Le Vendée Globe, ode

L’Everest des mers

Tous les quatre ans, à pareille époque, la cloche a sonné.

Cette année ce sont 33 skippers dont 6 femmes qui vont affronter

Mers et océans plus ou moins agités pour une longue traversée

Au cours de laquelle ils vont se mesurer.

C’est dans une ambiance particulière que le départ a été donné,

Cette année, crise sanitaire oblige, public et skippers ont été privés

De cette ambiance festive qui aurait dû accompagner

Cet évènement où joie, plaisir et émotions se trouvent mêlés.

C’est en 1989 que la première course est annoncée

Sous la houlette de Philippe Jeantot et du Conseil Départemental de Vendée.

Aujourd’hui c’est pour la 9ème édition que le départ est donné.

Jusqu’à ce jour c’est Michel Desjoyaux qui détient le record de la traversée,

En un peu plus de 74 jours, le tour du monde il a bouclé.

Pour prendre la mesure des diverses difficultés qu’ils vont rencontrer,

Sachons qu’il s’agit d’une course en solitaire

Sans escale, où ils ne pourront donc toucher terre

Et sans assistance pouvant éventuellement pallier

Aux divers problèmes techniques ou sanitaires qui peuvent se présenter.

Mers et océans ils vont donc chevaucher

En commençant par l’Atlantique, l’Afrique de loin ils vont longer,

Le Cap de Bonne Espérance sera contourné

Pour ensuite dans l’Océan Indien plonger.

A babord l’Australie avec son cap Leeuwin sera laissée

Et c’est alors l’océan Pacifique qu’il va falloir affronter,

Direction Sud Est pour le mythique Cap Horn saluer

Avant d’entrer à nouveau dans  l’océan Atlantique déjà rencontré

Pour enfin ce tour du monde boucler

Après quarante mille kilomètres de traversée.

Quelles sont les motivations qui vont entraîner

Ces hommes et ces femmes dans une aventure aussi osée ?

Les risques et dangers ont-ils été bien mesurés ?

Oui peut-on répondre sans hésiter.

Durant de longs mois ils se sont entraînés

Soigneusement, méticuleusement ils ont tout préparé

Matériellement, physiquement et mentalement ils sont parés,

Seuls les aléas ne pourront être évités.

La voile est l’école de la responsabilité et de la solidarité,

Chacun sait que c’est sur soi uniquement qu’il peut compter

Quand au milieu des océans, isolé,

Aucun secours ne peut être envoyé.

Si par malheur un concurrent a démâté,

Sans hésiter un autre coureur sa route saura dérouter

Pour venir porter secours et réconfort à l’infortuné

Qui sans cette solidarité aurait pu sombrer.

Ainsi conçue, la voile est un sport de combat affronté

Contre soi-même et contre les éléments déchaînés

Qu’ils viennent de l’eau ou d’un ciel déchiré.

C’est avec une boule au ventre que le ponton ils ont quitté.

Qui n’a vu sur les visages les larmes rouler

Ne peut comprendre l’émotion provoquée

Par ces séparations d’un enfant, d’une épouse, bouleversés

Et qui sur le quai restés, voient l’être cher à regret, s’éloigner.

 Au fond de lui-même chacun a une pensée pudiquement étouffée.

« Ce départ, c’est son désir, c’est une volonté assumée,

Pour moi, pour nous, le souhait que nous puissions formuler

C’est que la chance puisse l’accompagner,

Que tous les pièges il puisse déjouer

Afin qu’à son retour, nous puissions lui témoigner

Tout notre plaisir et notre amour d’ainsi le retrouver »

Le Scribouilleur ce 08 novembre 2020

*

Merci à ce lecteur poète de nous avoir envoyé cette ode

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