Concert de l’ASC 16 avril

Concert

« Ave Maris Stella »

Chants à la Vierge

  

Dimanche 16 avril à 17h
Eglise de l’Ile d’Arz
Chorale Arz et Musiques
Chœur d’Enfants de l’Île d’Arz

Marcel AUTIN, Thomas POIDVIN, Aude FENOY solistes

Isabelle CORNELIS, Pierre WATTIEZ, percussions

Nolwenn BOINOT, flûte

Marie-Pierre WATTIEZ, chant et direction

Eglise ND de la Conception – Photo Christophe Stener

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Le Livre Vermeil de Montserrat :

Le Livre vermeil de Montserrat (en catalan : Llibre Vermell de Montserrat) est un recueil de textes religieux, parmi lesquels figurent plusieurs hymnes de la fin du Moyen Âge. Le manuscrit a été réalisé au xive siècle à l’abbaye de Montserrat, en Catalogne, où il se trouve toujours aujourd’hui. Ce monastère abrite le sanctuaire de la Vierge de Montserrat, qui était un lieu de pèlerinage très fréquenté au moment de l’écriture du manuscrit.

Le manuscrit a été écrit vers 1399 et contenait environ 350 pages, dont seulement 137 nous sont parvenues, notamment en raison de l’incendie qui ravagea le monastère en 1811, pendant la guerre d’indépendance espagnole. Le titre fait allusion à la couverture de velours rouge qui contenait le recueil à la fin du xixe siècle. Toutes les œuvres sont anonymes.

L’Ecole de Notre-Dame de Paris :

« À partir de la fin du XIIe siècle, un lieu de création musicale émerge, lieu primordial servant de modèle pour tout le monde chrétien : la cathédrale Notre-Dame de Paris. Si l’on continue à y célébrer comme ailleurs les liturgies au son des mélodies du chant grégorien, les chantres et chanoines de la cathédrale parisienne développent à partir des années 1170 de nouveaux styles qu’on appelle aujourd’hui l’École de Notre-Dame, introduisant des innovations majeures. D’une part la polyphonie, de plus en plus pratiquée dans de nombreuses abbayes ou cathédrales françaises, gagne ses premières véritables lettres de noblesse à Notre-Dame. D’autre part l’utilisation de pulsations rythmiques régulières dans la musique constitue également une grande nouveauté et il semble bien que les chantres parisiens en soient les initiateurs. Très vite, les procédés des compositeurs de cette « École » seront imités, copiés, chantés dans les grandes églises de France puis dans toute l’Europe. Cette diffusion exceptionnelle pour l’époque s’explique par le génie des créateurs parisiens, au premier rang desquels figurent les fameux Léonin et Pérotin, mais aussi par la renommée et la prépondérance extraordinaire de Paris au début du XIII

e siècle, ville-lumière déjà surnommée « Mater artium » (Mère des Arts), « Secunda Athena » (Seconde Athènes), « Paris expers Paris » (Paris sans égal). La présence des institutions royales et religieuses contribue désormais au statut de capitale, mais c’est la vie intellectuelle, la création et l’immense succès immédiat de l’Université [créée à partir de 1253] qui font le renom de Paris, véritable phare culturel européen. Dès les premières décennies du XIIe siècle, Abélard et d’autres maîtres parisiens attiraient déjà des foules d’élèves venant d’horizons très divers sur la montagne Sainte-Geneviève et dans le futur Quartier latin. Ceux-ci repartaient ensuite avec un bagage théologique, mais souvent également musical, et contribuèrent ainsi à la diffusion dans toute l’Europe du répertoire de l’École de Notre-Dame. »

Les Cantigas de Santa Maria :

Le manuscrit des Cantigas de Santa María est un des plus importants recueils de chansons monophoniques de la littérature médiévale en Occident, rédigé pendant le règne du roi de Castille Alphonse X dit El Sabio ou Le Sage (1221-1284). Ces cantigas sont le volet religieux de la poésie lyrique galaïco-portugaise. Les textes des 427 chansons sont écrits en galaïco-portugais, langue du Moyen Âge commune au portugais et au galicien. On attribue au roi lui-même la rédaction de certaines de ces chansons, mais il semble plus probable qu’il en soit le promoteur. La grande majorité de ces chansons sont des hymnes religieuses, en hommage à la Vierge Marie, et racontent un miracle dû à l’intervention de la Sainte Vierge.

Remerciements : La chorale Arz et Musiques et le Chœur d’Enfants de l’Île d’Arz remercient chaleureusement le Père Lucas pour son accueil toujours bienveillant dans l’église de l’Ile d’Arz.

PROGRAMME

Ecole de Notre Dame Ave nobilis venerabilis Maria

Livre Vermeil de Montserrat Ad Mortem Festinamus

Cantigas de Santa Maria Santa Maria, strela do dia

Hildegard von Bingen O quam mirabilis

Ecole de Notre-Dame Flos de Virga nascitur

Ecole de Notre-Dame Ave Maris Stella

Cantigas de Santa Maria Pero cantigas de loor

Ecole de Notre-Dame Ex Semine Abrahe

Livre Vermeil de Montserrat Los Set Gotxs

Livre Vermeil de Montserrat Stella Splendens in monte

Ecole de Notre-Dame Sol sub nube latuit

Cantigas de Santa Maria Rosa das rosas

Ecole de Notre-Dame Candidas Virginitas

Cantigas de Santa Maria A Madre de Jhesu Cristo

Livre Vermeil de Montserrat Cuncti simus concanentes

Quelques traductions :

Ex Semine Abrahe :

De la semence d’Abraham, par intervention divine, Par le saint feu de ta volonté, tu as apporté, Seigneur, le salut de l’humanité, De la pauvreté nue, par la naissance d’une Vierge de la tribu de Juda. Maintenant tu plantes une graine pour une nouvelle naissance. Tu nous donnes le poisson et le pain par cette naissance sans semence.

De la racine d’une épine, une rose est éclose. Le fruit de l’olive est cueilli de l’olivier. Une Vierge est née d’un descendant de Judée. Le rayon de l’étoile du matin resplendit depuis les ténèbres des nuages. Le soleil brille du rayon de l’étoile. Une pierre flotte sur du miel. La fleur de la servante donne naissance au Verbe, sans semence.

Si j’ai aimé, je n’en dois être blâmé, car je suis amoureux de la plus coquette fille de la cité de Paris. Mais de toute ma vie, je n’en ai vu de semblable. Elle est avec tous sauf moi franche et humble. Si elle voyait comme je l’aime sans faillir, elle m’ôterait cette douleur et me donnerait son amour.

Hier, perdu dans mes pensées, j’allais mon chemin, quand je vis sous un pin une bergère qui appelait Robin. J’allai aussitôt vers elle et lui demandai son amour. Elle me répondit « Maintenant beau sire, je ne le ferai pas. Car un nouvel ami, son amour me plaît. Je ne veux personne d’autre que lui, envers moi vous avez failli. »

Los Set Gotxs :

Les sept joies je conterai et chanterai dévotement, humblement honorerai la douce Vierge Marie. Je te salue Marie, pleine de grâce ; que le Seigneur soit avec toi, Vierge sereine.

Vierge, avant de donner le jour tu étais pure et sans tâche, pendant et après l’accouchement sans souillure aucune, le fils de Dieu, Vierge pieuse, naquit de toi en vérité.

Vierge, trois rois d’Orient s’élancèrent avec grand courage à la poursuite de l’étoile, arrivèrent à ta demeure apportant de l’or, de l’encens et de la myrrhe comme présents.

Vierge dans la douleur à cause de la mort de ton fils bien-aimé, tu retrouvas la joie en le voyant ressusciter. C’est à toi, Vierge pieuse, qu’il voulut d’abord se montrer.

Vierge de la cinquième joie, celle que tu éprouvas lorsque tu vis ton fils bien-aimé du mont des oliviers s’élever dans les cieux. Nous exulterons de joie si pour nous tu daignes prier.

Vierge, lorsqu’au dernier jour de Pentecôte, réunie avec les apôtres bienheureux, et toute libéralité sur chacun descendit l’Esprit-Saint.

Vierge, la dernière joie que tu eus en ce monde fut lorsque ton fils valeureux s’éleva dans les cieux et jusqu’à la fin des temps te fit reine.

Que chacun de nous parvienne en ce monde à se libérer du péché de nos âmes malheureuses ; et toi, Sainte Vierge Marie, aide nous à y parvenir.

Stella Splendens in monte :

Etoile resplendissante sur la montagne, Telle un rayon du soleil, Sertie de miracles, Exauce les prières de ton peuple. Tous les peuples accourent

ensemble, remplis de joie. Riches et pauvres, grands et humbles, gravissent la montagne, pour voir de leurs yeux et en redescendent remplis par la grâce.

Les princes et les grands, ceux de souche royale, les puissances du siècle, une fois retenu le pardon de leurs péchés, le proclament en se frappant la poitrine. C’est ici qu’à genoux ils clament : « Ave Maria ».

Les prélats et les barons, les comtes illustres, tous les religieux et tous les prêtres, soldats, marchands, citadins, marins, bourgeois, pêcheurs, tous ici rendent grâce.

Sol sub nube latuit :

Sous la nue s’est caché le soleil, mais il ne connait pas d’éclipse. Le fils du Père souverain quand il s’est joint à la chair, Verbe du Père, plus hautement du Père il n’a voulu. Et la chair plus glorieusement se marier n’a pu. Sois dans la joie, nouvelle épousée, c’est la foi, c’est la vérité : Par la chair, inaltérée fut la Déité.

Celui qui seul est éternel et régit toutes choses s’est fait ce qu’il n’était pas, sans toutefois devenir autre. Celui en qui est la vérité, celui qui est immense parmi les âmes. Sois dans la joie, nouvelle épousée, c’est la foi, c’est la vérité : Par la chair, inaltérée fut la Déité.

A Madre de Jhesucristo :

La mère de Jésus Christ, Seigneur de toute vertu, ne souffre en son église ni vol ni vilenie.

Un bien grand miracle je vous conterai dont font foi des hommes de vie exemplaire et qui me montrèrent en vérité ce que fit Notre-Dame de Montserrat pour dévoiler les mauvaises actions d’un homme mauvais.

Ce dernier avec beaucoup d’autres se renait en pèlerinage et trouva un autre homme et fit route avec lui ; et quand vint la nuit, lui vola l’argent qu’il avait dans son écuelle, pour lui-même en avoir plus.

Le jour suivant après la messe, ceux qui se trouvaient dans l’église en sortirent, mais lui ne le put pas, et beaucoup le virent.

Jusqu’à ce qu’il fut bien repenti aux yeux de tous et qu’il rendit à l’autre tout ce qu’il lui avait pris, qu’il reconnut devant chacun son égarement, et fût rempli de honte pour ses mauvaises actions.

Cuncti simus concanentes :

Chantons tous ensemble : Ave Maria ! Quand la Vierge était seule, un ange apparut. Il s’appelait Gabriel. Il était envoyé du Ciel. Avec un visage lumineux, il dit « Ave Maria ». Avec un visage lumineux, il dit (Ecoutez mes chers amis) : « Marie tu concevras, « Ave Maria », Tu enfanteras un fils, « Ave Maria », Tu enfanteras un fils (Ecoutez mes chers amis), Il s’appellera Jésus. « Ave Maria ».

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