Archives de catégorie : Fiscalité

Bouleversement en vue de la fiscalité des locations touristiques, mais aussi de toutes les locations meublées ?

L’examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2024 commence dès ce mardi avec la consultation en commission des amendements déposés sur la première partie (recettes). Les débats devant les députés débuteront ensuite le mardi 17 octobre à l’Assemblée nationale avec un premier vote qui a encore de grandes chances d’être rythmé fin octobre par un recours à l’article 49-3.

Les débats s’annoncent particulièrement animés autour de la fiscalité des locations saisonnières. Plusieurs amendements ont déjà été déposés et le nouveau ministre en charge du Logement, Patrice Vergriete s’est emparé du sujet en proposant « de ne plus les favoriser et d’aligner la fiscalité des meublés touristiques, des meublés traditionnels et des locations vides, avec un même abattement fiscal de 40% » (interview dans “Le Monde” le week-end dernier).

Parmi ces amendements au PLF 2024, on retrouve une proposition similaire du groupe Socialistes et apparentés, dont on sait qu’elle est partagée par d’autres courants politiques (groupe Écologiste, Les Républicains et Horizons et apparentés) qui ont déjà eu l’occasion de faire une suggestion commune.

Un seul abattement fiscal de 40%

Alors que les avantages fiscaux des locations touristiques contribuent à assécher le nombre de biens en location longue durée et à faire monter les prix, cet amendement vise à rééquilibrer le marché locatif en harmonisant, à un taux de 40%, les abattements fiscaux relatifs aux revenus des meublés touristiques sur ceux de la location de longue durée (dans le cadre de la déclaration au régime forfaitaire). Il exclut volontairement de son champ d’application les maisons d’hôtes, gites ruraux, les logements en stations de ski et d’alpinisme afin de ne pas venir déstabiliser une économie touristique indispensable au développement de nos territoires.

Pour les meublés de tourisme classés, l’abattement fiscal en Micro-BIC diminuerait donc de 71% à 40% avec un plafond de chiffre d’affaires fortement limité à 30.000 € contre 188.700€ actuellement.

Pour les meublés non classés, l’abattement fiscal en Micro-BIC diminuerait de 50% à 40% avec un plafond de chiffre d’affaires limité à 15.000 € contre 77.700€ actuellement. La différence de plafond entre ces deux régimes permettrait de conserver une incitation en faveur des logements classés afin d’accompagner la montée en gamme des logements destinés à la location de tourisme.

Amélioration de la fiscalité actuelle pour la location classique

Enfin, pour un logement en location longue durée classique, sous le régime microfoncier, le taux serait rehaussé de 30% à 40%, et le plafond de revenus de 15.000 € à 30.000€. Cette évolution marquerait donc une amélioration de la fiscalité actuelle pour encourager la location long terme et rééquilibrer le marché locatif, sachant que les bailleurs peuvent aussi utiliser le régime réel de déduction de leurs frais si celui-ci est plus avantageux.

La location meublée longue durée également menacée ?

Un autre amendement du groupe Socialistes et apparentés propose d’aller beaucoup plus loin en s’attaquant au régime réel simplifié qui est particulièrement favorable aux investisseurs effectuant des locations meublées en permettant de pratiquer des amortissements sur le bien immobilier et au final de neutraliser la quasi-totalité des loyers pour d’échapper à l’impôt. Ce statut de loueur en meublé non professionnel (LMNP) n’est d’ailleurs pas propre à la location touristique, il s’applique à toute location meublée longue durée.

La niche fiscale des amortissements

L’amortissement se pratique sur des durées de 25 à 30 ans, aboutissant à des déductions annuelles de 3,3% à 4% de la valeur du bien. Le mobilier peut également être amorti sur des durées plus courtes, généralement de 5 à 7 ans. Si un amortissement ne peut être entièrement consommé durant une année, il est reportable sur les années suivantes. Les amortissements non utilisés sont d’ailleurs reportables indéfiniment, ce qui permet par exemple de compenser la période où la déductibilité des intérêts d’emprunt ne joue plus (une fois que le prêt a été remboursé). Bien que plus compliqué à appliquer que les abattements, ce statut est très utilisé par les investisseurs car il reste le plus avantageux.

Or cet amendement propose d’aligner les conditions du régime réel pour les locations meublées et nues. Autrement dit, les loueurs de meublés ne pourraient plus déclarer leurs revenus en bénéfices industriels et commerciaux et perdraient l’énorme avantage de la déduction des amortissements…

https://www.boursier.com/patrimoine/immobilier/analyses/bouleversement-en-vue-de-la-fiscalite-des-locations-touristiques-mais-aussi-de-toutes-les-locations-meublees-8319.html

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Vers une surtaxation des résidences secondaires sur l’île d’Arz ?

Les collectivités bretonnes l’attendaient avec impatience. Un décret prévoit un élargissement des communes en « zone tendue » éligibles à la taxe sur les logements vacants et la possibilité d’instituer une majoration de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. En Bretagne, 140 sont concernées : 34 communes des Côtes-d’Armor, 44 dans le Finistère et 16 en Ille-et-Vilaine. Quelles sont les 46 duMorbihan ?

Les communes concernées dans le Morbihan

Dans le Pays de Vannes, les communes suivantes sont désormais en « zone tendue » :

  1. Ambon
  2. Arradon
  3. Arzal
  4. Arzon
  5. Baden
  6. Billiers
  7. Damgan
  8. Le Hézo
  9. L’île-aux-Moines
  10. L’île-d’Arz
  11. Larmor-Baden
  12. Saint-Armel
  13. Saint-Gildas-de-Rhuys
  14. Sarzeau
  15. Le Tour-du-Parc

Vannes est la grande absente. Le maire David Robo attendait avec impatience ce décret pour sa ville. 

Les autres communes :

  1. Gâvres
  2. Groix
  3. Guidel
  4. Hœdic
  5. Houat
  6. Larmor-Plage
  7. Locmaria
  8. Locmariaquer
  9. Locoal-Mendon
  10. Le Palais
  11. Pénestin
  12. Ploemel
  13. Ploemeur
  14. Plouharnel
  15. Plouhinec
  16. Port-Louis
  17. Quiberon
  18. Riantec
  19. Sainte-Hélène
  20. Saint-Philibert
  21. Saint-Pierre-Quiberon
  22. Sauzon
  23. La Trinité-sur-Mer
  24. Le Bono
  25. Belz
  26. Camoël
  27. Carnac
  28. Crac’h
  29. Erdeven
  30. Étel
  31. Bangor

Les premières réactions politiques

Les communes sont libres d’appliquer ou pas ces majorations.

Ronan Loas, maire de Ploemeur, s’est exprimé sur le sujet lors de la session plénière au Conseil départemental du Morbihan :

Je suis partagé sur cette fiscalité. Penser que les personnes vont vendre leur bien ou vont le liquider, c’est ne pas connaître ce qu’est la résidence secondaire sur notre territoire.Ronan Loas, maire de Plœmeur

Des maires ont déjà exprimé leur choix de ne pas augmenter la taxe sur les résidences secondaires. C’est le cas notamment de Dominique Yvon à Groix.

La députée de la première circonscription du Morbihan, Anne Le Hénanff, s’est aussi exprimée sur le sujet :

Quinze communes (sur 25) de la première circonscription du Morbihan sont éligibles à la taxe sur les logements vacants et peuvent instituer une majoration de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Après un an de travail et d’actions auprès du Gouvernement sur la problématique du logement dans notre territoire (question écrite, courriers, amendements dans le cadre du PLF pour 2023), je suis satisfaite que nous ayons été entendus.Anne Le Hénanff

Mais, certaines communes, comme Vannes, n’ont pas été retenues :

Je regrette bien entendu que 100% de notre circonscription n’ait pas été reconnue zone tendue, mais je continuerai à m’investir sur ce sujet et notamment dans le cadre des annonces du Conseil National de la Refondation (CNR) sur le logement puisque le Gouvernement prévoit de lancer une révision plus structurelle de la mécanique de zonage pour mieux intégrer les évolutions de la population.Anne Le Hénanff

Le décret élargissant la liste des communes classées en « zone tendue » n’est pas encore publié. Il le sera ces prochaines semaines. L’application ne se fera qu’en 2024. Ensuite, 3 680 communes de France pourront voter en conseil municipal la majoration de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires.

https://actu.fr/bretagne/arzon_56005/zone-tendue-quelles-communes-du-morbihan-pourront-surtaxer-les-residences-secondaires_59749099.html

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