Sainte Marie, Mère de Dieu

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Antonello de Messine

Dimanche 1er Janvier 2017

Sainte Marie, Mère de Dieu

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, les bergers se hâtèrent d’aller à Bethléem, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces évènements et les méditait dans son cœur. Les bergers repartirent ; ils glorifiaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé. Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange avait donné avant sa conception.

Le premier janvier, premier jour de l’an, est la fête de Marie, Mère de Dieu.

L’Evangile nous dit que : «  Marie retenait tous ces évènements et les méditait dans son cœur. » Sans aucun doute, elle ne les comprenait pas très bien et même pas du tout. Pensons à la naissance miraculeuse, à la visite des bergers, à l’arrivée des mages et la perte de Jésus au temple. Pensons aussi aux haines que suscitait Jésus chez les pharisiens et les prêtres de sa religion, à son arrestation, à sa mort sur la croix comme un bandit. Marie méditait ces évènements, elle les regardait avec les yeux de sa foi. Elle redisait le oui qu’elle avait prononcé au jour de l’Annonciation.

Dans nos vies, il y a bien des évènements que nous avons, nous aussi, du mal à comprendre. En regardant l’année qui vient de se terminer, nous pouvons nous poser des pourquoi. Pourquoi cela nous est-il arrivé ? Pourquoi avons-nous réagi de cette manière ? Pourquoi sommes-nous entrés dans cette histoire ? Nos vies, nous les construisons un peu, nous les subissons beaucoup. Il nous arrive des évènements heureux, mais que d’histoires tristes nous avons à vivre ! Que de rêves avons-nous faits pour nous, pour les membres de nos familles, pour les enfants, les petits enfants… Ils ont été bêtement sabordés pour une question d’argent, une question de santé, une question d’amour…

Marie, la mère de Dieu et notre mère, nous invite à voir plus loin, plus profond, à méditer les évènements de notre vie dans notre cœur ; à les regarder avec les yeux de la foi. Il ne s’agit pas de croire à des interventions miraculeuses de Dieu, à des signes dans le ciel, mais il s’agit de croire à la présence de Dieu dans le quotidien de notre vie. Il ne nous envoie pas des évènements, il les vit avec nous et il nous conduit au bonheur.

En ce premier jour de l’an, je vous souhaite d’être comme Marie, des hommes et des femmes de foi. Je vous invite à donner place à Dieu dans le quotidien de votre vie, à prier et à mieux découvrir sa présence bienfaisante dans les évènements de vos journées.

Le jour de l’An est aussi une journée de prière pour la paix.

« Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! » avons-nous lu dans la première lecture.

La paix dans le monde, dans notre pays, dans notre société, nous la désirons, nous l’espérons. Elle semble bien difficile à obtenir. Jésus est venu l’apporter sur la terre et le pays où il a vécu est un des plus déchirés par la haine et la violence. Ensemble, comme nous y invite le pape François, prions pour la paix. Que Dieu inspire les hommes et les femmes qui peuvent de quelque manière la promouvoir. Qu’il amène les hommes et les femmes au Moyen-Orient, en IraK, en Syrie, en Afrique, au Nigéria et partout dans le monde, à oublier le passé et à faire l’avenir.

Mais avant tout, je vous souhaite la paix à l’intérieur de vous-mêmes. Je vous souhaite de vous faire cette paix. Nous souffrons d’incompréhension, de manque d’amour et parfois d’injustices. Nous avons de mauvais souvenirs ; on nous a fait du mal. Nous pouvons même garder des rancoeurs et des plaies très vives. Ne les entretenons pas, oublions-les, pardonnons ! On dit parfois je pardonne mais je n’oublie pas. Est-ce qu’on pardonne quand on dit une phrase comme celle-là ? En ce premier de l’an, faisons-nous ce cadeau de la paix intérieure et de la sérénité.

La paix à l’intérieur de nous entraînera la paix autour de nous. Elle mettra dans l’atmosphère de notre maison, de notre milieu de travail, dans notre île, de notre quartier de la douceur, de la compréhension et de l’amour. Elle permettra à Jésus de se faire une place dans notre monde.

Ce sont là mes vœux pour l’année qui commence. Pour votre bonheur et le bonheur de ceux et celles qui vous entourent, je vous souhaite de faire de Dieu « un proche de vous ». Je vous souhaite d’être en paix avec vous et d’être artisans de paix. C’est ce que je demanderai au Seigneur dans ma bénédiction à la fin de la messe lorsque je le prierai de vous accompagner par son Esprit de paix et de vous acheminer vers le bonheur sans fin.


Père Jean Lucas

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Circoncision du Christ par Rembrandt
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