Le Vannetais Pierre Collin élu Académicien des Beaux-arts

Le Vannetais Pierre Collin vient d’entrer à l’académie des Beaux-arts. à Paris. Le graveur vannetais va progressivement passer de l’univers de l’enseignement (il est professeur aux Beaux-arts de Lorient) à celui de soutien à la création.

« Début mars, plusieurs académiciens que je connaissais m’ont invité à présenter ma candidature à l’académie des Beaux-arts car un poste de graveur était vacant. J’ai fait ma lettre au secrétaire perpétuel. On était trois candidats. J’ai été élu au premier tour le 25 avril ». Depuis sa maison du quartier de Conleau, Pierre Collin, 61 ans, savoure. Il va graver sur son CV une nouvelle page tournée vers le soutien à la création. Son parcours a commencé en 1980. Il termine ses études aux Beaux-arts de Paris et est nommé pensionnaire de la Casa Velasquez à Madrid. Pendant deux ans, il est pris en charge et peut développer son art. De retour à Paris, il commence à exposer. En 1990, il prend la direction de Cambrai, où il enseigne à l’école des Beaux-arts. En 1998, il pose ses valises à Vannes et enseigne à l’école européenne supérieure d’arts de Bretagne à Lorient, poste qu’il devrait occuper encore quelques années avant de prendre sa retraite.

Barnenez et Locmariaquer


En 35 ans, Pierre Collin s’est fait un nom dans le monde de la gravure. Il a reçu deux prix : en 2008, le prix « Nahed Ojjed », prix de l’oeuvre gravée, et en 2017, le grand prix de Bibliophilie « Jean Lurçat », de l’académie des Beaux-arts. Récemment, il a travaillé pour le Centre des monuments nationaux, en particulier sur le site du cairn de Barnenez entre 2014 et 2016, et sur le site de Locmariaquer de juillet 2017 à avril 2018. Pour ces deux commandes, dix reproductions de ces oeuvres étaient exposées en plein air autour des deux sites.

« J’ai montré ces travaux à Paris dans la galerie Document 15 début 2018 », dit Pierre Collin. Le graveur vannetais se réjouit d’endosser son nouveau rôle à l’académie : « Le rôle des académiciens, c’est de favoriser la création contemporaine à travers des prix, en nommant des artistes à la Casa Velasquez et la fondation Dufraine à Chars ». L’académie des Beaux- arts gère aussi le musée Marmottan et la fondation Claude-Monet à Giverny, deux institutions dont Pierre Collin a déjà rencontré les directeurs : Patrick de Carolis et Hugues Gall. Il se réjouit également de l’impulsion donnée par le secrétaire perpétuel de l’académie. « Laurent Petitgirard souhaite que des académiciens s’investissent dans la recherche de jeunes créateurs. Chaque membre devra présenter à tour de rôle deux créateurs. L’idée est de prospecter et de mettre en avant 40 à 50 créateurs par an ».

Pierre Collin n’a pas pour autant l’intention de délaisser son atelier au second étage de sa maison vannetaise. À partir du 12 juin, il exposera à la médiathèque des Ursulines de Quimper tous ses livres gravés ainsi que quelques-unes de ses oeuvres, peintures, gravures et dessins. Pierre Collin travaille par séries, par exemple celle consacrée à la plage du Men Du à La Trinité-sur-Mer. Il travaille aussi sur deux nouveaux livres : le premier consacré aux travaux de Barnenez intitulé « Journal d’un monument », et le second intitulé « L’école de Locmariaquer », consacré aux portraits d’enfants avec qui il a travaillé.

Le Télégramme

Découvrez ses œuvres sur

Site de Pierre Collin

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