En Bretagne, l’épidémie de Covid s’emballe : quatre « vaccinodromes » s’aprêtent à ouvrir

« Les indicateurs épidémiologiques se dégradent de manière préoccupante dans les quatre départements bretons », alerte l’ARS Bretagne. C’est pour faire le point sur cette nouvelle hausse inquiétante des contaminations, que les autorités de santé et la préfecture de Région tenaient un point presse, ce vendredi 26 mars, à Rennes. L’occasion aussi d’évoquer la campagne de vaccination, qui va s’accélérer dans les prochains jours, avec une hausse des livraisons et l’ouverture de « vaccinodromes ». Voici ce qu’il faut retenir de cette conférence de presse.

Le taux d’incidence double à Rennes et dans les Côtes-d’Armor

Le taux d’incidence est en hausse de 60 % sur un mois en Bretagne, avec 167 cas pour 100 000 habitants au jeudi 25 mars. Il a doublé dans les Côtes-d’Armor et à Rennes métropole en un mois. Dans le détail, il est de 243 cas pour 100 00 habitants en Ille-et-Vilaine, 183 dans les Côtes-d’Armor, 166 cas dans le Morbihan et 76 cas dans le Finistère, qui est « l’un des départements les plus épargnés de France », par l’épidémie, rappelait Stéphane Mulliez, directeur de l’ARS Bretagne. À Rennes métropole, le taux d’incidence est de 278.

Si la circulation du virus a fortement ralenti chez les plus de 80 ans, grâce à la vaccination, elle est actuellement très active chez les Bretons de 16 à 45 ans.

Enfin, il n’y aurait « pas de liens établis » entre cette hausse des contaminations et « l’arrivée de touristes pendant les vacances scolaires », selon Stéphane Mulliez.

Les hospitalisations au plus haut

Le nombre d’hospitalisations dans les hôpitaux bretons s’approche des pics de novembre (720 personnes) et février (750 personnes), avec 687 personnes hospitalisées et 89 personnes en réanimation. Dans les Côtes-d’Armor et dans la métropole rennaise, la tension hospitalière est particulièrement forte. À Rennes, 20 à 35 % de déprogrammations de soins sont prévues, pour « concentrer les ressources sur les prises en charge covid ».

Ces dernières semaines, les hôpitaux bretons ont accueilli 35 patients covid d’autres régions françaises. « Nous continuerons à en accueillir, prévient le directeur de l’ARS. Mais peut-être un peu moins. »

Évolution du taux d’incidence et vaccination en Bretagne, au jeudi 25 mars 2021. | INFOGRAPHIE OUEST-FRANCE

Le variant anglais : 81 % des cas en Bretagne, 13 cas de variants bretons

Plus qu’ailleurs en France (76 % des cas), le variant anglais est très majoritaire en Bretagne avec 81 % des cas. Les variants brésiliens et sud africains ne concernent, eux, que 3,9 % des cas en Bretagne.

Quant au variant breton, détecté à l’hôpital de Lannion, 13 cas positifs à ce variant sont confirmés pour l’instant : « 11 dans le centre hospitalier de Lannion, 1 au sein de la population du territoire et 1 dans une autre en Ile-de-France, mais relié au Trégor », a indiqué Stéphane Mulliez, qui précise que rien ne laisse à penser que « le variant breton résiste aux vaccinations en cours ».

11,2 % des Bretons vaccinés au moins une fois

Depuis le lundi 4 janvier et le lancement de la campagne de vaccination en Bretagne, Sur les 3,3 millions de Bretons, 374 000 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin, pour un total de 524 000 vaccinations en ajoutant les secondes injonctions. Le taux de vaccination (pour la première dose) atteint 11,2 % dans la région (10,26 % en France). Un rythme de vaccination qui doit s’accélérer dans les prochaines semaines. En mars, 130 000 primo injections auront été délivrées. Il en est prévu 200 000 en avril et 230 000 en mai pour la Bretagne.

Quatre « vaccinodromes » en Bretagne

Pour délivrer toutes ces doses, quatre « centres de vaccination de grande capacité » comme les nomme le préfet de Région, Emmanuel Berthier, s’apprêtent à ouvrir en avril. Un dans chaque département breton, mais avec « un second site potentiel » par département, au cas où les livraisons de doses seraient supérieures aux prévisions. Ces « vaccinodromes », terme que les autorités refusent d’utiliser, délivreront « au moins 2 000 doses » des vaccins Pfizer et Moderna, par semaine et « bien au-delà » après le mois de mai. Leur localisation en Bretagne sera dévoilée ce vendredi après-midi 26 mars.

En Ille-et-Vilaine, le préfet de Bretagne propose l’ouverture de deux nouveaux centres de vaccination, en plus des 15 existants et du futur centre de grande capacité.

https://www.ouest-france.fr/bretagne/direct-variants-hospitalisations-en-bretagne-l-epidemie-de-covid-s-emballe-a-nouveau-f32c52b8-8e13-11eb-bb59-2a2c3333128c

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