Er Lannic. L’ouverture retrouvée

« Accès interdit du 15 mars au 31 août », annonce un panneau. En fait, c’est toute l’année que débarquer à Er Lannic reste un privilège… C’est sans doute pour cela que Bretagne vivante ne manque pas de bénévoles pour redonner à l’île un visage ouvert, au patrimoine et aux oiseaux.

Er Lannic est une réserve ornithologique depuis 1982. C’est ce qui explique l’interdiction d’y débarquer pendant presque la moitié de l’année. Juste avant le début de la nidification des oiseaux marins, vers le 15 avril, Nicolas Poupinel, expert lainier et éleveur de moutons à Colpo, viendra donc y récupérer ses quatre bêtes. L’île ne verra alors plus d’humains jusqu’à l’automne prochain.

L’homme nécessaire

« Nous essayons de faire trois chantiers de débroussaillage par an », explique Jean-Claude Rouault, de Bretagne vivante, qui a l’île en gestion. Deux chantiers à l’automne et ce dernier, samedi, juste avant le printemps. « La protection seule ne suffit pas », acquiesce Vincent Chapuis, du Parc naturel régional (PNR), garde d’Ilur, venu avec son matériel : tronçonneuse, scies, serpettes, fourches… La main de l’homme est nécessaire pour que l’île remplisse sa mission d’accueil des oiseaux. Et pas seulement à Er Lannic. « Aujourd’hui, une convention a été signée entre le PNR et Bretagne vivante, mais nous travaillons aussi avec d’autres propriétaires privés, dans un esprit de réseau d’îles », explique Vincent Chapuis.

Goélands, tadornes…

Sur Er Lannic, les efforts paient. « Nous commençons à voir les résultats, constate Matthieu Fortin, chargé des milieux insulaires à Bretagne vivante. « Alors qu’au niveau national, il y a un effondrement de la population des goélands argentés, il n’y a pas de baisse dans le golfe du Morbihan. À chaque période de nidification, Er Lannic accueille de 250 à 300 couples de trois espèces de goélands : argentés, mais aussi bruns et marins. « Ici, nous sommes sur une gestion préventive des populations ». Pour ces goélands, il faut une herbe rase, un sol bien dégagé. Mais ils ne sont pas les seuls à fréquenter l’îlot de 4.000 m². « Pour les tadornes ou les cols verts, il est important de laisser des espaces plus fermés », précise Matthieu Fortin. Samedi, les bénévoles ont donc été sévères avec les genêts, mais plus doux avec l’ajonc. L’idée étant également de préserver des coupe-vent végétaux et des espaces où les passereaux, qui circulent entre le continent et les îles, puissent se poser.

Nostalgie des sternes

Deux couples d’huîtriers pies sont aussi régulièrement vus à Er Lannic. Mais toujours pas de sterne, depuis plus de 20 ans. Un regret pour Gérard d’Aboville, le propriétaire de l’île avec ses frères. Une motivation pour Nicolas Poupinel. D’autant qu’un couple est revenu l’an dernier nicher sur le Petit Veizit… « J’ai aujourd’hui une cinquantaine de bêtes, dont 40 brebis sur les îles du golfe », explique l’éleveur. Devant la sécheresse, il a fait passer l’effectif de huit à trois sur Er Lannic. Sur le Petit Veizit, deux de ses moutons ont passé l’hiver. Cet îlot encore plus petit qu’Er Lannic semble apporter une tranquillité plus grande aux sternes. Et fait naître un espoir de retour de l’hirondelle de mer. Un autre habitant en revanche est surveillé de près sur Er Lannic : le rat. « La question du piégeage va se poser », constate Matthieu Fortin, en remarquant des traces fraîches. « Notre travail, c’est la conservation des oiseaux marins. Ils ne font pas bon ménage avec le rat, le ragondin ou le vison d’Amérique ». Samedi en fin d’après-midi, les espaces naturels de l’île étaient en tout cas prêts à accueillir leurs habitants des beaux jours.

Source :

http://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes/er-lannic-l-ouverture-retrouvee-27-02-2017-11415307.php#IvoEJBAPwSqijX4X.99

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Er Lannic (Er Lannig en breton vannetais) est une petite île française, située dans le département français du Morbihan en région Bretagne.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Er_Lannic

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