Le Christ Roi

 

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Le Christ Roi

Que ton Règne vienne

Evangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, on venait de crucifier Jésus, et le peuple restait à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres ; qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Elu ! » Les soldats se moquaient aussi de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée, en disant : « Si tu es le Roi des juifs, sauve-toi toi-même ! » Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des juifs. » L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même et nous aussi ! » Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans la Paradis. »

Depuis plusieurs mois, la terreur règne en Syrie, en Irak Depuis des mois, la mort règne dans la Corne de l’Afrique, au Nigéria, et dans bien d’autres pays

Depuis plusieurs années, l’inquiétude règne en Europe en raison des attentats terroristes

Depuis des semaines voire des années l’angoisse règne chez les gens sans emploi.

On peut donc parler de règne sans qu’il soit question de roi. Il s’agit de sentiments, de réalités quotidiennes, de situations oppressantes vécues dans le fatalisme ou la révolte désespérée.

Nous disons souvent en nous adressant à Dieu : Que ton Règne arrive ! C’est quoi le ’’règne de Dieu’’ ?

  • Quand les petits et les pauvres sont entendus et que leur vie nous parle de Dieu,

  • quand le respect des autres dans leur humanité est une manière habituelle de vivre,

  • quand la solidarité et le partage sont vécus spontanément comme allant de soi,

  • quand Dieu est considéré dans la confiance comme un Père plein d’amour,

  • quand Jésus est perçu dans la foi comme un compagnon de route, quand on se fait le prochain de ceux qui sont rejetés blessés dans leur dignité d’homme, – la liste n’est évidemment pas complète – alors règne la Paix, la douceur, la louange et la Vie. Quand les hommes vivront d’amour, ce sera la Paix sur la terre.

Il nous arrive de penser que ce règne de l’amour est pour plus tard, après la mort. On parle alors de Royaume des Cieux comme si penser que vivre d’amour, dès ici-bas est une utopie démentie à longueur de temps et d’actualité… C’est vrai qu’à certains moments de notre vie nous pouvons être découragés, voire désespérés. Jésus lui-même a crié, sur la croix: Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? Vous savez que c’est là le début d’un psaume qui se termine dans un acte de confiance.

Croire que le règne de Dieu c’est pour après… c’est trahir notre baptême, trahir notre mission.

Le père Theillard de Chardin dit qu’il nous faut ‘’christifier’’ le monde, c’est à dire, jour après jour, sans se lasser, instiller de l’amour dans la vie des hommes et dans la vie du monde. Un jour, l’univers, transformé par la plénitude de l’amour, comblé, au sens propre du terme, comblé d’amour débouchera en plein Ciel à la suite du Christ.

Pour cela, il faut avoir envie de se battre. Dire à longueur de temps ‘’Que ton Règne arrive’’ et ne rien faire pour qu’il arrive, si peu que ce soit, c’est un peu se moquer du monde. Péguy fait dire à Jeanne d’Arc : Prier pour avoir la victoire et ne pas avoir envie de se battre, je dis que c’est mal élevé !

La nuit dernière, raconte un chrétien très motivé, j’ai rêvé que j’entrais dans un magasin. Derrière le comptoir se tenait un ange qui lui assura qu’il pouvait me vendre tout ce que je désirais. Alors je lui ai dit : J’aimerais la fin des guerres dans le monde, la fin des bidonvilles, un accueil chaleureux des étrangers dans mon pays, du travail pour les chômeurs, plus d’amour dans mon Église…

Alors l’ange m’a coupé la parole ’’Excusez-moi, vous m’avez mal compris. Ici nous ne vendons pas de fruits, nous ne vendons que des graines ‘’

Oui, Dieu a semé les graines d’un monde nouveau. Qu’en faisons-nous ?

Vous vous êtes sans doute arrêtés un jour, nous dit le père Vulliez, devant le tympan d’un portail, ou une fresque, à Conques, ou à la chapelle Sixtine. Votre regard s’est porté alternativement à droite et à gauche. De ce côté-ci, des corps tourmentés, des visages grimaçants. De l’autre, des corps légers, presqu’aériens, et des visages radieux. Tel est aussi le tableau que trace Saint Matthieu, dans son Evangile.

Ce diptyque met face à face celui qui a partagé son pain et celui qui refuse même ses miettes ; celui qui a donné à boire et celui qui n’offre même pas un verre d’eau ; celui qui a reçu l’étranger chez lui et celui qui lui claque la porte au nez. De part et d’autre c’est la surprise. Étonnement, stupéfaction, parce que celui qui se tient debout entre les deux groupes, celui que les uns et les autres nomment ‘’Seigneur’’, s’identifie aux affamés, aux loqueteux, aux miséreux… ‘’C’est à moi-même que vous l’avez fait. C’est à moi-même que vous l’avez refusé’’. Jugement dernier, dit-on ? Non, plutôt un constat.

Jésus met cette fresque sous les yeux de ses disciples – dont nous sommes – pour projeter la lumière crue de la lucidité et de la foi. Ce n’est pas à la fin des temps que doit se prendre la décision du partage, mais maintenant, ici et maintenant. Non pas une décision de pure forme, mais une décision qui change la vie en société.

Les premiers chrétiens attendaient le retour du Seigneur avec une telle ardeur qu’ils s’évadaient du présent. Ce qui nous guette nous, c’est le découragement ; le manque de foi, le manque d’espérance aboutissent au manque de charité, au manque d’amour.

Le rappel à la réalité est vigoureux. Vous attendez le Seigneur, roi de gloire, mais il est là ! Non pas dans le pauvre, comme on l’a dit mais dans le partage avec lui. Dieu se fait présent par la partage du pain. La splendeur de la royauté du Seigneur Jésus, ne brille ni dans les palais ni sur un trône mais sur tous les lieux de la solidarité humaine. Il dépend de nous que le Dieu d’amour habite le vide qui sépare et divise les êtres et les peuples.

C’est par l’amour de Dieu et de nos frères et de nos sœurs que, de génération en génération, nous diviniserons le monde.

Source : H. Vulliez Avec Jésus chaque dimanche A pages 178 – 179

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Revue de presse

Pourquoi parle-t-on de “Christ Roi“ ?

http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/pourquoi-parle-t-on-de-christ-roi-18-11-2016-77870_16.php

 

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