Fête de la Saint Jean-Baptiste
Evangile de jésus Christ selon saint Luc 1, 57-60
Quand fut accompli le temps où Elizabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole et dit : « Non, il s’appellera Jean. » On lui dit : « Personns dans ta famille ne porte ce nom-là ! » On demandait par signes à son père comment il voulait l’appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom. » Et tout le monde en fut étonné. A l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia ; il parlait et bénissait Dieu. La crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces évènements. Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera doonc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui. L’enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël.
Aujourd’hui, 24 juin, l’Eglise fête la naissance de Saint Jean Baptiste. Nous la célébrons ce soir ici , au bord du golfe. Rapidement cette fête s’est diffusée on peu partout, jusqu’en Occident. Elle est fixée six mois avant Noël. Trois mois plutôt, c’était l’Annoncition de Marie. Avec elle, Jean est le seul saint dont on fête la naissance. Cela vient du fait que leur vie ne s’explique pas en dehors de leur référence à Jésus. Ils sont nés pour Jésus, Marie pour être sa Mère, Jean pour lui préparer la route. C’est avec eux que se réalise la promesse de Dieu en faveur de son peuple.
Pour mieux comprendre le message de cet évangile, il faut aussi connaître la significations des noms. Celui de Zacharie signifie : « Dieu se souvient. » C’est important de nous en imprégner. Parfois, nous avons l’impression que Dieu nous a oubliés. Quand on voit toute cette violence dans le monde, quand on pense aux dernieres victimes du terrorisme en Angleterre, quand on voit ces incendits au Porugal avec des morts et des blessés et qui ont ruiné la vie de tant de gens en détruisant leur maison et leur outil de travail, beaucoup se demandent où est Dieu et ce qu’il fait. C’était déjà vrai à l’époque de Jean. Le pays d’Israël était occupé par l’armée romaine. Aujourd’hui, Dieu nous dit qu’il ne nous oublie pas. Il a toujours été aux côtés des opprimés et de tous ceux et celles qui souffrent. Il leur annonce que le mal n’a pas le dernier mot. L’important c’est de tenir bon et de rester ferme dans la foi.
Le nom de Jean signifie : « Dieu fait grâce. » C’est ce qui s’est réalisé. Dieu a fait grâce à Elizabeth et à Zacharie. Il leur a donné la joie d’avoir un fils. Dieu fait grâce à son peuple et à toute l’humanité. Il voit les souffrances de son peuple. Beaucoup sont enfermés dans la violence, la haine, l’égoïsme, la rancune. Tout cela ne fait qu’enfoncer l’homme dans son malheur. Mais comme il l’a fait au temps de Moïse, Dieu intervient pour lui ouvrir un chemin de libération. Au temps de Moïse, Dieu a libéré son peuple. Désormais, il va le faire pour tous les hommes de tous les temps.
La mission de Jean sera précisément d’annoncer et de préparer la venue du Sauveur. Dieu fait grâce, oui, mais sa grâce invite à la conversion, au retournement. On ne peut accueillir le Christ Sauveur qu’en accueillant le message de Jean Baptiste : « Convertissez-vous, » disait-il. Et en signe de cette conversion, il proposait un baptême de pénitence. Ce n’était pas le baptême chrétien que nous avons reçu. C’était seulement une réponse à tous ces gens qui demandaient à Dieu de les purifier de leurs péchés. Mais le plus important était à venir : « Moi je vous baptise dans l’eau ; mais il vient celui qui est plus puissant que moi, et dont je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales ». Lui, il vous baptisera dans le Saint-Esprit et le feu. »
C’est ainsi que Jean Baptiste a préparé la venue du Christ Sauveur. Il l’a montré aux foules de son temps et ils les a renvoyés vers lui. A la suite de Saint Jean Baptiste, nous sommes tous appelés à préparer la venue du Sauveur dans nos vies, nos familles, nos associations et nos divers lieux de travail ou de loisirs. Préparer les chemins du Seigneur, c’est enlever toutes les pierres qui font mal, c’est aplanir toutes les montagnes de l’égoïsme, c’est combler les fossés creusés par l’indifférence. Tout au long de son ministère, Jean insistait sur le partage, la justice et le respect de l’autre. C’était une première étape car il fallait faire une place nette à Celui qui vient .
Fêter la fête de Jean Baptiste nous prépare à fêter celle de Jésus. C’est ce qui se passera à Noël. Mais nous ne devons pas oublier que c’est en nous, dans nos vies que le Christ veut naître. Il nous envoie dans le monde pour annoncer à tous que Dieu fait grâce. Nous sommes nés pour être disciples du Christ et pour préparer le cœur des hommes à l’accueillir. A l’exemple de Jean Baptiste, nous sommes appelés à donner le meilleur de nous-mêmes à cette mission, en évitant de nous disperser dans des futilités .
Dieu vient à nous pour nous faire grâce. Chaque fois que nous nous réunissons pour le prier, il rejoint notre communauté. Ce rendez-vous qu’il nous donne le dimanche est le grand événement de la semaine. Nous sommes tous et toutes des pécheurs appelés à nous convertir. Notre mission à tous et à toutes c’est de travailler chaque jour au projet de Dieu qui veut le salut de tous les hommes. C’est en vue de cette mission que nous sommes invités à nous nourrir de la Parole du Christ et de son Corps, pour vivre de son Esprit d’amour. Dieu a besoin de chacun d’entre nous pour faire connaître son message évangélique source de salut pour tous. Prions, pour qu’à l’exemple de Jean Baptiste, nous osions proclamer l’avènement du Royaume de Dieu sur notre terre, Royaume de justice, de paix et d’amour.
Père Jean Lucas
