
Peut-on dire qu’« Anatomie d’une chute » est une Palme d’or « subventionnée » ?
Ministres et députés de la majorité ont fustigé le discours politique de la réalisatrice Justine Triet, arguant que son film a été largement financé sur fonds publics. Ils présentent ainsi une lecture très simpliste du système de financement du cinéma français.
À Cannes, Justine Triet « n’a pas craché dans la soupe », dit Pierre Lescure
Ingrate, la Palme d’or ? Depuis que samedi 27 mai Justine Triet, réalisatrice du film Anatomie d’une chute, a profité de la remise de son prix, en clôture du Festival de Cannes, pour tirer à boulets rouges sur la politique du gouvernement, les partisans de la majorité présidentielle reprochent à la cinéaste son manque de reconnaissance. Soutenant, en sous-texte, l’idée qu’un film bénéficiant d’aides publiques devrait ménager l’Etat qui l’a financé.
« Ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas », a ainsi tweeté la ministre de la culture, Rima Abdul-Malak. « Anatomie de l’ingratitude d’une profession que nous aidons tant… », a surenchéri le ministre délégué à l’industrie, Roland Lescure. Charles Sitzenstuhl, député Renaissance du Bas-Rhin, a, quant à lui, ironisé sur les « rebelles de salon » qui ignoreraient que, loin du néolibéralisme critiqué par la réalisatrice, la France « subventionne sur fonds publics son industrie cinéma ».
Le billet de Thomas Legrand
En ciblant le «néolibéralisme», Justine Triet tire à côté
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