Archives de catégorie : Vie paroissiale

Dimanche des Rameaux

Entrée à Jérusalem – Fresque de Giotto

DIMANCHE DES RAMEAUX

JESUS, L’INNOCENT INJUSTEMENT CONDAMNE.

En lisant la passion selon Saint Luc, nous sommes invités à mettre nos pas dans ceux de Jésus, Jésus que l’on découvre comme l’innocent injustement condamné.

Au long de son Evangile, Luc a mis en relief la tendresse et la miséricorde de Jésus, venu, comme Sauveur, chercher et trouver ce qui était perdu. Dans le récit de la Passion, la tendresse et la miséricorde de Jésus sont plus fortes que les forces du mal qui s’abattent sur lui.

Lorsqu’au mont des Oliviers, Jésus ressent une terrible angoisse devant le mal du monde- sa sueur devient comme des gouttes de sang c’est la vie qui s’en va- il se ressaisit ; juste assez pour faire encore un pas, celui de la confiance en son Père.

Alors, il entre dans l’offensive contre les ténèbres.

° C’est ainsi que Jésus se lève et accueille avec délicatesse Judas : « C’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme ? »

° C’est ainsi que le cœur de Pierre- qui vient de le renier- est retourné par le regard de Jésus : il sortit et pleura amèrement.

° C’est ainsi que Jésus prie pour ses bourreaux : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. »

° Que le bon larron, bouleversé par son attitude, s’entend répondre à sa prière : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis. »

Jésus entre dans des situations infernales pour nous en sortir.

Avec Jésus, il devient possible d’aimer, de croire, d’espérer jusqu’au bout, car il a brisé le cercle de la haine, de la vengeance, du désespoir. Il n’y a qu’une réponse au mal, l’excès d’amour.

Chez Dieu, c’est l’amour qui est tout puissant. Et cet amour est si grand, si beau, qu’il va vaincre la mort.

Aujourd’hui, nous subissons une montée inquiétante de la haine et de la violence. La Passion dans Luc, est un appel poignant et lumineux à vaincre la violence par la passion de la paix. Le Christ vient libérer le fond de bonté qu’il y a en chacun et chacune. Grâce au Christ, nous croyons que la bonté est plus profonde que le mal le plus profond. En regardant la croix, écoutons le Christ implorer le Père pour tous les hommes et les femmes de ce temps : « Père, pardonne-leur. » Et devenons à notre tour acteurs de réconciliation.

Ecoutons cette prière du Pape François en cette année de la miséricorde.

Seigneur, tu es plein de miséricorde pour toute personne de toute culture et de toute nation. Chaque personne est ton enfant bien-aimé . Dans ta miséricorde, tu ne vois pas d’abord nos limites, nos difficultés, nos refus.

Mais tu crois en notre capacité d’aimer, et de nous découvrir frères et sœurs. . Tu crois en notre capacité de vivre ensemble, dignement, dans la paix, la justice,la fraternité. Façonne-nous par ta miséricorde et ta tendresse. Aide-nous à dépasser nos peurs, et nos refus de nous ouvrir à l’autre. Apprends-nous à nous laisser toucher par la vie de nos frères et sœurs. Ouvre nos cœurs pour aimer. Ouvre nos mains pour construire des ponts, et non des murs Ouvre notre intelligence pour inventer le monde de demain ; un monde où chacun a sa place : un toit, du pain, un travail, un geste de fraternité à partager, . un mot d’espérance à échanger en reflet de toi qui es amour et miséricorde !

Père Lucas

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Ecce homo – Antonello de Messine

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Homélie du 13 mars 2016 – La femme adultère

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Lorenzo Lotto – La femme adultère

Dimanche 13 Mars

Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean

En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amenèrent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en situation d’adultère. Or, dans la loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » IL baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu. IL se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

*

Quelle aubaine pour les ennemis de Jésus !

Quelle aubaine pour les ennemis de Jésus ! Ils sont sûrs, ce jour-là, d‘avoir trouvé la manière de le piéger.

Ils traînent devant lui une femme surprise en flagrant délit d’adultère. Mais ce n’est pas cette femme qu’ils veulent juger, c’est Jésus. Ils espèrent, ce jour-là, le mettre dans une situation impossible. « Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là, et toi qu’en dis-tu ?

Le piège est bien monté. Si Jésus se déclare d’accord avec Moïse, toutes ses paroles sur le pardon des pécheurs, sur le Dieu miséricordieux ne sont que du vent. Et, s’il se prononce sur l’acquittement, il se met en opposition avec la Loi et les prophètes.

Jésus refuse de mêler son regard à ceux des juges improvisés. Regarder à ce moment- là, ce serait se faire complice du lynchage de cette femme. Il se baisse et écrit sur le sol. Soudain, il crève le silence par une de ces paroles dont il a le secret et qui bouleverse les débats de fond en comble : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre. » Autrement dit, il demande d’abord aux juges de se juger eux-mêmes, en conscience. Et vous savez la suite : ils s’en vont l’un après l’autre, à commencer par les plus âgés !

Que veut nous dire Jésus aujourd’hui ?

Les mêmes choses avec les mêmes mots : deux phrases énormes, aux significations immenses.

La première : « Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre. »

Y a-t-il une phrase qui en dise aussi long en aussi peu de mots, et avec autant de justesse, sur la condition humaine ? Qui peut s’ériger en juge de son frère ? Qui ?

D’abord pour une simple raison de bon sens. Que sais-tu de cet homme que tu juges ? Que sais-tu de cette femme qui tu condamnes ? Que sais-tu de ce couple qui a divorcé ? Peux-tu imaginer l’enfance de ce jeune délinquant ? As-tu une idée de ce qui a amené cette personne à se donner la mort ?

Et maintenant, écoutons la parole de Jésus : Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre. » N’avons-nous pas envie d’ouvrir la main pour lâcher la pierre que nous nous apprêtions à lancer, la pierre tranchante du ragot, de la critique qui ternit une réputation, du jugement sans appel, de la méchanceté ?

Cet évangile interroge chacun de nous à ce niveau-là. Il interroge toute personne quelle qu’elle soit !

C’était la première parole de Jésus, voici la deuxième : « Moi non plus, je ne condamne pas, va et ne pèche plus. » Jésus ne ferme pas les yeux sur la gravité du péché, mais il les ouvre sur le visage du pécheur. Si vous parcourez l’Evangile, vous y trouverez Zachée, le percepteur d’impôts, Matthieu, les publicains, Marie Madeleine, la Samaritaine, et même le prisonnier de droit commun sur son poteau d’exécution, à droite de Jésus. A tous Jésus a pardonné leurs péchés.

Jésus nous révèle le vrai visage de Dieu qui n’est qu’amour et miséricorde. Dieu n’attend pas que nous changions pour nous pardonner, il nous pardonne pour que nous changions : « Voici que je fais un monde nouveau ; il germe déjà, ne le voyez-vous pas ? »

Ce monde nouveau, nous le savons, a été inauguré par le Christ. Il est parmi nous, en germination, en croissance. Mais le voyons-nous ? En profitons-nous ?

Père Lucas

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