Clochemerle
Pour occuper nos soirées hivernales sur l’île d’Arz, nous inaugurons une chronique littéraire et cinématographique par un chef d’oeuvre d’humour

Le blason de Clochemerle, tranquille bourgade du Beaujolais

Le livre
Gabriel Chevallier est connu de nos jours pour son roman Clochemerle écrit en 1934. S’il en a écrit d’autres comme La peur, Sainte-Colline, Propre à rien, Les filles sont libres, on pourrait situer cet auteur un peu oublié entre les deux grands Marcel, Marcel Aymé et Marcel Pagnol. Plus proche d’ailleurs du premier que du second pour être précis. Gabriel Chevallier écrivait à ce propos dans L’envers de Clochemerle concernant Marcel Aymé : « Marcel Aymé est un des écrivains d’aujourd’hui que je préfère. Mais je me suis longtemps abstenu de le lire par crainte de me rencontrer en lui (j’ai dans des cartons, depuis vingt ans, le schéma d’une grande nouvelle cocasse que je me retiens d’écrire, de peur qu’on m’accuse d’avoir fait du Marcel Aymé). On nous a parfois comparés, et pas toujours à mon avantage. » Certes, on ne se trompera pas beaucoup si l’on dit que Marcel Aymé est un meilleur romancier que Gabriel Chevallier mais il me semble que Clochemerle vaut le meilleur roman de Marcel Aymé. Cela mérite donc que l’on s’y arrête. Il faut dire qu’il s’agit d’une oeuvre non seulement comique mais d’une grande lucidité.

Que peut bien avoir à nous raconter un tel roman de nos jours ? Qu’est-ce qui fait qu’il demeure encore connu ? Très souvent, à la moindre agitation en milieu humain, je pense à Clochemerle. Inéluctablement, les mêmes tribulations à peu de choses près vont se passer, avec le même ridicule, les mêmes ego chiffonnés, le même grotesque des situations et la même bouffonnerie des personnages. Tout le monde a en tête l’expression « querelle de clochers » et on évoque parfois le roman de Chevallier à cette occasion. Il y a là un joyeux et féroce croquis de la bêtise humaine qui nous regarde tous, du moins dès qu’il y a quelques représentants de l’espèce humaine réunis dans un endroit, ce qui arrive donc souvent : jalousie, bêtise, ressentiments, rivalités, rancoeurs, mesquineries etc. On pourrait d’ailleurs déplacer le roman de Chevallier dans le milieu politique, ou littéraire, partout en définitive, on obtiendrait à peu de choses près les mêmes situations. Tout y est.
source :http://yrol.free.fr/LITTERA/textes.htm
109 éditions – Plusieurs millions d’exemplaires – 29 traductions
Adaptation cinématographique

Vidéos
Il existe deux adaptations cinématographiques du roman éponyme

Film réalisé par Pierre Chenal, sorti en 1948 et interdit aux moins de 16 ans

Téléfilm réalisé par Daniel Losset en 2004

Le chômeur de Clochemerle est une adaptation cinématographique, de Clochemerle Babylone, la suite de Clochemerle, réalisée en 1957 par Jean Boyer avec Fernandel
Le film de 1948 n’est malheureusement pas disponible en streaming mais vous pouvez regarder les autres deux films en intégralité et en toute légalité sur YouTube en cliquant sur les liens ci-après
Clochemerle : Téléfilm de 2004
Le chômeur de Clochemerle avec Fernandel
Bon film !