Roland de Barbentane, directeur général de Ouibus, se félicite du dynamisme des cars Macron en Bretagne. La filiale de SNCF mise notamment sur les lignes éphémères pour étendre son réseau.
Comment se porte Ouibus en Bretagne aujourd’hui ?
Selon les statistiques de Google, nous sommes le premier opérateur breton sur ce créneau. Au total, depuis le lancement de nos cars, nous avons transporté quelque 400.000 voyageurs au départ ou à l’arrivée en Bretagne. Les dessertes littorales ont particulièrement bien fonctionné, cet été : on a d’ailleurs pérennisé les trajets quotidiens vers Saint-Malo ou le Mont-Saint-Michel. Et depuis juillet, on est également présent sur Morlaix et Guingamp, et nous avons créé une ligne Rennes-Caen, qui sera sans doute prolongée vers le Nord. Cette semaine, nous lançons une ligne Rennes-Toulouse, et une Rennes-Clermont-Ferrand. Et en ce moment, nous avons des lignes vers l’Alpe d’Huez et les Deux Alpes, avec changement à Paris. Nous sommes les leaders sur les destinations éphémères ou saisonnières.
L’activité n’est toujours pas rentable, malgré la réduction de l’offre. Comment voyez-vous le marché évoluer ?
Le marché n’est pas encore mature, c’est évident. Nous, notre objectif est d’être rentable en 2019 : pour l’instant, on tient nos temps de passage, donc on est assez serein sur cet objectif. Notre stratégie, aujourd’hui, est d’optimiser nos bus, en réduisant les volumes sur les périodes ou destinations creuses, pour les augmenter sur les week-ends et vacances. C’est pour cela que l’on développe la culture des lignes éphémères, avec l’idée de pérenniser ce qui marche. On était cinq acteurs au départ, nous ne sommes plus que trois, et il n’est pas impossible qu’il n’en reste qu’un ou deux, au final. Pour ce qui est des prix, je pense qu’ils évolueront très peu sur les week-ends et les vacances. Ce sera sans doute différent pour les périodes plus creuses.
Quels publics vous reste-t-il à convaincre ?
Aujourd’hui, 58 % de nos voyageurs ont moins de 35 ans, et 60 % sont des femmes. Les seniors sont notre deuxième cible naturelle, car ils ont du temps et créent de la mobilité. Si on doit encore progresser sur ces cibles, on vise aujourd’hui les actifs qui ont un arbitrage temps/argent à réaliser. Je pense aux entrepreneurs, aux VRP, qui peuvent optimiser leurs temps de trajet en travaillant dans le car, tout en faisant des économies sur leurs coûts fixes. C’est une part de marché encore marginale, mais qui a un gros potentiel.
