Ceci est mon corps

ob_0a5fcb_francois-adorationeucharistique
Le pape François en adoration eucharistisque

Dimanche 29 mai

Fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ

Première lettre de Saint Paul aux Corinthiens :

Frères, moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il fut livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon Corps, qui est pour vous. Faîtes cela en mémoire de moi. » Après le repas il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faîtes cela en mémoire de moi. » Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

CECI EST MON CORPS.

Parler du Corps et du sang du Christ, c’est rendre compte de ce que nous vivons chaque dimanche à la messe, dans cette église comme dans toutes les églises du monde. Dans les textes liturgiques, les mots se bousculent, les images et les récits se succèdent pour nous aider à réfléchir. Au cours des siècles, on a multiplié les mots pour désigner ce moment au cœur de la messe : le Repas du Seigneur, la Cène, le Saint Sacrifice, l’Eucharistie, la Communion.

Chacun de ces mots révèle un aspect du mystère. Impossible, ce matin, d’en faire le tour. Des bibliothèques entières sont remplies d’ouvrages de théologiens qui tentent d’aller toujours plus loin au cœur de ce mystère qui parle de Vie donnée et accueillie.

Retenons cette formule simple : la messe est la rencontre de deux présences réelles : la présence réelle du Christ qui n’est pas une présence physique et notre présence physique qui n’est pas toujours réelle.

Et pourtant nous communions au Corps du Christ durant la Messe pour devenir nous-mêmes le Corps du Christ ressuscité au milieu des hommes et des femmes de notre temps. Une prière eucharistique le dit clairement : « Regarde avec amour, Père très bon, ceux et celles qui vont recevoir le Corps du Christ ; fais qu’ils deviennent ensemble par la force de l’Esprit Saint, le corps de ton Fils ressuscité. »

Nous avons à devenir, ensemble, après la messe, le signe de sa présence dans le monde. C’est après la messe que l’on sait si elle a été vivante, vivifiante, une messe qui embellit la vie ! Qu’on ne se demande pas autour de nous, cette

semaine, ce que nous sommes venus faire, ce dimanche, à la messe.

On devrait pouvoir dire en désignant n’importe quelle communauté chrétienne : « Ceci est le corps du Christ, il y est réellement présent, c’est une de ses demeures. »

Vous vous rappelez sans doute cette scène du début de la vie publique de Jésus. Il est encore disciple de Jean Baptiste. Il marche un peu à l’écart, en méditant sans doute. Jean le Baptiseur le désigne aux autres en disant : « C’est lui l’envoyé de Dieu. » André et Jean, les futurs Apôtres, suivent alors Jésus de loin. Lui se retourne et leur dit : « Qu’est-ce que vous voulez ? » « Seigneur, où demeures-tu ? ». Jésus leur répond simplement : « Venez voir. » Et il les emmène chez lui. L’ambiance est tellement formidable, ils se sentent si bien avec lui que la rencontre se prolonge tard dans le nuit.

Si un enfant, par exemple, nous demandait à brûle pourpoint : « Jésus a dit qu’il serait avec nous jusqu’à la fin du monde, bon, alors, où est-ce qu’il demeure ? Où est-ce que je suis sûr de le rencontrer, de le voir, de sentir qu’il est présent ? » A cette question, il faudrait que nous puissions répondre : « Viens voir » et on l’emmènerait dans un foyer chrétien, une communauté religieuse, une une réunion de prière, un pèlerinage…, et dans bien d’autres endroits où des groupes de personnes s’efforcent de vivre l’amour de Dieu et l’amour fraternel, de les célébrer et de les vivre en paroles et en actes.

La foi, avant d’être connaissance et adhésion à des vérités révélées est l’expérience d’une rencontre. C’est aux chrétiens, en communautés, de donner la possibilité de cette rencontre. Est-ce le cas dans notre paroisse. Le Christ pourrait-il dire : «  Ceci est mon corps, ceci est mon sang : j’y suis réellement présent : vous y trouverez la Vie car on y vit l’amour.

Cela, ce serait la fête de Dieu, la Fête-Dieu, comme on disait si joliment naguère. A nous de faire la fête de Dieu en le rendant réellement présent où nous sommes. Dieu ne se démontre pas : il se montre. Ou plutôt, à nous de le laisse transparaître dans nos vies parce qu’il y sera de plus en plus réellement présent.

Père Jean Lucas

Share