Archives de catégorie : Vie paroissiale

Etre un

Andrea del Sarto
Andrea del Sarto

Evangile de Jésus Christ selon saint Jean

A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, les yeux levés vers le ciel, il priait ainsi : « Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi. Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croit que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient comme nous sommes un : moi en eux, et toi en moi. Que leur unité soit parfaite ; ainsi, le monde saura que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.

Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la création du monde. Père juste, le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ils ont reconnu, eux aussi, que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître encore, pour qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé, et que moi aussi, je sois en eux.

ETRE UN

Ce dimanche entre la fête de l’Ascension et la Pentecôte est une bonne occasion pour faire le point sur le message de Jésus. Dans l’extrait de l’Evangile de ce jour, Jésus s’adresse à son Père, mais aussi à nous. Il nous exhorte à ne plus faire qu’un en Dieu. L’unité qui doit unir les chrétiens, doit être de la même nature que celle qui unit Jésus à son Père. Etre un, mais pas à n’importe comment, pas comme une armée disciplinée, pas davantage dans une unité fusionnelle qui nierait les différences et les noierait dans une sensiblerie qui n’a rien à voir avec l’unité chrétienne. L’Evangile nous invite à être un homme, une femme, à être vrai.

L’unité dont parle Jésus est une espérance et elle existe déjà en Dieu. Lorsque nous parlons d’unité, nous pouvons nous sentir un peu comme des coupables. La politique nous divise. Mais il y a pire. Nous pouvons avoir en tête les grandes déchirures de l’Eglise au cours de l’histoire, les guerres de religion, l’avilissement des populations indigènes et beaucoup de comportements qui ne sont pas à la hauteur du message évangélique, qu’ils soient personnels ou collectifs.

L’unité désirée par Jésus ne repose pas sur une simple unité d’opinion, de valeurs morales, ou d’affection fraternelle. Quand nous cherchons l’unité en paroisse, en communauté de vie, en famille, en couple, nous voulons vivre de l’amour de Dieu ; nous réchauffons notre amour à l’amour même de Dieu. Dieu est le premier à nous aimer, et surtout, il nous aime tels que nous sommes, même quand nous n’arrivons pas à nous aimer nous-mêmes. Avec Dieu, il n’est jamais trop tard, avec Dieu on n’est jamais trop loin, parce qu’il vient lui-même effacer toute distance, pour écarter toute crainte. Pour ne faire qu’un entre nous, c’est-à-dire recevoir ce qui fera notre unité, il faut que Dieu soit en nous. Nous devons donc d’abord laisser Dieu venir au fond de chacun de nous, tout comme le Père habite le cœur de son Fils.

Pendant ces jours qui nous séparent de la Pentecôte, prenons conscience du besoin que nous avons de vivre plus pleinement de l’Esprit Saint qui nous a été donné au jour de notre baptême et de notre confirmation afin de laisser le Christ venir nous habiter. L’unité à laquelle nous sommes appelés, c’est l’unité même des personnes de la sainte Trinité, une unité qui est fondée sur l’Amour, un Amour qui dépasse nos capacités propres, mais qu’il nous est donné de vivre en accueillant Celui qui vient en nous par l’action de son Esprit.

Nous sommes appelés sur le chemin de l’amour réciproque et de l’unité. Nous devons être des maillons, des anneaux de cette chaîne infinie des témoins de Dieu. Nous devons témoigner de la façon dont la Parole de Dieu doit être vécue et la propager à travers le monde. Nous sommes tous responsables d’alimenter le feu de l’amour entre les hommes.

L’unité des disciples n’est pas facultative. Elle n’est pas une exigence parmi d’autres. Elle est centrale. Elle est au coeur de la fidélité chrétienne. C’est d’abord à ce signe que l’on peut nous reconnaître. Avant les paroles, ce sont donc nos actes qui construisent une communauté chrétienne fraternelle, respectueuse, qui disent la Bonne Nouvelle de l’Evangile.

Père Lucas

Variations picturales sur Saint-Jean Baptiste

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5 mai : Ascension du Seigneur

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Perugino

 

ASCENSION

Evangile selon Saint Luc

Jésus ressuscité, apparaissant à ses disciples leur dit : « Il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait prononcée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. A vous d’en être les témoins. Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Quant à vous, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus d’une puissance d’en haut. » Puis Jésus les emmena au-dehors, jusqu’à Béthanie ; et, levant les mains, il les bénit. Or, tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie. Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu.

La Résurrection de Jésus est un évènement extraordinaire. La communauté chrétienne n’a pas de mots pour en parler. Comment dire avec des mots humains ce qui est divin ? Les évangiles s’orientent dans plusieurs directions en utilisant plusieurs langages qui se complètent et éclairent les multiples facettes du mystère de Pâques. Aujourd’hui c’est le langage de l’exaltation qui nous est proposé. Après s’être montré à plusieurs reprises à ses disciples, Jésus ressuscité est enlevé au ciel.

Les disciples sont passés par des émotions fortes. D’abord le Vendredi Saint, c’est la fin de toutes les illusions sur le monde, sur Dieu, sur eux-mêmes. Puis à Pâques, c’est l’espérance folle. Pourtant le monde ne change pas, il y a déception. Maintenant, Jésus lui-même disparait !

A grands coups d’images, l’Evangéliste Luc nous invite à regarder vers le ciel où Jésus nous attend. Que s’est-il passé exactement ? Quel est le ciel où Jésus est emmené, auprès de son Père ? Peu importe où se situe le ciel ! L’important dans ce récit, ce sont les paroles du Christ, qui s’en va, qui n’apparaîtra plus, et qui laisse ses disciples avec une promesse et une bénédiction. L’Ascension n’est pas un abandon, c’est l’invitation au passage à l’étape suivante. Jésus se retire et il laisse aux disciples, et après eux à nous tous, la mission d’humaniser le monde pour le rendre à l’image de Dieu. C’est avant tout des disciples, et de nous, dont il s’agit dans ce récit. L’Ascension, c’est une manière de nous dire que les disciples acceptent de faire face à leur destinée et sont prêts à aller de l’avant. Nous sommes invités à être les témoins de Jésus ressuscité.

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Garofalo

Jésus disparaît auprès du Père, mais il ne nous laisse pas nous débrouiller tout seul. Jésus, personne ne peut le toucher physiquement. Il faut désormais parler d’une autre forme de sa présence ! Il est discret, mais il est au milieu de nous, c’est ça l’important ! Quand on a de vrais problèmes, il est là. Nous avons le soutien de l’Esprit Saint, qui va être donné aux disciples à la Pentecôte.

C’est à nous de nous laisser interpeller par la mission qui est devenue la nôtre. Cela exige la réflexion personnelle, la réflexion communautaire et l’audace des chrétiens. Il faut oser affirmer notre foi au Christ Jésus, de mille façons et selon les circonstances de notre vie. Par exemple, il nous faut être solidaire des plus démunis, de celles et ceux qui sont atteints par la maladie, de celles et ceux qui vivent isolés, de celles et ceux qui sont victimes de l’injustice sociale. IL nous faut dénoncer l’oppression, les guerres, les persécutions religieuses, les mauvais traitements, IL nous faut refuser d’établir des relations humaines bâties sur le pouvoir et la domination. A travers toutes les facettes de l’existence, il faut suivre les pas de Jésus. Nous sommes toujours invités à êtres les disciples de Jésus qui se mettent au service les uns les autres à cause de sa Parole. Nous sommes invités à nous laisser guider par l’Esprit Saint pour humaniser les projets et les structures qui modifient notre vie sociale et religieuse.

Nous sommes toujours les héritiers de la mission des premiers disciples de Jésus. Ce n’est pas un engagement facile à tenir. Jésus est parti, mais il est là tout près ! Jésus est là…présent pour nous aider car il nous dit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la vie. »

Père Lucas

 

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Salvador Dali

 

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