Le sel de la terre

https://peresergebaladin.wordpress.com/paroisse/homelies-a-disposition/sel-de-la-terre/

Dimanche 5 Février

Evangile de Jésus Christ selon Saint Matthieu

« Vous êtes la lumière du monde »

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur la montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; il la met sur le lampadaire, et votre lumière brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faîtes de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux.

« Le sel et la lumière »

Comme la semaine dernière, il s’agit de la suite du premier discours de Jésus en public, ses premières paroles. Jésus a gravi la montagne où il a rassemblé ses disciples. Il leur a donné les béatitudes et leur a enseigné le chemin difficile du Royaume, un chemin rempli de contradictions qui transforme la faiblesse et la peine en joie. Dans ce discours Jésus révèle quelque chose de fondamental sur la nature humaine

Qui d’entre nous s’est dit en se levant ce matin : « Moi, je suis le sel de la terre, la lumière du monde ? Nous passerions pour des fous. C’est pourtant ce que Jésus vient de nous dire. Et quand Jésus dit : « Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde » il s’adresse à chaque femme, chaque homme, chaque enfant. C’est pour cela que Jésus s’est tant intéressé à tous ceux qu’il a rencontrés : au plus humble comme au puissant, au riche comme au pauvre, au malade et à celui qui est en forme, à celui dont la vie est pleine de fautes comme aux gens les plus structurés… Jésus les a tous vus comme ce qu’ils sont en réalité. Voilà ce que sont ceux que nous allons croiser aujourd’hui sur notre route.

Quiconque, quoiqu’il fasse est lumineux au plus profond de lui-même. Le plus petit d’entre nous, le plus pécheur, le plus stupide, a et gardera toujours cette qualité infinie qui fait de lui un frère ou une soeur de Jésus-Christ, un enfant bien-aimé de Dieu.

Quand Jésus nous dit : « Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde », il dit : « Ensemble embellissons encore notre monde. » Pour y parvenir, il faut d’abord être fidèles à ce que Dieu attend de nous puisque c’est son Royaume que nous construisons. Il fera de nous le sel de la terre et la lumière du monde si nous voulons seulement nous laisser transformer avec lui.

Une religion qui ne transforme pas une personne n’a pas de raison d’être ? Celui ou celle qui se contente d’accomplir des rites sans aucun lien avec sa vie

de tous les jours, avec ses occupations et ses tâches quotidiennes ne peut être considéré comme le sel de la terre et la lumière du monde, parce que la nature humaine laissée à elle-même ne peut que se replier sur elle-même et sombrer dans un individualisme et cet égoïsme qui minent nos sociétés parfois jusqu’à les faire mourir. Il faut bien entendre aujourd’hui le prophète Isaïe nous préciser en termes on ne peut plus concret, ce qu’est le jeûne :

« Partage ton pain avec celui qui a faim,

Recueille chez toi le malheureux sans abri,

Couvre celui que tu verras sans vêtement,

Ne te dérobe pas à ton semblable. »

Isaïe suggère les moyens qui reflètent le mieux le Royaume. Dans ce Royaume où Dieu a pris le pouvoir, tous les aspects de la société sont réglés sur la charité et la justice. Il importe en priorité que toute personne ait sa part de bonheur. De l’effort concerté de chaque disciple dépend la totalité du projet de Dieu. Plus que jamais, nous sommes invités à y entrer.

Alors nous ne serons pas des gens de rites, du sel dénaturé mais le sel de la terre, la lumière du monde.

Père Jean Lucas

Share