Poubelle la vie

Courrier de lecteur

Je n’ai pas très bien compris la relation entre LA crise du COVID 19 (19 comme 2019?) etle réchauffement de la planète, si ce n’est que les chinois continuent de manger n’importequoi (ailerons de requins, cornes de rhinocéros rappées, pangolins en brochettes, etc)avec les conséquences désastreuses que cela provoque sur les écosystèmes…et
aujourd’hui sur la conduite du monde. J’ai cru naïvement que LA crise induirait des changements de comportements notables et
rapides chez les individus, les élus de tous niveaux et les institutions. Bref, le fameuxmonde d’après avec sa litanie de promesses.
Parmi les attraits du caillou, j’aime, nous aimons, ils aiment son côté nature, sonurbanisation relative, ses ruelles calmes où le regard s’accroche sur la pierre et les lierres… Comme une sorte de sanctuaire préservé, un lieu où le temps ralentit, un lieupropice au recueillement qui traverse l’automne et l’hiver en silence. En contrepartie nous admettons de maintenir et d’accompagner des hordes de touristes en quête
d’authentique, qui aiment le côté nature, l’ urbanisation relative de l’Ile, etc.
La décision de supprimer les poubelle du sentier côtier était un deal gagnant / gagnant:on vous offre une île propre et vous rapportez vos déchets sur le continent. Pour les Ildarais aussi, (permanents ou secondaires, mais est-il encore légitime de les différencier?), le parti pris de poubelles communes, cachées, pour lesquelles du béton a été coulé, des poteaux de bois érigés a satisfait la majorité: un seul lieu, toutes les
poubelles, plastique, verre et déchets ménagers. De l’argent public investi pour des déchets discrets. On pensait faire dans le durable, être dans le vrai avec nos poubelles invisibles…
Balayés d’un revers de main, les déchets: revus et corrigés: à l’ile d’Arz comme à Cliscoët ou à Kercado. Pas de quartier! 600 maisons, 600 poubelles (dont 70% de résidences secondaires). En plastique! Du bon vieux PVC vert pour faire écolo et noir pour sa vérité funeste. Du vrai plastique dur et durable. Entre 6 et 10 tonnes introduites en force sur l’Ile d’Arz. Sans préavis et sans discuter. À prendre ou à prendre!
La gestion des déchets est un vrai problème. Partout. Cela ne signifie pas que la solutionimposée soit applicable partout!
Je suis bien éloigné du « c’était mieux avant » cher à ma voisine. Mais je n’aime pas l’idée de cette pollution visuelle d’alignement de poubelles les jours de passage de la sainte benne qui nous délivrera de nos déchets. Je n’aime pas l’idée de poubelles de résidents abandonnées sur la rue jusqu’à leur retour dans un mois, trois mois voire plus, livrées
aux visiteurs qui ne manqueront pas (et peut-on les en blâmer) de déposer discrètement les reliefs de leur pique-nique plutôt que de les ramener sur le continent. Je n’aime déjà pas le bruit de roulement des poubelles traînées jusqu’à la pastille verte. Verte! Quel culot!
Le monde d’après géré par des gens du monde d’avant avec toujours le même schéma: productivité/ gain/ rapport de forces/ gestion de conflit/ sanction. Car dans le monde d’avant chacun doit payer la gestion individuelle de ses déchets au poids! Un projet à double détente qui sèmera la mésentente entre permanents et secondaires! A coup sûr !
Mettons les poubelles à plats et parlons des particularités d’un lieu exceptionnel dont il faut prendre soin. L’ile d’Arz est un écosystème fragile comme dit l’affichette dans le bateau. Sommes-nous prêts à laisser faire, à réfléchir tous ensemble à une alternative digne du monde d’après? Combien sommes-nous prêt, collectivement, à payer pour
conserver l’intégrité de notre Ile et de et de mériter le titre d’Ile préservée, nature, sauvage?
Ouvrons la discussion! Réagissons!


Alain Perron

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