ils pensent  que tout est fini, que l’aventure qu’ils ont vécue avec Jésus s’est terminée sur la croix. Or voici que Jésus est là, vivant. Et il leur dit : « La paix soit avec vous ! »

L’amour et le pardon ont été plus forts que tout. Désormais un chemin est ouvert même à travers la mort. Ce qui fait le bonheur de Dieu, c’est que nous soyons des vivants, tous donnés les uns aux autres. Alors, vient le 4 ème mot, celui qui fait tenir les trois autres : la confiance.

« Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur », dit Jésus à ses disciples.

C’est à chaque instant de nos vies que Jésus nous dit cette parole. Dans un monde en pleine mutation, tellement perturbé, nous avons besoin d’accueillir cette confiance que Dieu nous donne. Nous ne sommes pas seuls. Le souffle de Dieu nous est donné pour ouvrir des chemins nouveaux : chemin de justice et de paix, de partage et de fraternité. Soyons cette Eglise aux mille visages, accueillante, vivante et joyeuse.

Père Jean Lucas

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