Les algues vertes sont de retour

Photo Ouest France

La quantité d’algues a été multipliée par 3,5 fois depuis le début de l’année dans plusieurs baies bretonnes. La région lance un nouveau plan pour maîtriser leur prolifération.

La quantité d’algues a augmenté

« Les algues sont un fléau pour notre région ». Thierry Burlot, vice-président de la Région en charge de l’environnement, a annoncé mercredi la volonté de la Bretagne : « maîtriser la prolifération des algues vertes. » Un nouveau plan est lancé et la situation actuelle confirme l’importance du projet. Depuis le début de l’année, la quantité d’algues a été multipliée par 3,5 en Bretagne.

 

En cause : « Cinq fois moins de houle que les années précédentes l’hiver dernier, des températures ayant atteint les 30 degrés dès le mois de mai et une longue période de sécheresse ». Le manque de mouvement, la clarté, le soleil et le peu de profondeur des eaux favorisent la concentration de nitrates et donc le développement des algues vertes. L’impact du réchauffement climatique est aussi pointé du doigt. Pour autant, le début du mois de juillet voit les quantités timidement reculer.

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55 millions pour limiter la prolifération

Les actions entamées entre 2010 et 2015 se prolongent. Les flux de nitrates proviennent exclusivement de l’agriculture. Le nouveau plan vise donc à faire évoluer les pratiques agricoles : regrouper les parcelles, les couvrir d’herbe ou développer le pâturage pour limiter les fuites de nitrates.

Au total, une enveloppe de 55 millions d’euros est allouée par l’État qui permettra notamment de couvrir les frais des agriculteurs et les inciter à mettre en place ces nouvelles pratiques. « On touche à l’économie des territoires, à l’économie agricole, déjà dans une situation difficile. L’enjeu est donc de concilier et de réconcilier autour du sujet », poursuit Thierry Burlot.

Un bilan contrasté des actions menées

« En 2009-2010, on ramassait 20 000 tonnes par an dans la baie de Saint-Brieuc. Ces quatre dernières années, on est passé à 5 000 tonnes ». Le premier plan de lutte contre les algues vertes a permis d’améliorer la qualité de l’eau.

La concentration de nitrates est passée sous le seuil réglementaire des 50 mg par litre. Pour autant, la politique conjointe de l’État et de la Région ne fait pas encore l’unanimité. Eau et rivières de Bretagne, association de défense de l’environnement, estime que « la pollution par les nitrates n’a pas baissé sensiblement davantage que dans le reste de la région. »

Des objectifs différents pour chaque baie

« On a des baies où la concentration en nitrates est de 20 mg par litre qui sont envahies par les algues. Et d’autres où le taux avoisine les 50 mg par litre et où il n’y a pas d’algues », détaille le vice-président de la Région en charge de l’environnement. Celle de la Lieue-de-Grève, près de Lannion, est caractéristique. Le taux est aujourd’hui de 25 mg par litre mais 20 000 tonnes d’algues sont ramassées chaque année. Alors qu’ici, l’agriculture intensive n’existe pas. Pour elle, comme pour celle de Douarnenez, l’objectif est donc de passer à une concentration en nitrates de 15 mg par litre. Pour l’Anse de l’Horn-Guillec (Finistère), un objectif de 50 mg par litre, à l’horizon 2 027, suffit.

Ouest France

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