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Evangile de la Transfiguration 21 Février 2015

Homélie 2

Evangile de la Transfiguration

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il gravit la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Elie apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés.

Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Elie. » Il ne savait pas ce qu’il disait. Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils que j’ai choisi : écoutez-le ! » Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. 

Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne ce qu’ils avaient vu.

Nous venons de lire le récit de la Transfiguration de Jésus sur la montagne. Jésus prend avec lui trois de ses Apôtres, Pierre, Jacques et Jean. Il veut de nouveau aller prier avec eux. Dans ce récit, ce ne sont pas des hommes qui donnent leur opinion sur Jésus, comme Pierre l’avait fait quelques jours auparavant, en répondant à la question de Jésus : «  Pour vous, qui suis-je ? » Pierre avait répondu aussitôt : « Tu es le Christ, le Messie de Dieu. »  C’est Dieu lui-même qui apporte la réponse et nous donne à contempler le mystère du Christ : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le ».

Et là, pendant que Jésus prie, son visage devient tout autre. Un visage rayonnant, rempli de lumière.

Lorsque vous pensez très fort à quelqu’un qui vous aime, votre visage s’éclaire, un grand bonheur vous envahit.

Ce grand bonheur pour Jésus, c’est de parler avec son Père : « Oh, Père, je suis ton enfant. » Et d’entendre son Père lui murmurer : « Tu es mon enfant bien-aimé. »

La prière est une rencontre transfigurante. Ce jour-là, sur la montagne, se révèle aux yeux des disciples, un visage totalement habité par la lumière de Dieu

Voilà où se situe la beauté de chaque visage.

Trop de visages sont défigurés par la souffrance ou par la haine.

Cet Evangile nous invite à changer de regard sur les autres ; à voir l’autre non pas tel qu’il est, mais tel qu’il est appelé à devenir lorsqu’il sera éveillé à la lumière de Dieu, tel qu’il est déjà habité par la clarté divine. Même s’il ne le sait pas, même s’il ne veut pour l’instant montrer que son masque de haine, une lueur l’habite qui, un jour, se révèlera dans tout son éclat.

Avec un sourire, avec un regard, nous pouvons essayer de redonner vie et joie aux visages qui autour de nous sont éteints ; nous sommes responsables de la transfiguration des autres. Seul l’amour transfigure. On ne peut pas vivre si d’autres êtres ne nous transfigurent pas. Tous, nous savons le prix de l’amour et de l’amitié qui nous ont sauvés des chemins de la nuit et du désespoir : parce que nous avons été écoutés, encouragés, visités, nous sommes repartis sur la route.

La Transfiguration est en marche chaque fois que nos mains s’ouvrent pour les gestes de la fraternité, de la solidarité. Pierre, émerveillé du visage de Jésus, parle de s’installer : « Maître, il est heureux que nous soyons ici ; dressons trois tentes » Mais, il ne savait pas ce qu’il disait. Il n’est pas question de s’installer à l’écart du monde et de ses problèmes : le temps presse. Pierre, Jacques et Jean, ces trois privilégiés, doivent se hâter de rejoindre les autres.

Car le projet de Dieu ne se limite pas à quelques privilégiés : au dernier jour, c’est l’humanité toute entière qui sera transfigurée. Comme le dit Saint Paul dans sa lettre aux Philippiens : « Nous sommes citoyens des cieux. » En attendant ce jour, écoutons le Fils bien-aimé, mettons sa Parole en pratique  et nous goûterons déjà ce que c’est d’être, de l’intérieur, transfigurés.

Que chacun et chacune devienne lumière à son tour, par de petits gestes, des petits « riens », une aide, un merci…des petites « choses » qui, les unes ajoutées aux autres, illuminent notre vie et la vie autour de nous.

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Evangile du premier dimanche de Carême

Homélie 2

EVANGILE DU PREMIER DIMANCHE DE CARÊME

En ce temps-là, après son baptême, Jésus, rempli de l’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le diable lui dit alors : «  Si tu es le fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit : il est écrit : l’homme ne vit pas seulement de pain. » Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. Il lui dit : « je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. Jésus lui répondit : « Il est écrit : « C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. »

Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; car il est écrit : « Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui fit cette réponse : «  IL est dit : tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »

Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

SEIGNEUR AVEC TOI NOUS IRONS AU DESERT

Dans cet évangile nous lisons le récit des tentations de Jésus au désert. En l’écoutant, nous pensons à notre société de consommation qui refuse les renoncements. Tant de publicités viennent nous tenter pour nous dire qu’on peut tout avoir : «  Achetez aujourd’hui, vous paierez dans trois mois. »… ou encore : « Mangez ce que vous voulez en perdant du poids. » Or voilà que dans l’Evangile le démon pousse cette illusion à son comble : en plein désert, il propose à Jésus de trouver la nourriture, les richesses, le pouvoir et une sécurité absolue. Par trois fois, il essaye de distiller son poisson : « Si u es le Fils de Dieu, tu peux tout ce que tu veux. Tu es grand, tu peux bien faire ton bonheur tout seul. Dis à cette pierre de devenir du pain pour satisfaire ta faim immédiate. Use de ta puissance, pour toi et pour tous les affamés de la terre. Sois leur bienfaiteur, leur sauveur.

Jésus ne pouvait pas être insensible à cet appel. Un jour, pris de pitié, il multiplia les pains pour rassasier la foule affamée. Et la foule voulait le faire roi. La voix du Tentateur le poussait dans ce sens. Mais cette voix ne venait pas du fond de son être. Une autre voix résonnait en lui : Plus que du pain, l’homme a besoin d’amour. Ce qu’il cherche par-dessus tout, simplement pour croire en son humanité, c’est un regard qui lui parle avec une infinie tendresse.

« Ce n’est pas seulement de pain que l’homme vivra, mais de toute parole sortant de la bouche de Dieu. »

L’obsession de posséder, et ce qu’il y a de mieux…. Parce que je le vaux bien ! Le chemin est court jusqu’à la deuxième tentation : être le premier, le plus brillant. Bref, dominer, occuper le haut du pavé ; finalement asservir, réduire les autres au rôle d’admirateurs.

La croix du Christ nous tiendra un autre langage : « Si tu es le Fils de Dieu, deviens le serviteur de tous. Le premier n’est pas celui qui domine mais celui qui prend la dernière place. »

Quarante jours nous sont donnés pour mettre nos pas dans ceux de Jésus ; pour avancer dans la confiance, pour mettre chaque jour Dieu un peu plus à la première place.

Bonne route vers Pâques.

Père Lucas

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