Jean Bulot a enquêté sur le naufrage du Concordia

Trois questions à Jean Bulot, né sur l’île d’Arz. Sa carrière de marin terminée (il était capitaine du remorqueur de haute mer l’Abeille Flandre), il se consacre à sa nouvelle passion, l’écriture.

D’où vient cet intérêt pour le naufrage du Costa Concordia ?

Comme tous les marins, j’ai été choqué par cette fortune de mer et le comportement indigne du commandant. Trois jours après la catastrophe, la vérité a commencé à sortir. Les victimes, sous le coup de l’émotion, ont donné leurs versions des faits, notamment sur l’après-naufrage. J’ai voulu laisser passer l’émotion et l’indignation pour réaliser une enquête permettant de raconter les faits de A à Z. J’ai étudié le dossier sur Internet, consulté les archives, les témoignages. Mais je me suis surtout attaché à lire les minutes du procès en Italie. Fort de mon expérience de marin, j’ai analysé les faits et essayé de donner la version la plus objective possible des événements. Le rapport publié par le Bureau italien des enquêtes maritimes s’appuyant sur les enregistrements à la timonerie et les différents témoignages m’ont été très précieux.

Que s’est-il réellement passé ?

Francesco Schettino, le commandant, a voulu raser les cailloux de l’île de Giglio. Le Costa Concordia s’est approché à 150 m seulement du rivage, afin de réaliser une manœuvre connue sous le nom d’inchino (la révérence). Francesco Schettino voulait ainsi saluer l’un de ses anciens commandants. Il y avait à bord 4 200 personnes. Il a donc sciemment pris un risque inconsidéré, mettant en danger la vie de ces personnes. Il n’y a eu que 32 morts ! Un miracle. Sans vent, le bateau aurait chaviré en mer, en plein hiver, en pleine nuit. Les éléments ont aidé le commandant, en ramenant le navire s’échouer sur la côte. Le bateau avait 30° de gîte, une voie d’eau dans la salle machine. Le moteur principal et le générateur étaient stoppés, donc impossible de pomper l’eau. Cela a duré 1 h 30.

Pourtant, François Schettino n’était pas un jeune commandant…

Au moment du drame, il avait six ans d’expérience et était bien noté par ses supérieurs. Il a mal géré sa route et l’évacuation du bateau, le quittant alors que 300 passagers étaient encore à bord. Les autorités maritimes ont été exaspérées par le comportement de ce commandant qui, dès la collision avec la roche, leur a menti, a minimisé l’ampleur des dégâts et donc l’état d’urgence de la situation. https://www.ouest-france.fr/bretagne/ile-darz-56840/morbihan-il-enquete-sur-le-naufrage-du-costa-concordia-6388719

En vente au bar La Marine (Ile d’Arz) et auprès de l’auteur
Jean Bulot, chemin de la Fontaine-Varia, 56840 Île-d’Arz, au prix de 14,90 € + 4 € de port.

Samedi 15 et dimanche 16 juin, Jean Bulot sera au salon Livr’à Vannes. L’incroyable naufrage du Costa Concordia, Groix éditions, 120 pages.

https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles/affaires-sensibles-21-mars-2017
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