Archives de catégorie : Vie paroissiale

La Sainte Trinité

 

Sainte Trinité Masaccio

La Sainte Trinité

Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean 

A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : «  J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant, vous n’avez pas la force de les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité toute entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : il redira ce qu’il aura entendu ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Il me glorifiera, car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce qui appartient au Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : Il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »

Cliquer sur la galerie pour un défilement photo par photo

Reconnaissons-le : le mystère de la Sainte Trinité n’a pas beaucoup d’importance dans notre foi, ni d’influence dans notre vie de tous les jours. Nous adorons Dieu fait homme en Jésus ; nous prions Marie sa Mère et notre mère et aussi quelques saints que nous aimons plus que d’autres.

Mais adorer la Sainte Trinité ce n’est vraiment pas dans nos habitudes ! Au point que si on nous annonçait que le Mystère de la Sainte Trinité n’existait pas, cela ne nous gênerait pas beaucoup… Au fond, nous sommes surtout déistes, ou plutôt christocentristes : adorateurs (et encore…) admirateurs de Jésus. Alors, la Sainte Trinité… Peut-être vais-je avoir du mal à retenir votre attention. Essayons pourtant.

Un mystère, c’est comme le soleil, il est aveuglant si on le regarde en face. Mais le soleil éclaire notre route si nous baissons les yeux pour voir, grâce à sa lumière, où elle nous mène.

Aujourd’hui, posons-nous la question de savoir comment le mystère de la Sainte Trinité peut éclairer notre route et donner du sens à notre vie.

Cela tient en une phrase : notre Dieu est unique mais pas solitaire. Quand on est dans une tour d’ivoire, on n’a d’échanges, de relations avec personne : on est unique mais seul. Le Dieu qu’adorent les juifs depuis Abraham et les musulmans depuis Mahomet, est un Dieu unique, solitaire, lointain, tout là-haut dans les Cieux.

Or, « Dieu est Amour » nous dit saint Jean et l’amour a absolument besoin d’une relation, d’un lien avec quelqu’un d’autre que lui-même pour exister. Sans quelqu’un à aimer, l’amour est impossible. C’est bien comme ça dans nos vies : si celui ou celle que nous aimons nous quitte ou ne nous aime plus, notre amour devient souffrance parce qu’il n’a plus d’objet à aimer, de relation à continuer pour vivre.

Cette relation, en Dieu, est tellement intense et profonde qu’elle est comme un cercle de Feu qui entoure le Père et le Fils, comme un lien de lumière et feu qui les unit sans qu’ils se confondent. C’est comme une troisième personne qui les unit sans faire nombre avec eux. L’Esprit de Dieu est un feu qui ne se consume pas, comme le Buisson ardent dans le désert devant Moïse. Dieu est un Être de relations qui éclaire et donne vie par amour et par l’amour. On pourrait dire : Jamais Dieu sans trois !

En quoi ce mystère éclaire-t-il notre route ? Si Dieu est unique en trois personnes, qu’est-ce que cela a comme conséquences pour nous, aujourd’hui, concrètement ?

Jésus nous dit dans l’évangile : ”Soyez parfaits comme votre Père du Ciel est parfait”. On donne souvent à cette phrase une connotation morale. À tort. L’homme est un être qui, pour se construire, s’épanouir, vivre au quotidien a besoin d’être aimé et d’aimer. ‘’Tout homme est une histoire sacrée. L’homme est à l’image de Dieu.’’ , l’image du Dieu Trinité.

Nous le savons bien, un être humain, s’il ne peut avoir aucun échange, aucune relation avec d’autres êtres humains, finit par mourir ou par sombrer dans la folie. Au contraire s’il s’efforce d’avoir des échanges toujours plus profonds, plus authentiques, avec les autres, sa vie devient de plus en plus riche, plus dense. Elle s’approche petit à petit de la perfection de Dieu qui est plénitude pleine de gloire, c’est à dire pleine de lumière, de chaleur, d’amour rayonnant.

C’est ainsi que chacun et chacune de nous peut donner à ses compagnons de route une lueur, un reflet de cet amour là. C’est une manière de les plonger, de les baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

On ne démontre pas Dieu, on Le montre. C’est déjà ce que disait Jésus : “Qui me voit, voit le Père !”. Pour montrer Dieu aux hommes, il faut être, comme lui, des êtres de relations qui tendent à la perfection de l’Amour. Rendre hommage à la Sainte Trinité, c’est s’efforcer d’aimer les hommes comme le Père aime le Fils et le Fils aime le Père dans un Éternel Échange.

Pour vivre il faut aimer ; quand nous n’aimons plus, l’air devrait nous manquer.

Sources : Jean Corbineau Dire l’évangile avec les mots d’aujourd’hui Ed. KARTHALA.

Je vous recommande également de Jean-Noël Bezançon

Père LucasSaint Trinité 3

 

Share

Homélie de Pentecôte

La Pentecôte - Jean Restout
Jean Restout

 FETE DE LE PENTECÔTE

Des Actes des Apôtres :  Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours après Pâques, les Apôtres se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain un grand bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie toute entière. Alors  leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis de l’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’esprit.

Jouvenet JB
JB Jouvenet

 

                                                      LE SOUFFLE DE L’ESPRIT SAINT

On parle rarement de l’Esprit Saint entre chrétiens, beaucoup trop rarement.
Ah ! Si, on parle du Saint Esprit parfois, en période d’examens, laissant entendre que le Saint Esprit est censé souffler la bonne réponse au candidat bachelier ! Mais, dans ce cas, on en parle mal !

La fête de la Pentecôte, chaque année, nous donne tout de même de prier l’Esprit Saint. Nous le faisons au  cours de cette messe.

Mais je pense que beaucoup de chrétiens, le jour de la Pentecôte, sortent de l’église avec une question qu’ils n’ont pas résolue. Ils sortent en disant : « Mais, je suis incapable de parler du Saint Esprit, incapable de le prier personnellement. » En fait, le Saint Esprit, qui est-ce… Que fait-il ?

Chers amis, si la question se pose pour vous de cette façon, je vais essayer de vous libérer de ce malaise, si malaise il y a, car le jour de la Pentecôte, on ne change pas de Dieu !

Etre chrétien, c’est bien être disciple de Jésus, c’est bien vivre avec Jésus, essayer de marcher à sa suite. La Pentecôte ne nous dit pas le contraire, mais Jésus n’a pas d’autre façon d’être présent aujourd’hui que par son Esprit. Il a vécu 33 ans physiquement au milieu des habitants de Palestine et il est avec nous spirituellement jusqu’à la fin des temps, c’est-à-dire par son Esprit.

Le récit de la Pentecôte que nous venons de lire dans la première lecture ne nous dit rien d’autre. Les Apôtres eux-mêmes n’ont plus la présence physique de Jésus, mais Jésus leur donne son Esprit, il est encore avec eux par son Esprit, et ce n’est pas rien.

Dans ce récit les mots et les images se bousculent pour dire ce que le Saint Esprit fait dans le cœur de ceux qui veulent bien être à son écoute. J’en ai retenu deux : le Vent et le miracle des langues.

Le VENT. C’est le premier mot qui nous est proposé dans le récit de la Pentecôte. Le souffle de l’Esprit Saint, tel un vent violent, a ouvert portes et fenêtres du Cénacle. C’est évidemment un langage symbolique. Ce sont les portes et les fenêtres des cœurs qui ont été ouvertes, c’est la peur des Apôtres qui a été balayée. Les Apôtre verrouillés dans le Cénacle par peur des juifs sont sortis, pour annoncer la Résurrection de Jésus. Ces hommes timides qui ne connaissent du monde que le plancher de leur bateau vont affronter les mers, les océans, les tempêtes et les persécutions pour fonder l’Eglise de Jésus-Christ.

Le souffle, le vent, c’est une image très suggestive pour parler de l’Esprit de Jésus en nous. On peut dire que la vie chrétienne, c’est une affaire de « souffle ». Dieu habite en nous comme celui qui nous inspire les bonnes idées ! Par la prière, les chrétiens devraient se remplir « du souffle de Dieu ». C’est bien nous qui conduisons notre vie, mais, c’est « une conduite accompagnée. » Autrement dit, une conduite éclairée par L’Esprit Saint, une conduite soutenue par l’Esprit  de force, une conduite alimentée par l’Esprit d’amour.

Ce souffle, c’est souvent dans nos vies comme une brise légère, comme une brise secrète. Chacun de nous a pu bénéficier de ce souffle. L’Esprit Saint vous a peut-être inspiré un jour une démarche de pardon. Ce vent de l’Esprit, comment ne pas le reconnaître quand des hommes se lèvent pour dénoncer une injustice, abattre les barrières du mépris, lutter contre le racisme, créer des liens entre les personnes.

Ce souffle de l’Esprit déborde les frontières de l’Eglise. Il habite le cœur de tous les hommes de bonne volonté. C’est cela la promesse de Jésus : « Je serai avec vous jusqu’à la fin des temps. »

Voici le second mot sur lequel nous pouvons méditer : il s’agit du « MIRACLE DES LANGUES ». Il faut déchiffrer cet épisode symbolique… tout aussi symbolique que l’image du vent et tout aussi éclairant pour nous dire l’action de l’Esprit Saint.

Rappelez-vous le récit. Ce jour-là, une foule de pèlerins juifs était venue à Jérusalem, de tous les pays environnants. Ils parlaient donc des langues différentes. Mais, en écoutant les Apôtres, ils sont stupéfaits de les entendre dans leur propre langue et chacun de dire : « Nous entendons proclamer les merveilles de Dieu dans notre langue maternelle. »

Il n’est pas difficile de deviner ce que cela signifie pour nous aujourd’hui. En cette Pentecôte 2016, y-at-il quelque chose de plus important à demander à Dieu que son Esprit renouvelle le « Miracle des langues » pour l’Eglise, pour le monde, pour chacun de nous ?

Pour l’Eglise… Miracle des langues. Que l’Esprit Saint lui donne de trouver un langage qui soit compris de tout le monde, de toutes les générations, de tous les continents. Qu’elle trouve, que nous trouvions les mots pour dire la Bonne Nouvelle aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui. C’est ce à quoi s’évertue le pape François.

Pour le monde… Miracles des langues. Que l’Esprit Saint fasse que les hommes se comprennent, s’entendent. Que les peuples en conflit trouvent les mots qui les rapprochent, qu’ils parlent un même langage et que cessent les hostilités dont sont victimes tant d’innocents.

Pour chacun de nous…Miracle des langues. Que l’Esprit Saint nous donne à nous aussi, comme au matin de la Pentecôte, « d’entendre les merveilles de Dieu dans notre langue maternelle ». Autrement dit que l’Evangile ne nous reste pas étranger, abstrait, mais qu’il nous parle au cœur.

Miracle des langues. Que l’Esprit Saint nous donne de parler à Dieu dans notre langue maternelle. C’est-à-dire que nos prières cessent d’être des mots prononcés sans y penser, des paroles récitées du bout des lèvres, comme s’il s’agissait d’une langue étrangère.

Miracle des langues. Que l’Esprit Saint nous donne enfin de parler de Dieu dans notre langue maternelle. C’est-à-dire qu’il nous aide à trouver les mots pour rendre compte de notre foi, pour parler de Dieu, de Jésus, de l’Evangile à des enfants, à des jeunes, à des amis, à tous ceux et toutes elles qui nous demandent de « rendre compte de l’espérance qui est en nous ».

Chers amis, nous avons pris le temps d’épeler deux mots, le vent, le miracle des langues, pour nous aider à reconnaître l’action de l’Esprit Saint.

Prenons maintenant le temps de l’invoquer. La liturgie de la Pentecôte se résume dans un cri : « Viens ! »  Que notre prière d’aujourd’hui soit :

                                                 Viens Esprit de Sainteté,

Viens Esprit de Lumière.

                                                  Viens Esprit de Feu,

Père Lucas

Viens nous embraser.

el_greco-_pentecote-_vers_1600-_musee_du_prado_madrid_espagne-_jpeg1
El Greco
Share