Archives de catégorie : Immobilier

Immobilier : est-ce qu’il y a trop de résidences secondaires en Bretagne ?

IMMOBILIER : EST-CE QU’IL Y A TROP DE RÉSIDENCES SECONDAIRES EN BRETAGNE ?

Le samedi 2 juillet, le collectif Dispac’h manifeste à Quiberon, pour alerter sur la crise du logement en Bretagne. L’occasion de vérifier, en chiffres, la place des résidences secondaires dans le parc immobilier breton.

Les résidences secondaires en Bretagne, c’est un sujet qui fait beaucoup réagir. En effet, les prix explosent depuis quelques années sur tout le littoral et les manifestations se multiplient.

La dernière en date est à Quiberon et ses 66% de maisons secondaires. Le collectif breton Dispac’h y a planté plusieurs croix funéraires, qui symbolise la mort de ces villes après la saison estivale, avec des noms de villes côtières concernées par ce phénomène immobilier.

En une année seulement (entre 2020 et 2021), le prix médian des appartements neufs a augmenté de 17% dans le Morbihan et de 14% dans les Côtes-d’Armor, selon une étude de l’ université notariale de la négociation immobilière (UNOTIM).

11,8% des logements bretons sont des résidences secondaires

Mais c’est sur le littoral que l’attractivité de la région se ressent vraiment. Dans de nombreuses communes en bord de mer, le taux de résidences secondaires dépasse les 60%, voire les 70%, comme vous pouvez le constater sur la carte interactive ci-dessous.

Au niveau national, la Bretagne n’est cependant pas la région avec les plus de résidences saisonnières. En effet, la Corse est largement en tête, avec plus de 28% des logements qui sont des résidences secondaires. Un score très élevé qui s’explique par l’attrait touristique de l’île de beauté; mais surtout par sa faible population, moins de 350.000 habitants.

Viennent ensuite les régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur (14,5%) et Occitanie (13,5%) avant donc la Bretagne (11,8%), selon une étude de l’Insee datant de 2017. Mais des inégalités existent dans la région. Par exemple, si 18% des logements sont secondaires dans le Morbihan, seuls 7% le sont en Ille-et-Vilaine.

Liste des communes avec plus de 70% de résidences secondaires (2019)

En Bretagne, c’est donc dans le Morbihan qu’il y a le plus de résidences secondaires, notamment sur la zone entre la presqu’île de Rhuys à la presqu’île de Quiberon, toutes deux connues pour leur activité touristique forte pendant l’été.

Une majorité de propriétaires bretons

Selon les données des notaires de France, près de la moitié des propriétaires de ces logements de vacances dans le Morbihan viendraient du département, 18% viendraient d’Île-de-France et 24% d’autres régions françaises.

Une tendance confirmée dans le Finistère, en Ille-et-Vilaine et dans les Côtes-d’Armor, où les propriétaires de maison secondaire viennent majoritairement du département où ils vivent à l’année.

Origine des propriétaires de résidences secondaires en Bretagne

https://flo.uri.sh/visualisation/10524069/embed?auto=1A Flourish chart

Malgré tout, les 250 000 résidences secondaires en Bretagne suscitent le débat. Si certains estiment que cela permet de dynamiser l’économie locale, d’autres pensent, au contraire, que cela limite l’activité en dehors de la saison touristique.

Un débat qui peut parfois aller très loin. Dans la commune de Caurel, 700 habitants et 47% de maisons secondaires, un incendie criminel a ravagé l’un de ces logements au mois de mai. Sur les murs restants, des inscriptions “FLB”, pour le Front de Libération de la Bretagne.

Un rassemblement à Quiberon pour alerter les élus

De nombreuses manifestations sont régulièrement organisées dans la région, pour alerter sur cette crise du logement. C’est le cas le samedi 2 juillet 2022, sur la plage de Quiberon, où le collectif Dispac’h a lancé une opération “Plage morte”, pour demander aux élus locaux des solutions concrètes.

Pour Ewan Thébaud, porte-parole de Dispac’h, les politiques doivent se saisir de ce problème au plus vite : “C’est compliqué d’avoir des échanges avec eux. Pourtant tout le monde fait le même constat mais il y a un silence assourdissant de la part des élus et rien n’est proposé en Bretagne”, déplore-t-il.

Avec d’autres collectifs, Dispac’h a partagé une liste de 13 mesures pour tenter de faire bouger les choses. Ils demandent notamment que la Bretagne soit classée comme zone tendue, afin de pouvoir surtaxer les résidences secondaires jusqu’à 60%, comme c’est le cas à Biarritz.

Une réponse politique demandée

À la suite du conseil régional de Bretagne, le vendredi 1er juillet 2022, le compte Twitter de la région a apporté une maigre réponse en demandant au nouveau gouvernement des outils afin de pouvoir mieux contrôler le marché de l’immobilier et des locations saisonnières.

Des réponses seront peut-être offertes donc avec l’annonce du nouveau gouvernement d’Elisabeth Borne au début du mois de juillet. En attendant, c’est sont les commerçants du littoral breton qui subissent la situation et surtout les saisonniers, qui ont de plus en plus de mal à trouver un logement abordable pour travailler cet été dans les établissement de la côte bretonne.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/morbihan/vannes/immobilier-est-ce-qu-il-y-a-trop-de-residences-secondaires-en-bretagne-2574572.html

Le vrai du faux des résidences secondaires en Bretagne

Le collectif indépendantiste breton Dispac’h organise une action « Plage morte » à Quiberon (56), ce samedi 2 juillet, pour dénoncer la crise du logement en Bretagne. Dans leur collimateur notamment : les résidences secondaires.

Les prix de l’immobilier ont augmenté en Bretagne.
Vrai

+ 11 % dans le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine, + 8 % dans les Côtes-d’Armor et + 13 % dans le Finistère : le prix des ventes des maisons a grimpé, en 2021, en Bretagne, selon les dernières données des notaires bretons. Cette augmentation s’ajoute à celles déjà enregistrées les années précédentes. Ainsi, en cinq ans, les prix ont explosé de 59,2 % à Vannes et de près de 20 % à Brest. Et, malgré cette flambée des prix, les biens ne restent pas longtemps sur le marché. La crise sanitaire et les confinements ont dopé le marché immobilier breton.

Et plus particulièrement sur le littoral.vrai

La flambée est bien réelle sur le littoral. À Lancieux (22), il faut débourser 390 000 €, en prix médian, pour une maison ancienne, en 2022, soit 190 000 € de plus qu’en 2017. À La Forêt-Fouesnant (29), il faut compter 320 000 € contre 152 000 €, cinq ans plus tôt. À Saint-Briac-sur-Mer (35), le prix a augmenté de 226 300 € pour atteindre 585 000 €. La Baule (44) affiche 570 000 € et La Trinité-sur-Mer, 612 500 €.

Les primo-accédants ont des difficultés à trouver des logements.
Vrai

Face à l’augmentation des prix et dans un marché de l’immobilier très dynamique, les primo-accédants et les jeunes acheteurs n’ont pas d’autre choix que de s’éloigner du littoral et se tourner vers les deuxième et troisième couronnes des villes bretonnes, à l’image de Margaux et Anthony. Après neuf mois de recherche, ce jeune couple a dû se résoudre à acheter une maison plus loin que prévu (Ploemel plutôt qu’Auray), plus petit que souhaité et surtout au-dessus du budget initial. « Sans l’aide financière de nos parents, nous n’aurions jamais pu y arriver », nous confiaient-ils en février dernier.

Le nombre de résidences secondaires a bondi en Bretagne. VRAi et FAUX

On comptait 258 000 résidences secondaires en Bretagne administrative, d’après les dernières données mises à disposition par l’Insee. Soit 13,3 % des logements bretons. Entre 1968 et 2018, le nombre de résidences secondaires a été multiplié par 3,2 en Bretagne. Mais depuis les années 90, le ratio de résidences secondaires est quasi-stable dans la région par rapport aux nombres de nouveaux logements qui sortent de terre.https://flo.uri.sh/visualisation/7877331/embed?auto=1A Flourish chart

Les propriétaires de résidences secondaires en Bretagne ne sont pas bretons. Faux

Quatre résidences secondaires de la région sur dix, soit 110 000 logements, sont détenues par des personnes ayant leur résidence principale en Bretagne, selon l’Insee. Les Bretons possèdent donc la plus grande part des logements de vacances… bretons. Suivent les « Parisiens », ou plutôt les Franciliens, qui pèsent pour plus d’un quart de ces logements, et les Pays de la Loire.

Les communes bretonnes ne peuvent pas appliquer de surtaxe sur la taxe d’habitation. Vrai

Depuis 2017, quelque 1 150 communes françaises peuvent majorer de 5 à 60 % la taxe d’habitation pour les résidences secondaires. Cette surtaxe n’est possible que dans des zones dites « tendues » – où le marché immobilier est considéré sous tension – et définies dans un décret. Aucune ville de la Bretagne administrative ne figure, pour l’instant, dans ce décret. En revanche, Saint-Malo (35) a adopté l’une des réglementations les plus restrictives de France afin de limiter la multiplication des locations touristiquesDe son côté Brest vient de voter l’application de la taxe d’habitation aux logements vacants, à partir de janvier 2023. Avec un même objectif : ramener sur le marché des logements.

Les maires bretons sont favorables à un statut de résident. Faux

Réserver l’acquisition de biens aux personnes habitant depuis plus d’un an sur un territoire donné afin de faire baisser la pression immobilière : c’est la proposition de mouvements régionalistes et indépendantistes, dont Dispac’h, qui organise l’opération « Plage morte », ce samedi 2 juillet, à Quiberon. Une proposition qui est loin de faire l’unanimité chez les élus bretons. En juin 2021, le président du Conseil régional Loïg Chesnais-Girard (PS) avait fermé la porte au statut de résident. De nombreux élus relèvent que les résidents secondaires participent également « à la vie locale et économique de la commune ».

Des initiatives sont mises en place pour favoriser l’installation des primo-accédants. Vrai

Terrains à prix coûtants, aide financière à l’installation, investissements locatifs interdits, foncier dissocié du bâti : les collectivités bretonnes imaginent de nouveaux dispositifs afin d’aider les primo-accédants à s’installer. « Il en va du maintien de nos écoles, de notre collège et de la vitalité de la commune », résumait Nathalie Bernard, la maire de Plougasnou (29).

https://www.letelegramme.fr/dossiers/immobilier-les-residences-secondaires-en-bretagne/le-vrai-du-faux-des-residences-secondaires-en-bretagne-02-07-2022-13092953.php

Share

Immobilier en Bretagne. Sur les îles, la spéculation sans limite atteint les lotissements communaux

Où s’arrêtera la spéculation immobilière sur les îles bretonnes ? À Belle-Île-en-Mer ou sur l’Ile-aux-Moines (Morbihan), elle n’épargne plus des lotissements conçus pour les insulaires. Les maisons y sont revendues à des résidents secondaires avec de substantielles plus-values. Les maires des îles réclament la création d’un office foncier solidaire « pour casser cette spéculation ». La Région Bretagne en promet un pour « la fin de l’année ».


C’étaient deux programmes immobiliers spécialement pensés à Bangor, une commune de Belle-Île-en-Mer (Morbihan), pour les insulaires. Dix maisons ont été construites dans les années 90 en location avec accession à la propriété. Trente ans plus tard, 90 % d’entre elles ont été revendues à des résidents secondaires avec de substantielles plus-values. Bis repetita en 2010 avec 76 maisons en location-accession. À ce jour, trois d’entre elles ont changé de mains.

Lire aussi notre enquête : Comment nos très chères îles bretonnes sont devenues « un marché immobilier de riches »

« Le prix d’un terrain ne pourra plus être multiplié par trois »

Le phénomène n’est pas une exception belliloise. L’Île-aux-Moines, dans le golfe du Morbihan, a connu la même spéculation dans un quartier d’une trentaine de maisons aménagé dans les années 75…Immobilier en Bretagne. Sur les îles, la spéculation sans limite atteint les lotissements communaux

https://www.ouest-france.fr/economie/immobilier/immobilier-en-bretagne-sur-les-iles-la-speculation-sans-limite-atteint-les-lotissements-communaux-e4772722-8db6-11ec-a6c9-d7629bbac447

Question à nos élus : quelle est leur politique en la matière ?

Share