De gauche à droite sur la plateforme déchets verts de Bonnervo : Erwan Uguen, responsable des déchèteries de l’agglo ; Lucien Menahes, vice-président de Golfe du Morbihan Vannes Agglomération en charge des déchets ; et Gilles Garancher, responsable du service prévention et responsabilisation.
Déchets verts. Les déchèteries dans le rouge
Un hiver humide, un coup de chaud en mai, et les jardins qui se font beaux. Depuis plus de quinze jours les déchèteries croulent sous les végétaux.
, 15 h 30 à la déchèterie d’Arradon. Une file de voitures longue de 100 mètres attend à l’entrée. La plupart font un arrêt sur la plateforme végétaux. Devant l’énorme tas de plusieurs dizaines de tonnes, une douzaine de particuliers déchargent en toute hâte leurs déchets de tonte de pelouse et de taille de haies tandis qu’une salariée règle la circulation. La période de l’Ascension a été chaude dans les déchèteries de l’agglo. La situation s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs : un hiver humide, un coup de chaud début mai qui a favorisé le démarrage brutal de la végétation et aussi l’arrivée de nombreux propriétaires de résidences secondaires qui ont nettoyé leur jardin. Et les chiffres explosent : jusqu’à 30 voire 40 tonnes par jour !
Le vendredi 11 mai, classé journée noire, 1 500 passages ont été comptabilisées rien que sur la déchèterie de Tohannic, la plus importante de l’agglo, dont 40 % pour les végétaux. Contrairement au tonnage des ordures ménagères que l’agglo a réussi à faire baisser, celui des apports de végétaux augmente au fil des ans. 22 756 tonnes ont ainsi été déposées dans les douze déchèteries de l’agglo en 2017, soit 40 % des apports en déchèteries et 30 % des coûts de gestion (40 €TTC/tonne). En termes de passages, les chiffres donnent le vertige : 224 000 passages en 2017 (sur 924 000) rien que pour les végétaux : deux tiers de tonte de pelouses et un tiers de branchages.
Lors des permis de construire, on oriente les gens vers des plantations qui ne produisent pas trop de végétaux.
Le temps sec qui prévaut en ce moment ralentit la pousse de l’herbe mais les arbustes ont un système racinaire plus développé continuent de pousser ! « Lors de la délivrance des permis de construire, on oriente les gens vers certaines plantations. On leur remet une plaquette avec une liste d’arbres et arbustes adaptés aux petits jardins et qui ne produisent pas trop de végétaux », dit Lucien Ménahes, vice président de l’agglo qui se fixe pour objectif d’atteindre une baisse de 5 % des tonnages d’ici 2020.
Valoriser, composter
Ces montagnes de déchets verts sont bien sûr valorisées (broyés, compostés et vendus aux agriculteurs) mais une meilleure gestion en amont permettrait d’éviter des déplacements en voitures et de soulager la noria de camions (2 300 déplacements par an). Gilles Garancher, responsable du service prévention et sensibilisation à l’agglo donne quelques conseils qu’il applique dans son propre jardin : la tonte mulching (hacher menu la pelouse et la laisser sur place), passer les fines branchettes à la tondeuse, composter et pratiquer le paillage qui garde l’humidité l’été et préserve du froid l’hiver. Si l’on dispose d’un vaste terrain, on peut aussi pratiquer l’écopâturage et confier le travail à un mouton…
On peut aussi faire appel au service de broyage de végétaux proposé par l’agglo : gratuit dans le cadre des permanences dans les communes et payant à domicile. En 2017, 237 foyers ont sollicité le service, soit 644 m3 de végétaux broyés, soit près de 170 tonnes de déchets qui n’ont donc pas été déposés en déchèterie.
Rénovation et agrandissement des déchèteries
Pour faire face à la hausse de fréquentation et apporter un meilleur service aux usagers, l’agglo a lancé un programme de rénovation et d’agrandissement des déchèteries. Les sites d’Arradon, de l’île-aux-Moines, de l’île d’Arz et de Ploeren ont déjà été entièrement rénovés. En juillet, 2018 ouvrira le nouveau site de Saint-Avé puis ce sera au tour de la déchèterie de Theix de faire l’objet d’un réaménagement. Pour faciliter le trafic, l’agglo conseille d’éviter certains créneaux horaires, par exemple le vendredi et le samedi vers 15 h. En revanche, le mardi et le jeudi sont des jours creux.
