Choisir la vie

DIMANCHE 12 FEVRIER

Evangile selon Saint Matthieu : Mt 5, 20-37

Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait :

« Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi et les Prophètes : je ne suis pas venu abolir mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaitra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le Royaume des Cieux. »

« Je vous le dis en effet : si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. »

« Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Eh bien, moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement.

« Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu. Donc lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande .

« Mets –toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou…

« Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne manqueras pas à tes serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur : Eh bien, moi, je vous dis de ne pas jurer de tout.

« Que votre parole soit « oui » si c’est « oui », « non » si c’est « non ». Ce qui est en plus vient du Mauvais. »

CHOISIR LA VIE

Rappelons-nous : il y a quinze jours, Jésus avait commencé un long discours dont les premiers mots étaient : « Heureux ; Bienheureux »

Bonheur à toi si ton bonheur est ouvert à l’accueil de ton frère, à l’accueil de sa différence.

Bonheur à toi, artisan de paix, de réconciliation.

Il y a huit jours, Jésus avait demandé d’être «  sel de la terre et lumière du monde » Quel goût avons-nous ?

Mais est-ce bien le même discours qui se poursuit aujourd’hui ? Le bonheur passerait-il par l’obéissance à la Loi ? La religion ne serait-elle qu’une morale ?

Non, Jésus n’est pas un surveillant rigide qui énumère des règles de bonne conduite. C’est plein de douceur qu’il dit clairement toutes ces exigences comme un grand appel.

« Il savait ce qu’il y a dans le cœur des hommes » dit de lui Saint Jean. Oui, Jésus connaît nos pauvretés humaines, mais il sait aussi tout ce que nous pouvons devenir.

C’est un chemin de résurrection qu’il nous offre. Un chemin qui concerne notre être tout entier. A la manière des conteurs de son temps, Jésus donne des exemples qui concernent nos mains, les yeux et la bouche, les gestes, le regard et la parole.

« Lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, va d’abord te réconcilier avec ton frère. »

L’amour de Dieu et l’amour des frères, c’est le même amour. Si tu n’aimes pas ton frère que tu vois, comment aimer Dieu que tu ne vois pas ?

Dans une prière eucharistique nous disons : « N’oublie pas, Seigneur, ceux que nous aimons et ceux que nous avons du mal à aimer. »

Seigneur, nos mains sont trop souvent fermées comme des poings de haine, ouvre-les pour les gestes du partage, de la fraternité.

« Quiconque se fâche contre son frère devra passer en jugement » nous dit Jésus. Douceur et harmonie dans les relations humaines sont choses difficiles. Les tensions ne manquent pas, ni les rancoeurs !

Accueillons la délicatesse de Jésus. Dans la rencontre de l’autre, le respect doit être le premier. Toucher à son frère, c’est toucher à Dieu lui-même.

Il nous est difficile de regarder les autres sans que nos yeux ne soient la convoitise ou la jalousie. Voilà pourquoi Jésus nous offre de voir le monde comme il le voit : par un regard qui grandit l’autre, qui fait grandir la bonté qu’il y a dans le cœur de l’autre.

Comment ne pas être saisi par l’autorité de la Parole de Jésus ?

C’est une parole créatrice : que la bonté soit, que l’amour soit beau, que le langage soit vrai. Si tu le veux, tu peux choisir la vie !

Père Jean Lucas

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