De l’île d’Arz à Concoret, le dur combat de ces maraîchers

 

Aude Salmon et Jean-François Bato avec leurs deux enfants Keridwenn et Brewenn au milieu de leurs cultures de plantes médicinales. Leur parcelle fait au total deux hectares et demi.

 

Contraints de quitter l’île d’Arz après plus d’un an de travail, Aude Salmon et Jean-François Bato sont repartis de zéro pour relancer une ferme bio. C’est à Concoret qu’ils ont trouvé leur coin de paradis. Les calendulas et les bleuets sont en fleurs. Du violet, de l’orange, du jaune sur près d’un hectare pour les plantes médicinales, tout autant pour les fruits et légumes. « Et là, ce sont les essaims d’abeilles. Ces deux colonies ont un sacré garde-manger. » La parcelle d’Aude Salmon et Jean-François Bato à Concoret ne manque pas de couleurs. Ces maraîchers bios y posent un regard rempli de satisfaction. Ils savourent le fruit de leur travail, depuis cet été, avec l’ouverture de leur magasin en vente directe. Ils fournissent également depuis plusieurs mois Biocoop et petites boutiques. Heureux épilogue pour un couple qui revient de loin. « L’île d’Arz a été une expérience très douloureuse, confient-ils. On s’est pris une grosse claque, mais nous avons réussi à tourner la page. » « Un mois dans un fourgon » Ils ont passé plus d’un an là-bas avec leurs deux enfants Keridwenn et Brewenn. À l’époque, ce couple de crêpiers est déterminé à se poser après des années de voyage. Leur reconversion est déjà bien amorcée entre un diplôme d’herboriste pour l’une et un brevet de gestionnaire d’exploitation agricole pour l’autre. Aude Salmon et Jean-François Bato avec leurs deux enfants Keridwenn et Brewenn au milieu de leurs cultures de plantes médicinales. Leur parcelle fait au total deux hectares et demi. Aude Salmon et Jean-François Bato avec leurs deux enfants Keridwenn et Brewenn au milieu de leurs cultures de plantes médicinales. Leur parcelle fait au total deux hectares et demi. La mairie d’Arz les accueille à bras ouverts fin 2014 pour produire des légumes, des plantes médicinales et du miel. Le rêve, déjà bien concret, tourne au cauchemar urbanistique lors de l’installation d’un premier tunnel (serre). Un vent de polémique souffle sur l’île. Dépité et dans l’impasse d’un recours, le couple jette l’éponge. Retour amer sur la terre ferme. « Sans feuille de salaire, impossible de louer un meublé, se souvient Jean-François. Nous avons vécu un mois dans notre fourgon avec les enfants. » C’est finalement dans un ancien atelier, à Mauron, qu’ils posent leurs valises. « Il nous restait des ruches installées dans le secteur. » Tant que le laboratoire n’est pas construit, Aude et Jean-François sèchent les fleurs dans un coin de la boutique. Ils accueillent les clients les mardis et vendredis de 17 h à 19 h Tant que le laboratoire n’est pas construit, Aude et Jean-François sèchent les fleurs dans un coin de la boutique. Ils accueillent les clients les mardis et vendredis de 17 h à 19 h Reste à retrouver quelques hectares pour le maraîchage et les plantes. « C’est par le bouche-à-oreille qu’on est tombé sur cette ancienne ferme laitière. » Tout est à refaire. Le couple ne perd pas de temps. « Pendant un an, on a fait des travaux dans la maison et préparé la terre. » Ils lancent rapidement la production de légumes. « Conjurer le sort » C’est une autre paire de manches pour les plantes. « J’avais sauvé environ 10 % de mes plants mères de l’île d’Arz. On a donc bouturé. » Les premières cultures sont récoltées en 2017. Mais la famille n’est pas au bout de ses surprises. « Au début, nous voulions produire principalement du miel. » Le maraîchage et les plantes venant en complément. « Mais les problèmes se sont multipliés. Entre les frelons asiatiques et les pesticides, nous avons eu 85 % de perte. » Il ne reste que 25 colonies des 103 colonies de cet hiver. « On a donc développé les légumes en vente directe. » Tant que le laboratoire n’est pas construit, Aude et Jean-François sèchent les fleurs dans un coin de la boutique. Ils accueillent les clients les mardis et vendredis de 17 h à 19 h Tant que le laboratoire n’est pas construit, Aude et Jean-François sèchent les fleurs dans un coin de la boutique. Ils accueillent les clients les mardis et vendredis de 17 h à 19 h .  Aujourd’hui, le binôme préfère s’enthousiasmer pour l’avenir : les menus détails du magasin, le laboratoire à venir pour la fabrication de cosmétiques, le bardage du bâtiment, la maison d’habitation… La liste des travaux est encore longue. Mais rien ne semble pouvoir entacher cet élan. Une « dynamique en énergie positive », selon Aude, qu’elle n’est pas près de laisser filer. « Nous avons ouvert notre boutique le vendredi 13 juillet, glisse-t-elle en riant. C’est pour conjurer le sort. »

 

Ouest France

 

La Vitrine de l’île d’Arz adresse ses meilleurs souhaits à cette sympathique et courageuse famille que beaucoup regrettent sur l’île

Les (ex)maraîchers s’expriment

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