Navette. Retour à la gare maritime, solution aux parkings bondés ?

Gerard Tatibouët, Christophe Stener et Jean-Claude Stener de l’AIUTTM, sont allés jeudi matin à la rencontre de Jean-Luc Le Ray, patron du Corlazo ; Philippe Dumas, président de l’Amigestion et Olivier Marais, agent du port de Conleau.

Conleau – Ile d’Arz même combat ! Celui du stationnement sur la presqu’île, et par voie de conséquence pour le retour de la navette à la gare maritime pendant l’hiver, de septembre à mars. L’Association ildaraise des usagers terre et mer monte au créneau.

Il suffisait d’aller à Conleau à la Toussaint pour mesurer l’acuité du problème : plus une seule place de libre sur le petit parking et sur celui qui longe la route jusqu’au camping. La faute aux Ildarais qui se garent pour de longues périodes pour aller chez eux ? En quelque sorte, mais bien malgré eux, puisqu’il leur faut prendre le bateau à la cale de Conleau pendant la basse saison. En attendant, pas de place pour les clients du Corlazo, le Roof qui se fait pirater son parking privé et des promeneurs amoureux du site qui rebroussent chemin, faute de pouvoir se garer !

 

80 % des Ildarais pour le choix de la gare

 

Consultés dans le cadre d’une étude réalisée en décembre 2016 par l’Association ildaraise des usagers terre et mer (AIUTTM), les Ildarais se sont prononcés à 80 % pour le choix de la gare maritime comme lieu unique d’embarquement à l’année, sachant que tout près ils disposent d’un parking de 50 places qui leur est dédié. « Alors qu’à Conleau, les voitures des Ildarais gênent tout le monde », dit Gérard Tatibouët, président de l’AIUTTM.

Ce dernier a envoyé cette étude à la Région, responsable de la desserte maritime, et a rencontré David Robo à plusieurs reprises, le dernier rendez-vous remontant à juin 2017. Mais rien ne bouge. Ildarais tenace, il ne désarme pas : « On va écrire un courrier à la ville de Vannes et à la Région pour demander que le bateau ne vienne plus à Conleau l’hiver. D’ailleurs avec 2,60 m de large en haut et 1,60 m en bas, est-elle vraiment homologuée », s’interroge-t-il. Une demande soutenue par Philippe Dumas, président de l’Amigestion, qui assure la gestion des 360 mouillages de Conleau. : « Cela fait longtemps que l’on réclame le départ du bateau à la gare, car les plaisanciers ne peuvent pas non plus se garer ».

10 000 visiteurs

« Le problème, c’est que le principe de l’unicité du lieu sur la gare maritime n’a pas été imposé par la Région dans l’appel d’offres, et la délégation de service public court jusqu’en 2014, explique Christophe Stener. La compagnie Finist’Mer a fait un calcul qui intègre la gratuité de la cale de Conleau et ils sont arrivés à un tarif. Il faudrait donc un avenant à la DSP, mais qui aurait un coût pour la compagnie : la taxe à payer l’hiver à la gare maritime et le surplus de gazole entre Conleau et la gare ». Le secrétaire de l’association ne voit que trois options possibles. La première : demander à la Région de mettre la main au porte-monnaie. La deuxième : augmenter les tarifs : « Il suffirait d’augmenter de 10 centimes le billet touriste pour que la Finist’Mer s’y retrouver car c’est avec les touristes, 10 000 visiteurs par an, que la compagnie gagne de l’argent », dit Gérard Tatibouët. Et la troisième : diminuer le nombre de rotation l’hiver : « Douze l’hiver, c’est trop, et l’été, ce n’est pas suffisant », dit encore le président de l’AIUTTM.

Éric Loyer (Finist’Mer) : « Je suis ouvert »

« La balle est dans le camp de la Région », répond Éric Loyer, directeur de la Finist’Mer. « Dans notre contrat, il est prévu une option qui dit qu’on peut travailler toute l’année à la gare maritime. Mais cela représente pour la compagnie une charge supplémentaire de 40 000 € en taxes et carburant. On a dit à la Région : on veut bien mais qui prend en charge ce surplus ? » Éric Loyer ne voit que deux solutions : augmenter les tarifs ou demander une subvention à la Région. « Aujourd’hui, j’ai moins de recettes que lors de la dernière DSP (*), dit-il. Économiquement, je préfère Conleau l’hiver car c’est moins cher. Mais l’option gare maritime toute l’année me permettrait de faire plus de recettes pendant les vacances d’hiver. Je suis ouvert ! Ce sera à la Région de décider pour l’hiver 2019 – 2020 ».

(*) Lors du précédent contrat, Finist’Mer avait une subvention de la Région de 60 000 € mais elle a été supprimée dans la nouvelle DSP.

Source : Le Télégramme

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