Unesco. La Bretagne est à la traîne

Camaret

Cela faisait donc un an que la Tour Vauban figurait sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.
La Bretagne détient un patrimoine remarquable. Pourtant, seul un site, celui de la Tour de Camaret (29), est inscrit à la liste du patrimoine mondial matériel de l’Unesco. Plusieurs dossiers sont en attente, dont celui des alignements de Carnac (56), déposé pour la première fois en 1996. Du 10 au 20 de ce mois, les membres du comité de l’Unesco se réuniront à Istanbul (Turquie). On attend peu de cette session pour la région.

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État des lieux.

Tour dorée de Camaret. Il y a huit ans, le Comité du Patrimoine mondial a inscrit le réseau des sites majeurs de Vauban sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. Douze fortifications érigées par le célèbre architecte militaire de Louis XIV, sur les côtes et en montagne, avaient alors été retenues dans toute la France. À quelques dizaines de kilomètres de là, la citadelle du Palais de Belle-Ile-en-Mer (56), qui était également sur les rangs, avait essuyé un refus. L’Unesco avait mis en avant son manque d’authenticité. Mais il semblerait que ce soit la gestion privée d’une partie de ces fortifications, aménagée en hôtel de luxe, qui ait motivé ce choix.
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Sites mégalithiques de Carnac, du Golfe du Morbihan et de la Baie de Quiberon. Cette demande de classement est ancienne. La première fois qu’elle a été présentée, c’était en 1996. « À cette époque, le dossier était très maigre. Il ne répondait pas au niveau d’exigence demandé. Maintenant, il fait 150 pages et a été validé par une équipe de scientifiques renommés, dont fait partie Yves Coppens, le célèbre paléontologue. Les choses ont réellement évolué », détaille Jean-Baptiste Goulard, délégué général de l’association. Le projet a été élargi au Golfe et à la baie de Quiberon. Portant à plus de 550 le nombre de sites recensés. « Prochainement, nous allons remettre un nouveau dossier au ministère de la Culture pour travailler avec ses services. Nous espérons qu’il sera porté, dans trois ou quatre ans, auprès des instances de l’Unesco ». Dans ces pages seront développés les projets de valorisation et d’exploitation des sites. Il y a quelques jours, la région a fait part de son grand intérêt pour cette inscription. Mettra-t-elle la main au portefeuille, comme d’autres régions l’ont fait ? Ce retour sur investissement est assez intéressant quand on sait qu’un site retenu par l’Unesco attire environ 30 % de visiteurs de plus qu’avant son classement. Notamment une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat.
Les châteaux des marches de Bretagne. En 2009, à l’instigation de Pierre Méhaignerie, alors maire de Vitré (35), était né le projet de présenter ces puissantes constructions défensives érigées au Moyen-Âge, qui défendaient l’ancienne frontière séparant la Bretagne du royaume de France. Vingt et une villes s’étaient unies pour porter ce projet : Dinan, Vitré, Fougères, Châteaugiron (35), Guérande (44), mais aussi Avranches (50). En 2011, une délégation de l’Unesco avait inspecté cet inventaire, sur le terrain. Finalement, ce projet a été abandonné, le rapport initial d’inspection ne lui ayant pas été très favorable.
Les marais salants de Guérande. Autre dossier soumis en 2002, celui du classement des marais salants de Guérande (44). Ils s’étendent sur 2.778 hectares et représentent le bassin de production de sel le plus élaboré de la côte atlantique française. Un milieu contrôlé exclusivement par l’homme, depuis un millénaire, qui l’a façonné en édifiant de petites digues d’argile bleue. Les paludiers y produisent chaque année plus de 10.000 tonnes de sel.
Mont-Saint-Michel. Il est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979, mais son emprise est située au-delà du Couesnon, sur la rive normande de ce cours d’eau. La Bretagne ne peut donc pas se l’approprier.

Source : Le Télégramme

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