Interview (presque imaginaire) de la Bernache enchaînée
Le promoteur du projet, monsieur Jacques de Certaines, conseiller municipal, défend son projet. Propos (presque) recueillis par Christophe Stener
Monsieur Jacques de Certaines, vous êtes le promoteur de l’installation de plots au milieu de chemins côtiers, projet désapprouvé par 90 % des îledarais, pourriez-vous nous expliquer les objectifs poursuivis par cette installation ?
89,89 % des personnes ayant répondu à cette pseudo-consultation par une feuille de chou locale, soyons précis. Ce projet répond à ma vision systémique de l’île.
Certains disent que ce projet marque votre lancement de campagne pour les prochaines municipales. Ne craignez-vous pas que ce projet vous soit fatal comme le fut l’inauguration du Musée des capitaines à l’antépénultième maire Daniel L. ?
Pas du tout ! Je suis bien placé pour connaître les risques de projets pharaoniques car c’est moi qui ai été élu à sa place (hé ! hé !) mais, ne mélangez pas les bernaches avec les lapins, il s’agit ici d’un projet é-co-logique à échelle humaine.
Ecologique, mais comment ?
C’est tout simple. L’installation de plots au milieu des chemins côtiers ralentira la vitesse de circulation des piétons, cyclistes et autres trottinettes électriques de 35,76 % d’après mes calculs.
Et ?
Et en ralentissant la vitesse de circulation on réduit l’échauffement des touristes par un effort soutenu et donc leur contribution négative au réchauffement climatique. Un piéton refroidi c’est bon pour la planète.
Ne craignez-vous pas des embouteillages ?
Au contraire, je les espère car cela réduira la vitesse d’un facteur de 84,34 % ! Et,…
… Cela sauvera encore plus la planète.
Exactement ! je vois que vous avez suivi mon raisonnement. D’ailleurs, je pense faire breveter l’idée. Après les gendarmes couchés et autres dos d’âne, le plot ralentisseur !
D’aucuns farceurs ont suggéré d’utiliser ces plots comme un gigantesque jeu de croquet, qu’en dites-vous ?
Je n’y avais pas pensé mais cela pourra occuper pendant les embouteillages.
Ne craignez-vous pas d’autre détournements de cette réalisation comme les colonnes de Buren qui servent à assoir les fessiers des japonais fatigués ?
Une œuvre d’art échappe à son créateur, c’est notre sort commun à nous autres inventeurs.
Mais pour revenir aux 10 % de soutien au projet, n’est-ce pas problématique ?
De mes études chez les Frères, je citerai saint Matthieu chapitre 13, verset 54 : « Un prophète n’est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison. Et il ne fit pas beaucoup de miracles dans ce lieu, à cause de leur incrédulité ».
Plus sérieusement, Jacques de Certaines dispose d’un plein et entier droit de réponse dans ces colonnes, pas de Buren, ni de bois, mais de papier
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