Procession de Marie le 15 août

Photo Christophe Stener

15 août

Messe à 10:30

et

procession de Marie

 

 

Fête de l’Assomption de la Vierge Marie

Evangile selon saint Luc 1, 39-56

En ce temps-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elizabeth. Or, quand Elizabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Elizabeth fut remplie de l’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante : tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leur trône, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. »

Marie resta avec Elizabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.

On appelle parfois l’Assomption de la Vierge Marie la Pâque de l’été. C’est vrai que cette fête est en lien direct avec la Résurrection du Seigneur, puisqu’elle nous rappelle que Jésus ressuscité entraîne dans son sillage l’humanité toute entière, avec en tête Marie, celle qui lui a donné la vie.

Une Eglise vraiment mariale est une Eglise qui vit l’Evangile à la manière de Marie, et qui rend grâce pour les merveilles que la Parole de Dieu continue d’accomplir aujourd’hui dans la vie des plus petits. Elle se réjouit et chante « Magnificat ». Aussi je vous invite à passer quelques instants à méditer la Parole de Dieu que nous venons d’entendre dans les textes bibliques.

L’Apocalypse de saint Jean est écrit dans un langage codé et pour cause. C’étaient des pages qu’on se passait sous le manteau, en pleine persécution, cela pour se redonner confiance. Avec des images saisissantes, l’apôtre Jean décrit la violence des persécutions contre les chrétiens : « Le dragon se tenait devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l’enfant dès sa naissance. »

La femme dont il est question, ce n’est pas d’abord Marie. Il s’agit de la communauté des premiers chrétiens aux prises avec les persécutions des empereurs romains. Cette communauté qui enfante un monde nouveau voulu par le Christ va-t-elle être balayée, dispersée par le dragon ? Non ! L’Apôtre Jean, avec des mots non moins saisissants, annonce la victoire certaine du Christ et de ceux qui lui font confiance : « Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ. »

En contemplant ce tableau qui nous rapporte les persécutions des débuts de l’Eglise, ne pensons pas seulement au passé lointain, comme si le message ne convenait qu’aux premiers chrétiens. Reconnaissons qu’il dépeint le drame de l’humanité de tous les temps, de notre temps, et qu’il lance un message d’espérance dont nous avons bien besoin, nous aussi. Ils sont nombreux, en effet, aujourd’hui, ceux qui perdent confiance et se demandent où est Dieu dans ce monde de violence, de haine, d’injustice. Les paroles de Saint Jean ne sont pas de trop pour nous dire que le Christ, qui a affronté l’injustice et la mort, nous promet que l’amour et la vie auront le dernier mot.

Enfin, comment en ce jour du 15 Août, ne pas reconnaître Marie dans cette femme que décrit Saint Jean ? C’est elle qui a enfanté le Sauveur et qui, la première, l’a rejoint dans sa résurrection.
C’est la foi de l’Eglise, quand elle proclame l’Assomption de Marie.

Venons-en maintenant au texte de l’Evangile de ce jour. Il dépeint une scène de la vie quotidienne : la visite de Marie à sa cousine Elizabeth. Deux cousines qui se rencontrent. Un épisode de la vie ordinaire. Cela permet de ne pas mettre Marie à part des autres femmes de son temps.

En effet, Marie a vécu l’existence humaine partagée par beaucoup de femmes, mais, alors, pourquoi dit-on que toutes les générations la diront bien heureuse ?

Qu’a-t-elle donc de si différent, cette femme ordinaire, cette femme presque invisible qu’on pressent derrière quelques pages de nos évangiles. Elle n’y apparait que par épisodes.

Sa grandeur : elle a dit « oui » à Dieu toujours et cela suffit. Sa cousine Elizabeth lui a dit : «  Bienheureuse es-tu parce que tu as cru. » Et Marie ajoute : « Désormais tous les âges me diront bienheureuse. » Oui, Marie est bienheureuse d’avoir cru à la Parole de Dieu et de l’avoir mise en pratique. Elle a atteint la « Gloire ». Dans la langue hébraïque, le mot « gloire » veut dire « ce qui a du poids. » Eh bien, sa vie tout ordinaire a « fait poids » aux yeux de Dieu parce qu’elle a dit oui à Dieu dans les petits détails de la vie ordinaire.

Marie nous dit que l’extraordinaire est possible dans l’ordinaire d’une vie toute simple. Enfin Marie nous apprend à prier. Elle a trouvé le premier mot de la prière : oui, me voici. Avons-nous quelque chose de plus important à dire à Dieu chaque matin : me voici… Seigneur, que veux-tu que je fasse ?

Inspire-moi, à tout moment la parole qu’il faut dire ou le geste qui convient.

Et le dernier mot de la prière : Magnificat…merci. Nous pourrions nous en inspirer pour la prière du soir.

Marie, cette femme qui n’a presque rien dit, sauf deux mots : Oui, et Magnificat.

Marie, dans l’Evangile, nous invite à rejoindre notre Dieu libérateur qui veut renverser ceux qui dominent au lieu de servir, ceux qui accumulent au lieu de partager. Elle nous invite à rejoindre notre Dieu qui élève les humbles et guérit les cœurs blessés.

Chers amis, cette fête de l’Assomption de Marie nous montre l’urgence d’un engagement tenace et joyeux pour faire grandir ce monde de justice, de paix et d’amour que le Christ est venu instaurer sur notre terre. Comme Marie, disons « oui » au Seigneur pour en être les artisans.

Ainsi nous pourrons partager avec Marie notre mère le bonheur de Dieu auquel nous sommes tous appelés.

Père Jean Lucas

Collection Christophe Stener

La procession mariale de l’île d’Arz en photos

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