Archives de catégorie : Vie paroissiale

Parviendrons-nous à vivre ensemble ?

Francesco di Stefano Pesellino

DIMANCHE 11 JUIN 2017

La Sainte Trinité

Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean 3, 16-18

Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

Parviendrons-nous à vivre ensemble ?

Le mystère de la Trinité nous est à la fois proche et lointain. Proche d’abord, car dès notre baptême nous avons été plongés les yeux fermés, pour ainsi dire, dans l’amour du Père, du Fils et du Saint Esprit, mais sans y comprendre grand-chose, et pour cause. La plupart d’entre nous avons été baptisés quelques jours après notre naissance. Au fur et à mesure que les années ont passé et que les catéchèses se sont ajoutées aux catéchèses, et les explications aux explications, le mystère ne s’est guère éclairci aux yeux de notre cœur si lent à croire ; c’est-à-dire que nous avons besoin de beaucoup de temps et souvent toute une vie pour approfondir notre foi et en vivre.

La Sainte Trinité, miniature des Grandes Heures d’Anne de Bretagne illustrées par Jean Bourdichon

Ce n’est pas un reproche. Jésus lui-même avait précisé à ses apôtres qu’il avait encore beaucoup de choses à leur dire mais qu’ils étaient encore incapables de les comprendre. (Jean 16,22)

Essayons de comprendre un peu mieux ce mystère de la Sainte Trinité, à partir des textes liturgiques que nous venons d’entendre ?

Beaucoup de chrétiens pensent que le Dieu d’amour ne s’est révélé que dans l’Evangile. Ils s’imaginent que dans l’Ancien Testament, Dieu s’est toujours montré le Dieu tout-puissant, vengeur et guerrier. Il n’en est rien.

Dans la première lecture tirée du livre de l’Exode, c’est Dieu lui-même qui prend la parole et révèle à Moïse qui Il est. Vous avez entendu cette phrase du texte : « Il proclame lui-même son nom ». Cette phrase est capitale car elle nous dit qui est Dieu : un Dieu Amour. Oui ce Dieu d’amour auquel nous croyons, nous ne l’avons pas inventé. IL est le Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité. C’est lui-même qui le révèle à Moïse et par lui à toute l’humanité. Il fallait qu’il le fasse, car cela allait à l’encontre de ce que croyaient les contemporains de Moïse et que nous-mêmes croyons souvent, surtout lorsque nous attribuons à Dieu les malheurs qui nous arrivent.

Oui, le Dieu qui a libéré son peuple, qui l’a fait passer de l’esclavage en Egypte à la liberté est un Dieu de tendresse et de miséricorde. Et ce n’est sûrement pas un hasard si le texte d’aujourd’hui emploie le mot « passer » : Dieu « passe » devant Moïse pour révéler son nom de tendresse comme il est « passé » au milieu de son peuple dans la nuit de la Mer Rouge. C’est le même mot. Quand Dieu passe, c’est toujours pour libérer son peuple. Et ce deuxième passage de Dieu est encore plus important que le premier. Le pire des esclavages est bien celui de nos fausses idées sur Dieu.

Moïse, qui connaissait ses troupes, a tout de suite déduit : nous sommes un peuple à la tête dure, mais si tu es le Dieu tendre et miséricordieux, nous ferons tout notre possible pour répondre à ton amour.

Quelle merveilleuse première lecture !

Pour entrer dans le mystère de la Sainte Trinité, c’est peut-être d’abord le visage du Père de toute bonté qui s’est profilé un jour derrière ce Dieu impersonnel et distant. Un Père qui prend patience, qui pardonne inlassablement, qui s’engage pour libérer l’humanité de tous ses esclavages. Un Père qui nous a tellement aimés qu’il nous a envoyé son propre Fils, comme l’Evangile vient de nous le rappeler.

Un Père qui n’a pas voulu d’autre visage humain que celui de son Fils : « Le Père et moi, nous sommes un… Qui me voit, voit le Père ».

Jésus n’était cependant pas en mesure de nous dire la dernière parole sur la Trinité. Il l’a laissée à l’Esprit Saint : « Quand viendra l’Esprit de vérité, c’est lui qui vous conduira à la vérité entière ». L’Esprit ne nous enseigne pas un supplément de catéchisme. Mais il dispose en nos cœurs un désir, une faim, une soif des choses de Dieu. IL a transformé les apôtres en leur donnant la force de sortir du Cénacle, le jour de la Pentecôte, pour aller dans les rues de Jérusalem annoncer le salut en Jésus Christ mort et ressuscité, et cela au risque de leur vie. C’est ce même Esprit qui continue d’agir dans le cœur des hommes pour construire un monde de justice, d’amour et de paix. En effet, nous qui sommes créés à l’image et à la ressemblance de ce Dieu Trinitaire, communion d’amour, nous ne pouvons pas vivre sans être donnés les uns aux autres

Chaque fois que nous acceptons d’être source de vie pour les autres, chaque fois que nous acceptons d’être enrichis par la pensée ou l’amour d’’un autre, chaque fois que nous vivons cet échange, nous faisons l’apprentissage de la vie de Dieu, de l’Amour Trinitaire.

La vie quotidienne, avec ses aléas, ne cesse de nous ramener à l’essentiel défi :

Parviendrons-nous à vivre ensemble dans le respect les uns les autres, dans l’entraide, dans la charité

La foi au Père, au Fils et à l’Esprit Saint nous propose un chemin de communion dans la différence. Notre foi chrétienne nous dit que l’unité nait de la diversité. Notre Dieu est comme le modèle et la source de toute véritable unité.

Quelle place lui faisons-nous dans notre vie ?

Père Jean Lucas

Icone d’Alexandre Roublev
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Etrange ce vent qui rassemble !

Dimanche 4 juin

Fête de l’Esprit Saint

EVANGILE SELON SAINT JEAN 20, 19-23

C’était après la mort de Jésus ; le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient

les disciples étaient verrouillées par crainte des juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La Paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.

Jésus leur dit à nouveau : « La Paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus.

Ce jour-là, à Jérusalem, les pèlerins étaient nombreux. Ils étaient venus célébrer la grande fête de la Pentecôte pour ne pas oublier le don de la Loi : Ces dix paroles de liberté transmises par Dieu à Moïse sur la montagne du Sinaï. Et soudain, se produit un évènement imprévisible. Du bruit, tout d’abord, comme celui d’un violent coup de vent, et puis des femmes et des hommes sortis on ne sait d’où, qui se répandent dans la foule et se mettent à parler. Et l’extraordinaire, c‘est que ce mouvement de foule ne provoque ni panique, ni débandade. Tous se rassemblent et chacun entend parler dans sa propre langue

Aussi différents qu’ils étaient, romains, juifs arabes, grecs, tous comprennent parfaitement ce que proclament les Apôtre de Jésus.

Etrange ce vent qui rassemble !

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