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Le retour inexpliqué des poulpes en Bretagne

Archipel des Glénan, dans le sud de la Bretagne. Jef Wodniack/jefwod – stock.adobe.com

Avec une croissance très rapide, et une durée de vie d’environ un an, l’animal est très sensible aux conditions environnementales, et ses effectifs varient toujours très fortement d’une année à l’autre.

Lors de l’été 2021, les pêcheurs de l’archipel des Glénan, dans le sud de la Bretagne, ont eu une drôle de surprise. À la place des homards et des crabes qu’ils recherchaient, ils n’ont remonté dans leurs casiers… que des poulpes. Les céphalopodes n’avaient fait que quelques bouchées des précieux crustacés! «Depuis cinq à six ans, on recueillait des témoignages isolés de quelques pêcheurs qui avaient pris des poulpes de manière occasionnelle, mais l’année dernière les prises ont été vraiment importantes, à tel point qu’une centaine de bateaux sont allés cibler l’animal dans le sud de la Bretagne», rapporte Martial Laurans, chercheur à l’Ifremer. «Avec un prix de vente assez avantageux de 9 à 10 euros le kilo pour le poulpe, cette nouvelle ressource a un vrai intérêt économique.»

La pieuvre commune, Octopus vulgaris, aime surtout les eaux chaudes. Sa prolifération rapide en Bretagne peut donc paraître surprenante de prime abord. Serait-ce une conséquence directe des effets du réchauffement des océans? «L’hypothèse est tentante, mais on n’en a aucune preuve, résume Martial Laurans. Et puis ce n’est pas une arrivée, mais un retour, puisque les poulpes étaient déjà présents en Bretagne dans le passé.»

De nombreux témoignages rapportent la présence de poulpes près des côtes bretonnes depuis le début du XX siècle jusqu’à l’hiver très froid de 1962-1963, qui fut de loin le plus sévère jamais enregistré en Europe depuis la fin du XIX siècle. «Les rivières et la mer près des côtes avaient gelé, entraînant apparemment la mort de tous les poulpes», explique Jean-Paul Robin, spécialiste des céphalopodes au laboratoire Borea à l’université de Caen. «On ne les a pas revus dans les eaux de la Manche et une grande partie du golfe de Gascogne pendant des années.» Sur la façade Atlantique, seules les côtes espagnoles et portugaises semblent avoir été épargnées.

Baisse des prises de seiches

Mais si ce n’est pas un effet direct du réchauffement, qu’est-ce qui aurait pu entraîner le retour des pieuvres, presque soixante ans après leur disparition? «Honnêtement, on n’en sait rien et on en est réduit à faire des hypothèses», reconnaît Martial Laurans. Première idée, le poulpe était déjà à la limite septentrionale de sa zone viable en 1963. On rapportait des pics d’abondance certaines années, mais pas une présence régulière au point d’en faire une espèce recherchée par les pêcheurs. Avec une croissance très rapide, et une durée de vie d’environ un an, l’animal est très sensible aux conditions environnementales, et ses effectifs varient toujours très fortement d’une année à l’autre. Une fois sa place perdue dans un écosystème déjà limite pour sa survie, l’animal n’a peut-être pas réussi à s’imposer face à d’autres espèces, plus à l’aise.

«Depuis les années 1980, on constate une augmentation des prises de seiches par les pêcheurs en Manche», rapporte par exemple Jean-Paul Robin. «Or ce céphalopode est lui aussi un prédateur des coquillages et des crustacés, et il est moins sensible aux variations de températures hivernales près des côtes.» Depuis quelques années, les prises de seiches sont en baisse, peut-être à cause d’une surexploitation, ou des conditions de vie moins favorables. «Cette plus faible abondance des seiches a-t-elle favorisé le retour des poulpes?», s’interroge Jean-Paul Robin. «C’est une hypothèse à surveiller.»

https://www.lefigaro.fr/sciences/le-retour-inexplique-des-poulpes-en-bretagne-20220701

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La pieuvre femelle se suicide après avoir pondu ses oeufs

Most octopus species live for one year. But the deaths of octopus mothers after they reproduce have long been a scientific spectacle. Why exactly octopus mothers engage in a form of self-harm that leads to death just after they reproduce remains something of a mystery. But a study published Thursday in the journal Current Biology uses the California two-spot octopus as a model to help explain the physiology of this strange behavior. … The molecules may be the same, but the death, she said, is very different. We generally view human death as a failure, of organ systems or of function.“But in an octopus that’s not true,” Dr. Wang said. “The system is supposed to be doing this.”

La plupart des espèces de poulpes vivent un an. Mais la mort de mères pieuvres après leur reproduction est depuis longtemps un spectacle scientifique. Pourquoi exactement les mères pieuvres s’engagent dans une forme d’automutilation qui mène à la mort juste après leur reproduction reste un mystère. Mais une étude publiée jeudi dans la revue Current Biology utilise la pieuvre à deux points de Californie comme modèle pour aider à expliquer la physiologie de ce comportement étrange. … Les molécules peuvent être les mêmes, mais la mort, dit-elle, est très différente. Nous considérons généralement la mort humaine comme une défaillance, des systèmes d’organes ou de la fonction. “Mais dans une pieuvre, ce n’est pas vrai”, a déclaré le Dr. dit Wang. “Le système est censé faire ça.”

https://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(22)00661-3

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