Il y a des mots qui portent, chargés d’histoire et d’échos. Quand on les emploie, a fortiori quand un président de la République en fait usage, l’auditeur réagit, convoque sa mémoire. Fainéant : littéralement, celui qui ne fait rien, qui feint de faire. Un terme qu’un autre président de la République, décidément, Nicolas Sarkozy, remit au goût du jour en 2009, lorsqu’il expliqua, pour justifier son omniprésence, qu’il ne serait pas un roi fainéant, sous-entendu, qu’il ne serait pas comme Jacques Chirac. Fainéant est de ces mots qui mèneraient leur petite vie tranquille si l’Histoire n’avait eu la bonne, ou la mauvaise idée, de s’en emparer.