Où se baigner nu ? Pas à Arz mais sur la plage du Kernel à Arzon

arzon-les-naturistes-bravent-linterdit-sur-la-plage-du-kerver

A l’occasion de la journée mondiale du naturisme, le 5 juin, nous sommes allés sur la plage du Kerver, entre Arzon et Saint-Gildas. La pratique est tolérée, à moitié.

A l’occasion de la journée mondiale du naturisme, le 5 juin, nous sommes allés sur la plage du Kerver, entre Arzon et Saint-Gildas. La pratique est tolérée, à moitié.

« Tout le monde sait qu’il y a des naturistes sur à cet endroit », lance Roland Tabard, maire d’Arzon.

« Il y a vingt ans, cette magnifique plage était sauvage et peu fréquentée avec un accès assez difficile. Le site a provoqué l’installation du naturisme. Aujourd’hui, avec la bouche à oreille et les nouveaux moyens de communications, comme Facebook, c’est un coin connu. »

Un spot dans le département
La preuve, le site est désormais répertorié sur Internet. « On fait croire aux gens qu’il y a la possibilité de se dénuder au Kerver alors que ce n’est pas vrai », explique de son côté, Alain Layec, maire de Saint-Gildas-de-Rhuys.

Un arrêté municipal interdit la pratique du naturisme sur la plage de Kerver, sur les deux communes. « Il date des années 1990 ».

Pourtant, dès que le soleil est de sortie, des dizaines de personnes se déshabillent sur la plage de sable blanc.

Le naturisme pratiqué dans le respect
« Je ne comprends pas pourquoi on n’aurait pas le droit, soupire une Gildasienne. On ne gêne personne. »

En 13 ans, cette habitante soutient n’avoir jamais vu le moindre dérapage. « C’est très calme. Ce n’est pas un lieu de rendez-vous pour échangistes. Dès qu’il est question de nudité, les gens pensent sexualité. Ce n’est pas du tout ça ! »

David, lui, a commencé le naturisme autour de 18 ans, un peu par hasard. Cela fait maintenant 20 ans qu’il n’a pas acheté de maillot de bain. « Curieusement, il y a moins de regards qu’ailleurs, assure le Vannetais. On est moins dévisagé. »

D’ailleurs, David soutient que le naturisme l’a aidé à « accepter son corps ». « Nous sommes tous égaux devant la nudité. »

« Nous avons beaucoup de chance d’avoir un tel endroit où la pratique est tolérée, d’où l’importance d’être respectueux. » Pas question de retourner à sa voiture en tenue d’Adam ou de s’égarer dans les bois.

Essayer, c’est l’adopter !
Derrière cette pratique se cache des valeurs profondes. Simplicité, partage, convivialité et respect s’imposent, naturellement. « Il n’y a pas de ségrégation de forme, d’âge, de couleur, de religion ou que sais-je encore. Et en plus, c’est gratuit ! »

« Tout le monde se parle, sans se poser de questions. Il n’y a plus de critères sociétaux ». De quoi lever les foules.

Une plage bondée
En été, ils sont des centaines à s’installer sur la plage du Kerver. « En juillet et en août, on est bien 350, lance assure une habituée. Il faut même venir tôt pour trouver de la place. »

Seul petit problème : la plage est mitoyenne.

Deux pratiques
« D’un côté il y a les gens en maillot, et de l’autre, ceux qui préfèrent ne pas en porter », résume simplement David.

Les naturistes s’installent sur 500 mètres de plage.

Bronzette sans maillot : Arzon tolère
« Il y a un arrêté qui interdit le naturisme, poursuit Roland Tabard. Mais ça se fait. C’est une habitude. Je ne vais pas changer l’histoire. » D’autant plus que le sujet est « rarement évoqué » en mairie. « C’est très localisé et il n’y a pas de nuisances particulières. »

L’élu reste tout de même sur ses gardes. « Il y a naturisme et naturisme. J’ai eu vent de rares cas où il pouvait s’agir peut-être d’un peu d’exhibitionnisme. Je ne veux pas que ce mode de vie gêne les gens qui ne sont pas naturistes. »

Saint-Gildas veille au respect de l’arrêté
De l’autre côté, à Saint-Gildas, ce n’est pas le même discours. Si un escalier en bois sépare officieusement les « textiles » des naturistes sur la plage du Kerver, la limite entre les deux communes se situe un peu plus loin.

Pour faire simple, sur les 500 mètres occupés par les adeptes de cette pratique tolérée à Arzon, 200 dépendent encore de Saint-Gildas. Or, pour le maire, Alain Layec, « un arrêté qui tolère, ça n’existe pas ».

Les plaintes sont nombreuses. « Ça peut aller jusqu’à trois par jour », confie le maire de Saint-Gildas. Conséquence ? « Régulièrement, nous envoyons la gendarmerie pour faire partir les naturistes. »

Et ce uniquement jusqu’au caillou qui matérialise la frontière entre les deux communes.

Source : Ouest France

 

Share