Levez-vous vite orages désirés ! *

* Citation de René (1802) de François-René de Chateaubriand

« Levez-vous vite, orages désirés qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie ! » Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie, ni frimas, enchanté, tourmenté, et comme possédé par le démon de mon cœur.

Morbihan : les restrictions d’eau maintenues

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« S’il n’y a pas d’eau cet automne, la situation sera tendue »

L’orage de mardi et les petites pluies d’hier n’y changent pas grand-chose. Les agriculteurs pâtissent de la sécheresse et en particulier ceux qui sont installés en zone littorale. C’est le cas de Philippe Le Dressay, l’un des deux producteurs laitiers encore en exercice à Vannes.

La pluviométrie en berne depuis plus d’un an a amené le paysan à prendre une décision radicale : réduire son troupeau de vaches laitières. Il en avait 50, il n’en a plus que 46. « Je préfère bien nourrir mes bêtes et en avoir moins. C’est un choix ». Résultat, sa production de lait a baissé de 16.000 litres l’an dernier. Hier matin, ses vaches étaient au pré. Mais pas vraiment pour paître, car l’herbe est rase. « Elle a arrêté de pousser depuis mi-mai. C’est un mois plus tôt qu’en temps normal. Là, je les ai sorties tout simplement pour qu’elles gambadent ». L’agriculteur fait état de situations très disparates selon la localisation des exploitations. Lui se trouve en bordure du golfe, à Kerbourbon, dans le secteur de Larmor-Gwened. Un endroit où la terre est un peu sableuse, donc moins nourricière que dans l’intérieur des terres. « Le vent a un effet asséchant. Les sols retiennent moins l’eau. Ici, comme en presqu’île de Rhuys, on manque d’eau, alors qu’à dix kilomètres d’ici, à Meucon, mes collègues n’ont pas de problème ». Ces temps-ci, Philippe Le Dressay est constamment connecté à des sites météo pour savoir de quoi sera fait son avenir. Mais il n’est pas plus alarmiste que cela. L’expérience lui a montré que les choses peuvent évoluer rapidement. « Il suffit qu’il tombe 100 mm d’eau en août et ça changera tout. La terre est chaude, donc l’herbe repoussera très vite. Mais je suis vigilant quand même. Il n’y a pas eu de pluie l’automne dernier. Si ça recommence cet automne, la situation va devenir très tendue ». D’autant plus tendue que les stocks de fourrage sont limite. Président du comité territorial à la chambre d’agriculture, il a obtenu que les collectivités autorisent les agriculteurs à faucher sur des terrains en friche leur appartenant. « Ce n’est pas un fourrage d’excellente qualité, mais cela nous permet de garder le meilleur pour les vaches qui sont en lactation ». Actuellement, ses vaches consomment quotidiennement deux bottes de paille de 400 kg. Le double de la normale. Cette sécheresse se produit alors que la crise touche les producteurs laitiers depuis près de trois ans. Le cours du lait était de 325 € les 1.000 litres au mois de juillet et doit passer à 330 € en août. « Nous, on veut que le prix minimum soit fixé à 340 € les 1.000 litres. Quand vous cumulez sécheresse et prix inférieur à la normale, vous tirez sur la trésorerie parce qu’il faut bien acheter du fourrage ».

© Le Télégramme

Laiterie

 

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