Tests payants et vaccination obligatoire : ce qui change ce vendredi

L’épidémie de covid-19 est au creux de la vague, mais les contraintes se durcissent ce vendredi pour les derniers récalcitrants à la vaccination, avec la fin des tests gratuits et l’obligation de présenter un « schéma complet » pour les professionnels du soin.

Tests payants et vaccination obligatoire : ce qui change ce vendredi
(François Destoc)

La 4e vague est passée, le taux d’incidence national est redescendu sous le seuil d’alerte (50 cas pour 100 000 habitants par semaine) et les hôpitaux se vident lentement de leurs patients covid (6 629 mardi, dont 1 111 en soins critiques). Tous les feux sont donc au vert, mais pas question de ralentir.

En effet, cette amélioration n’empêche pas le gouvernement d’appliquer à la date prévue les ultimes restrictions promises aux non vaccinés. À commencer par la fin des tests « de confort » gratuits, annoncée dès juillet par Emmanuel Macron. Près de sept millions d’adultes partiellement ou non vaccinés doivent donc désormais débourser entre 22 € et 44 € pour chaque dépistage leur permettant d’obtenir un passe sanitaire.

Tests payants et vaccination obligatoire : ce qui change ce vendredi
(Ministère de la Santé)

Covid-19 : les dernières infos

Un coût de 6,2 milliards d’euros cette année

Même si des exceptions restent possibles (prescription médicale, cas contact, test positif récent, contre-indication au vaccin), la mesure vise clairement à pousser les réticents vers la piqûre, tout en allégeant la facture : le coût des tests va, en effet, s’envoler à 6,2 milliards d’euros cette année, après 2,2 milliards en 2020.

Le risque est toutefois de casser le thermomètre de l’épidémie. François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes, s’attend à une « chute brutale, d’environ 80 % », alors que le nombre d’examens s’est stabilisé autour de 3,5 millions par semaine fin septembre. « On n’arrivera plus à suivre correctement l’évolution de l’épidémie car le taux d’incidence sera affecté », prédit, de son côté, le professeur de santé publique Mahmoud Zureik.

Au contraire, le ministère de la Santé anticipe « une rupture modeste » et « ponctuelle » sur cet indicateur clé, faisant valoir que les « tests de confort » sont le fait de « personnes souvent asymptomatiques qui ont des taux de positivité très faible ».À lire sur le sujet Ces soignants bretons qui rejettent l’obligation vaccinale [Vidéo]

Même sérénité affichée à propos de l’obligation vaccinale, qui devient absolue ce vendredi pour 2,7 millions de travailleurs.

Déjà obligés depuis le 15 septembre de justifier d’au moins une injection, les salariés des hôpitaux, cliniques et maisons de retraite, ainsi que les soignants libéraux, aides à domicile, pompiers et ambulanciers doivent désormais attester d’un « schéma complet », sous peine de suspension de leur contrat de travail, sans rémunération.

D’après la dernière enquête de Santé publique France sur le sujet, 86,6 % des personnels des établissements de santé étaient déjà « complètement vaccinés » au 20 septembre. Ce taux s’élevait même à 88,6 % dans les structures pour personnes handicapées et 92,4 % dans les Ehpad.

Certaines tensions au niveau local

« La couverture vaccinale des professionnels de santé est suffisante », estime le ministère, qui assure que la mesure n’entraîne « pas de risque majeur sur la continuité des soins », mais reconnaît que « certaines tensions en matière d’effectifs hospitaliers peuvent survenir localement ». Comme à Mulhouse, où le groupe hospitalier Sud-Alsace a dû temporairement activer son « plan blanc » fin septembre, pour faire face à « une situation critique » après avoir suspendu 170 agents, soit près de 3 % de ses effectifs.

Une proportion quatre fois plus élevée qu’en Île-de-France, où l’ARS recensait 0,7 % de suspensions début octobre dans les effectifs des établissements sanitaires et médico-sociaux, soit tout de même 1 400 personnes.

Contactées, les autres ARS ont toutes renvoyé vers le ministère, qui évoque également un taux de 0,7 % « basé sur les remontées des établissements », sans avancer de nombre global pour les personnels suspendus.

Exceptions aux Antilles et en Guyane

La situation est, en revanche, plus tendue aux Antilles et en Guyane, où l’obligation vaccinale a été retardée de quelques semaines, mais se heurte à l’opposition, voire l’hostilité, d’une partie de la population. En Guadeloupe notamment, les autorités sanitaires ont dénoncé, la semaine dernière, « des actions de sabotage » au sein des hôpitaux : blocage de certains accès, huile de vidange déversée dans les bureaux…

https://www.letelegramme.fr/coronavirus/tests-payants-et-vaccination-obligatoire-ce-qui-change-ce-vendredi-15-10-2021-12847248.php

Share