Archives de catégorie : Ecologie

En Bretagne, la langouste fait un retour discret sur les côtes

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La langouste rouge, presque vaincue par trop de pêche, revient tout doucement sur les côtes de Bretagne. Grâce notamment au travail de fond mené par les pêcheurs professionnels.

En Bretagne, araignées, tourteaux et homards, pêchés à la côte, et délicieux de fraîcheur et de proximité, sont les rois des étals de crustacés. Pourtant, il en est un quasi absent : la langouste rouge. Dans les années 1950, on en pêchait jusqu’à 2 500 tonnes par an le long des côtes françaises, du Cotentin jusqu’à la frontière espagnole. De cette pêche prolifique il ne restait, en 2015, qu’une vingtaine de tonnes. Dont plus de la moitié dans le Finistère.

L’épuisement des stocks ? La faute à une pêche intensive et ciblée certes. Mais pas que. La faute aussi à la modernisation des navires et à des techniques de pêche, du passage du casier au filet dans les années 1980. Au final, la langouste, qui se négocie aujourd’hui autour de 45 € le kilo en moyenne sous criée, avait fini par presque disparaître des fonds.

La langouste plus abondante

Pourtant depuis deux ans, dans les eaux qui bordent les côtes de Bretagne, il y aurait comme un frémissement. Les pêcheurs, fileyeurs entre autres, de Brest à Lorient, ramènent de plus en plus souvent de petits spécimens à bord de leurs bateaux.

La langouste va-t-elle redevenir abondante sur les côtes bretonnes, comme dans les années 1950 ? (Photo : Wkipédia)

Un retour auquel ne seraient pas étrangers les pêcheurs eux-mêmes. « En 2007, les professionnels ont créé un cantonnement sur la chaussée de Sein, explique Erwan Quémeneur, du comité départemental des pêches du Finistère. Un laboratoire de 50 kilomètres carrés où les engins de pêche sont interdits. Aujourd’hui, on constate que sur le site, la langouste est de plus en plus abondante. »

Programme de marquage

Un programme de gestion étoffé depuis lors : en 2009, les pêcheurs augmentent d’eux-mêmes la taille de capture, puis ferment la pêche les trois premiers mois de l’année sur toutes les côtes françaises.« Dans quelques jours, une nouvelle mesure devrait tomber, la fermeture de pêche toute l’année pour les femelles grainées »,précise Erwan Quémeneur, également responsable du programme de reconquête de la langouste rouge de Cherbourg à Saint-Jean-de-Luz, lancé en 2015.

Un programme de marquage est mis en place. (Photo : Ouest-France)

Objectif ? Proposer aux professionnels de marquer les prises, sur la base du volontariat. « Pour aller plus loin dans la compréhension de la gestion, de leur croissance aussi et de leur déplacement, poursuit-il. Posez la question aux pêcheurs : à partir de quel âge la langouste peut-elle être commercialisée ? Aujourd’hui encore, beaucoup répondent une vingtaine d’années. Or, d’une manière surprenante, le travail de cantonnement mené sur la chaussée de Sein et les premiers résultats de marquage indiquent que la maturité pour être commercialisée serait plutôt de sept ans. Cela change la donne. »

2 500 langoustes ont été ainsi marquées depuis 2015. « Surtout dans le Nord-Finistère et autour de l’île d’Yeu », précise Erwan Quéméneur qui lance un appel aux pêcheurs, du Pays bigouden à Lorient, pour étoffer les données.

Et l’enjeu est d’importance. Non seulement pour la reconstitution des stocks. Mais aussi, parce que la langouste est un prédateur de l’étoile de mer, elle-même prédatrice de la coquille saint-jacques. Au fond de la mer, la bataille fait rage.

Ouest France 26 avril 2016

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Chenilles processionnaires : un fléau

Chenille

La chenille processionnaire du pin est la larve d’un papillon de nuit.

Le papillon qui est la forme “adulte” de la chenille, éclot durant l’été entre juin et septembre selon le climat.

La femelle papillon recherche un pin et dans une moindre mesure un cèdre pour y pondre ses oeufs.

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Cette chenille très urticante pour l’homme processionne avec trois mois d’avance. La faute à un automne très doux. Des solutions écologiques existent pour limiter ce fléau.
Depuis quelques années, le Concarnois Didier Guinard parcourt le Sud-Finistère pour détruire les nids de chenilles processionnaires du pin (Thaumetopoea pityocampa). Un fléau tenace qui persiste malgré les campagnes de destruction.

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Souci, au mois de novembre alors qu’il travaillait chez un particulier au Cap-Coz (Fouesnant), ce spécialiste de l’échenillage est tombé sur des chenilles en procession. « J’étais sidéré. Les pins maritimes étaient recouverts de nids. Il y a en avait une cinquantaine, explique-t-il. Et au bas des arbres, des chenilles en procession. Ce qui n’est pas normal du tout pour un mois de novembre. J’en ai même trouvé sur les bancs publics. »

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Un véritable fléau

Et pour cause. Si l’on réfère au cycle biologique normal de l’insecte, celui-ci passe l’hiver à l’état de larve, dans un cocon blanc pour se protéger du froid, ne sortant que la nuit pour se nourrir des aiguilles de pin. « Normalement, elles entrent en procession de la fin du mois de février jusqu’au début du mois de mai, précise Didier Guinard. Elles descendent le long du tronc liées les unes aux autres par un fil de soie pour chercher un point chaud sous terre. Et se transformer en chrysalide puis en papillon de nuit, pour se reproduire à nouveau. »

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« Ne pas les approcher »

Sauf que… Depuis trois ans, les hivers sont doux, et les chenilles processionnaires s’en régalent. « Elles sont décyclées avec la douceur de l’hiver, ajoute-t-il. Elles se développent beaucoup plus vite et beaucoup plus tôt. Et du coup, la période où on les retrouve en procession s’étire. Cette année, de novembre à mai. »

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Un vérible fléau qui, en dehors d’affaiblir les pins, peut générer des problèmes de santé publique. « Elles sont très urticantes pour l’homme, indique Didier Guinard. Il ne faut surtout pas les approcher, ni les écraser. Stressées, elles libèrent leurs poils urticants, de véritables harpons venimeux, qui s’insèrent sous l’épiderme. Et plus on gratte, plus le venin se libère… Ces chenilles processionnaires sont aussi mortelles pour tous les animaux qui reniflent le sol (chat, chien, chevaux…) »

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Face à ce danger, Didier Guinard joue le rôle de lanceur d’alerte : « Il faut être prudent. On les attend au printemps alors qu’elles sont déjà là, au Cap-Coz, à Concarneau, à Trégunc », dit-il. Aucune obligation réglementaire au niveau de la préfecture n’impose à ce jour aux propriétaires la destruction des nids. Les communes ont en revanche toutes compétences pour lancer des campagnes, souvent avec leurs propres services techniques.

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Didier Guinard, lui, collabore avec le conseil général au niveau des collèges. « Il existe des solutions écologiques pour les détruire : l’échenillage en coupant la branche où se trouve le cocon et en l’incinérant ; le piège à chenille fixé sur l’arbre, la pulvérisation du pin avec un produit écologique ou en piégeant le papillon l’été. Et surtout en limitant les pesticides pour éviter de tuer la mésange charbonnière, son prédateur principal… »

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La conduite à tenir en cas de contact

Messange charbonnière

Son principal prédateur : la mésange charbonnière

Ouest France 5 décembre 2015

Le Télégramme 15 avril 2016

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